Régulation des télécommunications en Afrique : Le DG de l’ARTP, Dahirou Thiam, alerte sur la nécessité de repenser les approches
jeudi 29 mai 2025
La 26ème session ordinaire du Conseil d’administration de l’Union africaine des télécommunications (UAT) s’est ouverte ce jeudi 29 mai 2025, à Dakar, au Sénégal. La cérémonie officielle d’ouverture des travaux de cette rencontre de trois jours (du 28 au 30 mai) a été présidée par M. Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, en présence de M. Joseph Bruno Yuma Utchudi, président sortant du Conseil d’administration de l’UAT ; M. John Omo, secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (UAT) ; M. Dahirou Thiam, Directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP) ; M. Alassane Ba, représentant de la secrétaire générale de l’UIT ; entre autres.
« Les défis qui nous attendent sont immenses, mais les opportunités le sont tout autant »
Il s’agit ici des assises qui réunissent l’élite africaine des télécommunications, notamment des représentants de Ministères, des présidents de Conseil et des directeurs généraux. Ces trois journées seront ainsi denses et riches en échanges. Et l’ARTP Sénégal, en tant qu’entité organisatrice désignée par l’UAT, a mobilisé toutes ses ressources pour faire de cette session un succès retentissant.
Le Directeur de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP), dans son mot de bienvenue, s’est réjoui du choix porté sur le Sénégal pour abriter ce rendez-vous. Selon lui, cette confiance que l’UAT a placée à son pays résonne comme « une reconnaissance des efforts constants que le Sénégal déploie dans sa quête d’excellence technologique et d’intégration numérique régionale ».
M. Dahirou Thiam est aussi revenu sur le contexte et l’importance de cette rencontre. « Cette 26e session se tient à un moment charnière de notre histoire commune. L’Afrique, notre cher continent, se trouve à la croisée des chemins de sa transformation numérique. Les défis qui nous attendent sont immenses, mais les opportunités le sont tout autant. Aujourd’hui, alors que nous nous réunissons à Dakar, nous avons l’occasion unique de réaffirmer notre vision commune : celle d’une ‘’Afrique pleinement habilitée à participer activement à la société mondiale de l’information et du savoir’’, comme la stipule si justement la mission fondatrice de notre union », a souligné le Directeur général de l’ARTP.
Il ajoute : « Cette session n’est pas une fin en soi, mais un jalon important sur la route qui nous mène vers la conférence mondiale de développement des télécommunications prévue en novembre en Azerbaïdjan et la conférence des plénipotentiaires de 2026. Les positions que nous adopterons ici à Dakar résonneront dans ces forums mondiaux et contribueront à faire entendre la voix africaine dans le concert des nations numériques ».
La nécessité de « repenser les approches réglementaires pour adopter une régulation plus souple, plus agile et plus holistique, capable d’appréhender le secteur dans sa plénitude »
A ce titre, M. Dahirou Thiam a alerté les participants sur la nouvelle réalité, à savoir la régulation. « Je souhaite attirer particulièrement votre attention sur l’une des préoccupations majeures de notre temps en matière de régulation : le phénomène de convergence technologique qui transforme radicalement le paysage des télécommunications. Cette convergence a entraîné une imbrication profonde de secteurs autrefois distincts : télécommunications, médias, informatique et services numériques, chacun régi par des cadres juridiques spécifiques », a-t-il alerté.
Face à cette nouvelle réalité, le régulateur soutient que les cadres réglementaires traditionnels se trouvent souvent dépassés. « Comment réguler efficacement des services qui transcendent les frontières sectorielles établies ? Comment encadrer des acteurs dont les modèles d’affaires hybrides échappent aux classifications conventionnelles ? Ces questions sont au cœur de nos défis quotidiens en tant que régulateurs », s’interroge-t-il.
Pour lui, il faut « repenser les approches réglementaires pour adopter une régulation plus souple, plus agile et plus holistique, capable d’appréhender le secteur dans sa plénitude ». « Cette régulation adaptative doit être à la fois suffisamment robuste pour protéger les consommateurs et garantir une concurrence loyale, mais aussi suffisamment flexible pour ne pas entraver l’innovation ni la croissance économique », a d’emblée soutenu M. Thiam.
« Je suis convaincu que ce défi de la convergence constitue l’une des priorités sur lesquelles notre Union doit se pencher collectivement. Nous devons harmoniser nos approches réglementaires au niveau continental pour créer un environnement propice à l’émergence d’un marché numérique africain intégré et dynamique », a conclu le Directeur général de l’ARTP.
(Source : Seneweb, 29 mai 2025)