Renforcement des compétences numériques : Djibouti lance un projet de 8 millions de dollars
mardi 25 novembre 2025
La montée en compétences numériques est considérée comme une condition sine qua non de la transformation numérique. Les pays africains multiplient les initiatives pour combler le déficit de compétences qui touche le continent.
Le gouvernement djiboutien a lancé, le lundi 24 novembre, le projet « E-SKILLS » destiné à renforcer les compétences numériques d’au moins 3000 jeunes et femmes d’ici 2029. D’un coût de 7 millions d’euros (8 millions de dollars), l’initiative est financée par l’Union européenne dans le cadre de l’initiative EU Alliance Horn of Africa.
Selon l’Agence djiboutienne d’information (ADI), trois volets structurent le programme. Le premier prévoit la création du Campus 42 Djibouti, la première école du réseau international 42 en Afrique de l’Est, fondée sur l’apprentissage par projet et ouverte sans condition de diplôme. Le second porte sur l’ouverture de Maisons du Numérique dans les régions de l’intérieur, pour offrir formations, services digitaux et accompagnement entrepreneurial. Le troisième axe vise à renforcer la compétitivité économique en appuyant la Chambre de commerce de Djibouti (CCD) et le Centre de ressources et de compétences (CRC) dans la digitalisation des métiers, notamment dans le secteur portuaire et logistique.
Pour la ministre Mariam Hamadou Ali, citée par l’ADI, cette initiative reflète la vision « d’une Djibouti numérique, inclusive et souveraine, où chaque jeune, chaque femme, chaque entrepreneur peut tirer parti des opportunités offertes par le digital ».
Elle s’inscrit dans la « Vision Djibouti 2035 », la feuille de route « Smart Nation » et le « Plan national de développement 2025-2030 », qui visent à positionner le pays comme un hub régional de compétences numériques. L’exécutif ambitionne de doter le pays d’une économie numérique forte et inclusive d’ici 2035, en exploitant la puissance des technologies d’innovation. La stratégie déployée est établie autour d’un projet de développement du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’économie numérique, afin de contribuer à la croissance économique par sa valeur ajoutée.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) reconnaît que les compétences numériques sont essentielles à la transformation numérique et constituent un levier majeur pour la numérisation de chaque pays. Instiller les compétences nécessaires est devenu un élément clé des stratégies nationales de transformation numérique. L’organisation cite l’Organisation internationale du travail (OIT), qui estime que 90 % des métiers dans le monde nécessiteront une certaine compétence numérique d’ici 2030. À la même échéance, la Banque mondiale estime que 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront ces aptitudes.
Il faut rappeler que les autorités djiboutiennes n’ont pas précisé les contenus de la formation. L’UIT explique toutefois qu’au-delà des compétences numériques de base, les économies et les communautés d’aujourd’hui ont besoin de compétences avancées et spécialisées dans des domaines tels que l’analyse de données, la programmation, l’intelligence artificielle (IA) et la cybersécurité.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 25 novembre 2025)
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