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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2014 > Janvier 2014 > Roaming en Afrique : après le coup de fil, le coup de massue !

Roaming en Afrique : après le coup de fil, le coup de massue !

mercredi 15 janvier 2014

Politiques africaines

Dans les cabines téléphoniques de Yaoundé, cela coûte plus cher d’appeler au Gabon voisin qu’en France. 50 francs par exemple pour la minute d’appel vers la France, alors qu’il faut parfois jusqu’à 300 FCFA pour appeler au Gabon. Difficile à comprendre pour plusieurs personnes, comme Arnauld Simplice, un commerçant qui a l’habitude de se rendre à Libreville avec ses marchandises. « La cherté de ces tarifs d’appels d’un pays à l’autre freine d’ailleurs l’intégration sous-régionale », constate-t-il. « Si les prix d’appels entre le Gabon et le Cameroun étaient identiques, les relations commerciales entre les deux pays seraient plus denses, et je connais plusieurs personnes qui s’en réjouiraient, y compris moi », affirme-t-il. Plus encore, quand il arrive au Gabon, il utilise une carte SIM locale qui lui permet d’appeler à Libreville à moindre coût, car il est trop couteux d’utiliser sa carte SIM du Cameroun au Gabon. Certains experts estiment d’ailleurs que les tarifs du roaming en Afrique centrale sont plus élevés que dans les autres régions africaines.

Mais la situation est identique dans de nombreuses villes africaines où il est plus facile d’appeler à 10 000 km de chez soi qu’à 10 kilomètres de son pays, et où il faut acquérir une nouvelle carte SIM à chaque déplacement dans les pays voisins. Cette situation agace non seulement les consommateurs, mais aussi certains régulateurs et certaines institutions comme l’Union internationale des télécommunications, ou encore l’Union africaine, qui la décrient. L’avis d’Arnauld Simplice est également partagé par les experts de l’Union africaine, qui pensent que les tarifs d’appels entre les Etats africains sont très élevés et freinent l’intégration sous-régionale, et par là l’intégration africaine. Un sujet mis sur la table de discussion par l’Union africaine à Nairobi, au Kenya, au mois de septembre 2013. Autour de la table, 22 pays. Auguste Yankey, le responsable de la politique des TIC de la Commission de l’Union africaine, pense que le coût élevé du roaming entre les Etats africains affecte la croissance économique du continent. « Nous travaillons avec les gouvernements nationaux et les opérateurs de réseaux mobiles afin d’élaborer des lignes directrices qui permettront aux abonnés d’avoir des services abordables », a-t-il indiqué.

Pour l’UIT également, l’itinérance internationale (roaming) revêt une grande importance pour les sous-régions, où les citoyens sont appelés à se déplacer pour développer leurs affaires, et ainsi participer activement à l’activité économique de la région. En effet, expliquent les experts de l’UIT, l’un des atouts principaux du réseau GSM est de permettre à un abonné d’émettre et de recevoir des appels sur son terminal mobile en dehors du pays dans lequel il a souscrit un abonnement avec un opérateur dit nominal. Il lui est donc possible d’effectuer ces appels à moindre coût grâce aux contrats d’itinérance conclus entre son opérateur téléphonique et les opérateurs étrangers. En clair, les opérateurs d’un pays A concluent des contrats d’itinérance avec les différents opérateurs cellulaires d’un pays B afin de permettre à leurs clients d’accéder au service sur tout le territoire du pays B, et ce avec la meilleure qualité possible.

L’appel du Kenya

Or il s’avère que pour la signature de ces contrats, il y a deux procédures : la première, les opérateurs peuvent signer une convention soit directement entre eux, soit à travers des tiers (chambres de compensation, etc.) ; la seconde, ils peuvent fixer d’un commun accord des tarifs au préalable. Le problème qui se pose alors, c’est que les tarifs fixés par chaque partie ne suivent aucune règle ou modèle de calcul. Il arrive parfois que dans une sous-région certains des opérateurs fixent des tarifs moindres alors que les autres maintiennent des tarifs onéreux. C’est justement le cas en ce moment en Afrique de l’Est et au Kenya, précisément, où les tarifs entre Safaricom et les opérateurs des pays voisins sont différents.

D’après Fred Matiangi, le secrétaire de cabinet du ministre en charge des TIC du Kenya, les clients de Safaricom, par exemple, qui reçoivent des appels des abonnés des opérateurs de la Tanzanie, de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud et du Royaume-Uni sont facturés à 18 shillings kenyan (KSh) la minute. Pourtant, comme le relève Xinhua, l’agence de presse chinoise, les abonnés de Safaricom qui émettent des appels en Tanzanie sont facturés à 75 KSh, 85 KSh en Ouganda, 110 KSh (1,26 $) en Afrique du Sud et à 325 KSh (3,71 $) au Royaume-Uni. Ce qui est injuste. « Je voudrais m’adresser aux opérateurs de téléphonie mobile du continent, si vous voulez augmenter le commerce intra-africain, les frais d’itinérance sont un aspect crucial. A l’heure actuelle, ils sont excessifs », a lancé M. Matiangi aux opérateurs en septembre dernier à Nairobi tout en leur demandant de réduire les coûts au niveau de la sous-région. « Je pense que le temps est venu pour que l’Afrique ait une conversation franche sur la manière dont nous allons avancer comme un continent, parce que les Africains sont aujourd’hui mobiles. Il est révolu le temps où les Africains restaient dans les villages », déclare-t-il.

La deuxième raison qui encourage la cherté du roaming, ce sont les taxes que le gouvernement fixe sur les appels entrants. C’est l’une des plaintes du DG de Safaricom, Bob Colymore. « Les gouvernements sont ceux qui contribuent à l’augmentation des coûts de l’itinérance. Ils doivent adopter une approche responsable et être moins avides de taxer cette industrie », dit-il. Il explique en effet que « si vous allez en Ouganda, ce que les opérateurs vous facturent est ce que Safaricom vous fera payer ». Ce qui est inquiétant pour lui, c’est que certains gouvernements des pays d’Afrique de l’Est ont commencé à imposer une taxe sur ces appels. Ce qui a rendu les coûts plus élevés. Mais alors, cet argument est aussi parfois utilisé par certains opérateurs qui refusent de baisser les prix du roaming sous prétexte que les charges des communications pourraient dépasser les revenus issus du roaming.

Au niveau africain, la Commission de l’Union africaine a identifié dans une étude en 2011 quelques limites au développement du roaming. Parmi elles, les tarifs élevés, difficilement influençables par la pression concurrentielle, le manque de lisibilité tarifaire et de transparence des tarifs et factures et pas de contestation des factures par les abonnés, la rentabilité problématique des opérateurs africains, et notamment des petits opérateurs, et aussi l’absence d’une monnaie unique facilitant les initiatives de règlementation des tarifs.

L’audit tarifaire

Parmi les solutions envisagées, une implication des institutions internationales. C’est la proposition de Pape Gorgui Touré, le directeur général de Tactikom. D’après lui, « les organisations régionales et sous-régionales sont interpelées. Pour le reste, l’application de tarifs calculés sur la base des coûts suffira. » Il explique en effet que les autorités de régulation avec lesquelles Tactikom a coopéré pour l’audit tarifaire sont parvenues avec beaucoup de sagesse à ajuster la baisse des taxes d’interconnexion. Baisse répercutée par les opérateurs eux-mêmes sur les prix aux consommateurs. Pour ce qui est de la cherté du roaming international, « la réponse à de tels abus est que se développent sur le continent de puissantes plateformes de roaming rendant non nécessaires les accords bilatéraux que les opérateurs d’Afrique négocient en position de faiblesse, alors que les volumes de trafic brassés augmentent sans cesse », propose Pape Gorgui Touré.

Fred Matiangi, lui, pense que la meilleure façon de trouver le coût raisonnable pour le roaming serait de commencer par mener une étude sur le sujet à l’échelle continentale. Ensuite, il faudrait s’assurer que dans les sous-régions les communications soient abordables. D’autres experts pensent que les multinationales qui opèrent en Afrique dans plusieurs pays peuvent aussi faciliter le développement du roaming en supprimant les coûts supplémentaires entre pays. En mai 2013 par exemple, le groupe indien Bharti Airtel a lancé auprès de ses abonnés le service One Airtel, à souscrire gratuitement, qui permet aux abonnés de payer leurs communications aux mêmes tarifs que ceux des consommateurs locaux, chaque fois qu’ils voyagent vers les pays où Airtel est présent. La tarification locale s’applique aussi en itinérance pour l’envoi de données et des SMS.

Bien que toutes ces solutions soient bonnes, le développement de l’itinérance doit être davantage impulsé par les régulateurs. En juillet dernier à Douala, au Cameroun, l’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique centrale (ARTAC) a réuni les opérateurs de téléphonie mobile de la sous-région pour une discussion sur le sujet. Ils ont convenu que d’ici 2015 le tarif de roaming sous-régional sera arrimé sur le coût des appels locaux de chaque pays. Pour cela, les participants à cette rencontre ont recommandé de réaliser l’interconnexion entre les pays de la zone CEEAC en vue de faire baisser les tarifs du roaming – les ramenant aux tarifs locaux –, de mettre en place un réseau « One Net », d’assainir l’environnement sectoriel notamment par la réalisation d’infrastructures, l’aménagement de cadres légaux et réglementaires, et aussi de renforcer les capacités du régulateur et de l’opérateur historique, entre autres. En attendant dans l’incertitude la concrétisation de cette promesse, les populations continuent de subir la cherté des tarifs.

Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom n° 66

(Source : Agence Ecofin, 12 janvier 2014)


Quatre stratégies pour la fixation des prix du roaming

  • Stratégie 1 : Aucun règlement direct pour la fixation des tarifs d’itinérance internationaux : dans ce premier cas de figure, aucune réglementation sous‐régionale ou nationale n’est appliquée pour imposer aux opérateurs une limitation dans les tarifs appliqués au roamers. C’est cette situation qui prévaut dans l’ensemble des pays africains à l’heure actuelle.
  • Stratégie 2 : Réglementation des tarifs d’itinérance internationale en gros uniquement : dans les cas où cela s’appliquerait, imposer une baisse des tarifs de wholesale pourrait permettre aux régulateurs d’influencer une baisse des tarifs de détail.
  • Stratégie 3 : Réglementation des frais d’itinérance mobile en détails uniquement : dans ce cas, les régulateurs, dans un cadre régional ou national, à travers la mise en place de modèles de coûts, permettraient de faire baisser les coûts du roaming dans le pays.
  • Stratégie 4 : Régulation combinée de la deuxième et troisième stratégies.

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