Réduction de la fracture numérique : Le Sénégal veut accélérer les contributions
mercredi 23 janvier 2008
Le Sénégal, qui est, pour un semestre, à la présidence du groupe pilote sur les contributions de solidarité en faveur du développement, souhaite rendre opérationnel le Fonds de solidarité numérique (Fsn), notamment par l’adoption du principe de « 1% de solidarité numérique » par l’ensemble des pays membres du groupe.
La semaine dernière, au cours de la cérémonie d’ouverture de la réunion du groupe pilote sur les mécanismes innovants de financement du développement en faveur des pays sous-développés, qui s’est tenue à Dakar, le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Gadio a affirmé : « Si nous arrivons à faire adopter ce principe par le groupe pilote, à faire adhérer le maximum de pays africains, à instituer ce principe sur les billets d’avions pour financer le développement, le Sénégal aura réussi son mandat. » Ce groupe est constitué de 54 pays appartenant à différentes régions du monde. C’est en septembre dernier, à Séoul, que le Sénégal a été porté à sa tête.
Le principe de « 1% de solidarité numérique » est un mécanisme innovant de financement proposé par le Fsn, seule organisation mondiale entièrement dédiée à combattre la fracture numérique. Il s’agit d’une contribution de 1% sur les transactions liées aux technologies de l’information, prélevée sur la marge bénéficiaire du vendeur. Le principe repose sur l’engagement volontaire de pouvoirs publics locaux ou nationaux, qui introduisent cette contribution dans les marchés publics relatifs aux technologies de l’information. Le secteur privé, les institutions publiques et privées, et la société civile peuvent s’engager de la même manière.
Les fonds obtenus par le biais du « 1% de solidarité numérique » sont investis dans des projets communautaires structurants inscrits dans une politique nationale. Ils sont destinés à soutenir, par la mise à disposition de Tic et d’un accès à Internet, des programmes liés à l’éducation, la santé, la bonne gouvernance. Ils permettent de générer de nouvelles activités, de nouveaux revenus et de nouveaux marchés dans des régions, aujourd’hui marginalisées.
De l’avis du secrétaire exécutif du Fsn, Alain Clerc, « le mécanisme est simple. Il ne s’applique pas seulement, aux Etats. Il s’applique à tout le monde, les petits comme les grands ». Cependant, a-t-il recommandé, « il doit être endossé par la communauté internationale ».
En fait, les experts du groupe pilote estiment que « dans un monde où l’accès à l’information et la connaissance est synonyme de progrés, priver l’autre d’un accès au réseau équivaut à l’étouffer socialement, culturellement et économiquement ». Et les conséquences de cette exclusion sont également dommageables pour les « infos-riches », puisque le capital de connaissance et de savoir qui pourrait leur être accessible (soit celui de près de 85% de la population mondiale) est fortement appauvri.
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, 23 janvier 2008)