Rencontre CNRA/Convention des jeunes reporters : La presse invitée à s’adapter au numérique et à la pluralité de l’information
lundi 26 avril 2010
Les journalistes doivent suivre l’évolution des nouvelles technologies et s’adapter à la démocratisation de l’information. C’est ce qui ressort de la rencontre d’échanges entre le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs).
S’inscrivant en droite ligne de sa mission de veille sur le paysage audiovisuel sénégalais, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), en partenariat avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), a tenu, mercredi, une rencontre d’échanges avec tous les acteurs concernés. L’objectif était d’apporter des réponses pragmatiques face aux défis de la démocratisation de l’information et de la communication tout en anticipant sur la transition vers le numérique.
De l’avis de la présidente du Cnra, Nancy Ndiaye Ngom, il n’est point besoin d’être un explorateur pour aller découvrir le monde, c’est plutôt ce dernier qui vient à notre rencontre, grâce, notamment aux puissants moyens de communication. Ils ne cessent de se perfectionner et même de défier l’imagination pour satisfaire les besoins en information, de plus en plus nombreux et pressants des auditoires les plus hétérogènes.
Dès lors, poursuit la présidente du Cnra, la révolution de l’information augurée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (Tic) pose la question de savoir à quoi ressemblera le journalisme de demain. La préoccupation est partagée par les jeunes journalistes. « La profession exige une formation continue et une permanente remise en cause », a rappelé pour sa part Abdoulaye Thiam, secrétaire général du Cjrs. De son point de vue, les journalistes sont appelés à jouer un rôle essentiel dans la formation de la conscience citoyenne. Avec la démocratisation de l’information, le citoyen lamda a toute la latitude de publier des informations à l’échelle mondiale d’une part, mais aussi, dans le même temps, elle offre à tout citoyen l’opportunité de recevoir et d’apprécier cette information. Ainsi, remarque Nancy Ndiaye Ngom, avec la démocratisation de l’information et de la communication introduite par les progrès de l’instruction et surtout par Internet, apparaît un type de journalisme qui a la particularité d’être produit par d’authentiques spécialistes, puisqu’au moment où ils écrivent, ils participent à l’univers sur lequel ils dissertent. Dès lors, ces nouveaux acteurs disposent d’informations de pointe bien plus rapidement que les journalistes traditionnels et ils sont également mieux à même de les interpréter.
De même, le passage vers le numérique est inscrit dans les traités internationaux : il aura lieu au Sénégal à l’horizon 2015 pour les télévisions et 2020 pour les radios. Auparavant, s’ouvrira une période de transition qui pose des défis aux organes de la presse audiovisuelle. Ils doivent s’adapter au nouveau contexte.
Dans ce cas de figure, le besoin de se préparer pour la transition vers le numérique devient de plus en plus un impératif catégorique pour tous les pays africains.
Pour la journaliste Saphie Ly qui a fait une communication sur la démocratisation de l’information, il s’agit de saisir les nouveaux enjeux pour la société. Selon elle, les journalistes doivent être davantage outillés par rapport à leur culture générale et par rapport à leur culture politique. « Il y a une évolution et il faut s’adapter », résume-t-elle.
El H. M. Faye
(Source : Le Soleil, 26 avril 2010)