OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Juin 2025 > Restauration écologique en Afrique : l’IA, une opportunité à double tranchant

Restauration écologique en Afrique : l’IA, une opportunité à double tranchant

lundi 2 juin 2025

Environnement/Santé

L’Afrique mise sur l’intelligence artificielle pour renforcer ses actions de restauration écologique. Mais derrière l’enthousiasme technologique, des tensions émergent autour de l’inclusion, des usages et du contrôle des données.

Alors que l’intelligence artificielle (IA) se diffuse à grande vitesse dans les secteurs clés de l’économie mondiale, un rapport publié le 15 mai dernier par le programme REDAA (Reversing Environmental Degradation in Africa and Asia) met en garde contre une adoption précipitée de ces technologies dans les initiatives de restauration de la nature.

Le rapport intitulé « Risques et avantages de l’intelligence artificielle dans la restauration de la nature au niveau local », mené en partenariat avec l’International Institute for Environment and Development (IIED), s’appuie sur une analyse de 68 outils d’IA et les retours de 57 organisations réparties dans 48 pays, dont plusieurs en Afrique subsaharienne.

L’étude montre que l’IA peut transformer positivement la conservation communautaire, notamment grâce à des outils de reconnaissance d’images ou de sons pour identifier des espèces, surveiller les écosystèmes ou prédire des risques climatiques comme les inondations ou les incendies. Mais elle souligne aussi que ces technologies, si elles sont mal contextualisées, peuvent aggraver les déséquilibres existants.

Dans de nombreuses régions d’Afrique, les organisations locales peinent à accéder aux ressources nécessaires pour adopter ces outils. Plus de 83 % des participants africains à l’étude ont identifié le coût des technologies comme un obstacle majeur. En parallèle, 87,3 % ont souligné le manque de compétences techniques pour choisir ou utiliser les bons outils, tandis que 61,8 % des structures interrogées reconnaissent l’absence de formations spécifiques sur l’IA. Ce déficit de capacité, combiné à une faible connectivité et à l’absence d’outils localisés, creuse davantage la fracture numérique entre le Nord et le Sud.

Par ailleurs, le rapport attire l’attention sur un phénomène de plus en plus préoccupant : l’extractivisme numérique. Certaines communautés rurales ou autochtones, engagées dans des projets de suivi écologique, transmettent involontairement des données via des drones, capteurs ou applications sans contrôle sur leur traitement. Ces informations, une fois intégrées dans des systèmes d’IA hébergés à l’étranger, échappent à leur souveraineté. Selon les auteurs, il s’agit d’un nouveau cycle d’exploitation, où les données générées localement alimentent des modèles globaux sans bénéfice direct pour les populations concernées.

Le document souligne aussi les risques d’erreurs techniques. Certains modèles d’IA, entraînés sur des données issues de contextes écologiques éloignés, peuvent produire des résultats biaisés ou incohérents. L’un des exemples les plus parlants est celui de la plateforme ChatGPT, dont les réponses sur les efforts de restauration environnementale citent majoritairement des pays du Nord, comme les États-Unis ou l’Allemagne, en ignorant des pays africains pourtant très engagés dans la reforestation, comme la République démocratique du Congo ou la Tanzanie.

Face à ces constats, le rapport appelle à un encadrement plus rigoureux de l’IA dans les projets environnementaux. Il recommande l’élaboration de politiques éthiques propres aux contextes locaux, la formation des acteurs communautaires et le développement d’outils conçus en collaboration avec les utilisateurs finaux. Certaines initiatives comme Farmer Chat, un assistant numérique multilingue pensé pour les petits agriculteurs, ou encore Digital Umuganda, qui développe des solutions IA pour les langues africaines, sont citées comme des exemples prometteurs d’innovation inclusive.

L’enjeu, selon REDAA, n’est pas simplement technologique, mais politique. Si l’Afrique ne structure pas sa stratégie autour de l’intelligence artificielle environnementale, elle risque de revivre les erreurs du passé, où les solutions venues d’ailleurs ont souvent négligé les savoirs locaux. L’IA peut offrir de nouvelles capacités de prévision et d’optimisation pour les acteurs de terrain, mais encore faut-il que ces outils soient accessibles, compréhensibles et maîtrisés par celles et ceux qui restaurent chaque jour les écosystèmes du continent.

Samira Njoya

(Source : Agence Ecofin, 2 juin 2025)

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2417/2601 Régulation des télécoms
  • 188/2601 Télécentres/Cybercentres
  • 1794/2601 Economie numérique
  • 903/2601 Politique nationale
  • 2601/2601 Fintech
  • 283/2601 Noms de domaine
  • 929/2601 Produits et services
  • 770/2601 Faits divers/Contentieux
  • 394/2601 Nouveau site web
  • 2527/2601 Infrastructures
  • 942/2601 TIC pour l’éducation
  • 97/2601 Recherche
  • 125/2601 Projet
  • 1711/2601 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1056/2601 Sonatel/Orange
  • 900/2601 Licences de télécommunications
  • 149/2601 Sudatel/Expresso
  • 527/2601 Régulation des médias
  • 677/2601 Applications
  • 580/2601 Mouvements sociaux
  • 899/2601 Données personnelles
  • 63/2601 Big Data/Données ouvertes
  • 332/2601 Mouvement consumériste
  • 201/2601 Médias
  • 349/2601 Appels internationaux entrants
  • 815/2601 Formation
  • 57/2601 Logiciel libre
  • 969/2601 Politiques africaines
  • 470/2601 Fiscalité
  • 88/2601 Art et culture
  • 317/2601 Genre
  • 881/2601 Point de vue
  • 532/2601 Commerce électronique
  • 785/2601 Manifestation
  • 164/2601 Presse en ligne
  • 64/2601 Piratage
  • 112/2601 Téléservices
  • 474/2601 Biométrie/Identité numérique
  • 187/2601 Environnement/Santé
  • 165/2601 Législation/Réglementation
  • 190/2601 Gouvernance
  • 947/2601 Portrait/Entretien
  • 74/2601 Radio
  • 424/2601 TIC pour la santé
  • 146/2601 Propriété intellectuelle
  • 31/2601 Langues/Localisation
  • 561/2601 Médias/Réseaux sociaux
  • 1052/2601 Téléphonie
  • 108/2601 Désengagement de l’Etat
  • 547/2601 Internet
  • 62/2601 Collectivités locales
  • 199/2601 Dédouanement électronique
  • 588/2601 Usages et comportements
  • 584/2601 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 310/2601 Audiovisuel
  • 1624/2601 Transformation digitale
  • 205/2601 Affaire Global Voice
  • 83/2601 Géomatique/Géolocalisation
  • 219/2601 Service universel
  • 373/2601 Sentel/Tigo
  • 93/2601 Vie politique
  • 875/2601 Distinction/Nomination
  • 17/2601 Handicapés
  • 377/2601 Enseignement à distance
  • 386/2601 Contenus numériques
  • 327/2601 Gestion de l’ARTP
  • 95/2601 Radios communautaires
  • 911/2601 Qualité de service
  • 234/2601 Privatisation/Libéralisation
  • 72/2601 SMSI
  • 245/2601 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1489/2601 Innovation/Entreprenariat
  • 744/2601 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 27/2601 Internet des objets
  • 91/2601 Free Sénégal
  • 198/2601 Intelligence artificielle
  • 107/2601 Editorial
  • 11/2601 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous