Résorption de la fracture numérique : Alcatel veut connecter les villages et gagner de l’argent
vendredi 3 juin 2005
Le marché des télécommunications connaît un essor fulgurant au Sénégal, notamment dans le domaine des télécommunications mobiles où notre pays fait figure de leader dans la sous-région. Fort de ses 10 millions d’habitants, le Sénégal compte un million d’abonnés au téléphone mobile et près de 250 mille lignes fixes. Au même moment, l’internet y a fait une percée remarquable avec 100 mille internautes recensés par l’Agence de régulation des télécommunications (Art) en fin 2004.
Ces données assez impressionnantes sous nos tropiques cachent mal les disparités notées dans la connexion aux services de télécommunication. Si toutes les grandes villes du pays sont couvertes par le réseau Gsm, il en est autrement des zones rurales dont plus de la moitié ne bénéficie pas encore de ces services. Et c’est là que le directeur régional du groupe Alcatel, Jacky Sneessens, assure déceler un potentiel marché. C’était hier à Dakar lors d’une rencontre avec la presse. Et selon Souheil Marine du groupe Alcatel, la croissance de la téléphonie mobile concernera dans les prochaines années essentiellement les populations rurales et pauvres, surtout celles africaines.
Sous cet angle, le groupe cible au Sénégal le déploiement de ses services vers les zones rurales dont il compte stimuler le développement des infrastructures de télécommunication, en offrant une couverture étendue de ses offres. Cette politique, selon Jacky Sneessens, favorisera l’augmentation des revenus et du niveau de vie des usagers ruraux répartis dans 14 000 villages du Sénégal.
Par cette initiative, Alcatel s’engage à réduire la fracture numérique dans les régions mal desservies, en permettant aux populations locales d’avoir accès à des services à forte valeur ajoutée utiles pour améliorer leurs conditions économiques et sociales.
En vérité, Alcatel est présent au Sénégal depuis une quinzaine d’années. La société de télécommunication collabore aussi avec Manobi depuis trois ans sur un projet de services mobiles dans les zones rurales au Sénégal, notamment dans la zone de Kayar, connue pour ses activités de pêche.
A travers les services qu’il offre, Manobi, présente au Sénégal en joint-venture avec la Sonatel, synthétise les besoins des usagers vivant dans cette zone rurale en permettant aux producteurs, intérmédiaires, grossistes d’utiliser un téléphone mobile pour consulter en temps réel les tendances -du marché.
Pour son directeur régional, Alcatel qui fournit déjà une gamme de solutions de télécommunication complètes à la Sonatel compte appuyer cette dernière dont son objectif de doubler le nombre de ses abonnés à l’horizon 2008.
Ibrahima DIAW
(Source : Wal Fadjri, 3 juin 2005)