Sanction de 3 milliards annoncée pour manquement dans le service : Guerre de démentis entre la Sonatel et l’Artp
vendredi 20 avril 2007
La sanction de 3 milliards de francs Cfa infligée par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à la Société nationale des télécommunications (Sonatel) est vite démentie par le service de communication de la société de téléphonie. Le chef du service de la communication, Karim Mbengue, que nous avons joint, hier, au téléphone s’est dit étonné par l’annonce d’une telle mesure. « Jusqu’au moment où je vous parle, il n’est pas question d’une quelconque sanction émanant de l’Artp à la Sonatel », précise-t-il. En effet, M. Mbengue ajoute que « la direction n’a reçu aucune notification allant dans ce sens ». Il en veut pour preuve le communiqué que l’agence de régulation a publié dans les journaux et dans lequel aucune sanction n’est prononcée. Il précise, seulement, que « l’Artp a demandé des explications sur les raisons des difficultés notées dans le réseau de la téléphonie au courant de la journée d’avant-hier ». Cette absence de sanction est confirmée par le directeur juridique de l’Artp, Thierno Ly, que nous avons joint au téléphone. Il jure « qu’aucune sanction n’est prononcée, pour le moment, contre la Sonatel ». Mais, il ajoute qu’une interpellation a été adressée à la société pour donner les raisons des perturbations notées dans la journée du mercredi. « La Sonatel nous a donné une explication lapidaire. Mais, nous attendons le rapport technique pour trancher », prévient-il. L’explication « lapidaire » auxquelles le directeur juridique de l’Artp fait allusion est confinée dans un communiqué que la Sonatel a publié, hier. Dans le document, la société dirigée par Cheikh Tidiane Mbaye explique qu’un « important programme d’extension et de modernisation de son réseau mobile est entrepris depuis le début de l’année 2007, dans le but d’améliorer la qualité des communications et d’introduire des services innovants aux clients ». Et, de justifier que les travaux menés sur le réseau ont débouché sur « un incident intervenu » au courant de la journée du mercredi.
L’incident brandi par la Sonatel pour justifier l’interruption répétée du service de téléphonie mobile est causé, d’après le communiqué publié par l’Artp, qui se base sur les arguments de la société, par « une surcharge des liens de signalisation au niveau de 5 Bsc sur un total de 22 dans les zones de Thiaroye, Médina et Technopole ». Malgré ces explications, l’Artp, dans son document, dit « observer, une fois de plus, que la Sonatel a manqué à son obligation d’informer autant l’Artp que les usagers sur les incidents affectant son réseau ». Après le constat, l’agence de régulation fait montre de sa détermination à « suivre cette situation avec l’attention requise pour veiller à ce que soient assurées la qualité des services ainsi que la permanence de fonctionnement du réseau de téléphonie mobile de la Sonatel ».
Ndiaga Ndiaye
(Source : le Quotidien, 20 avril 2007)