Rebondissement dans l’affaire de la 4ème licence Gsm : Un journaliste arrêté pour diffamation
mercredi 2 novembre 2005
L’affaire de la 4ème licence de téléphonie mobile en Guinée, dans laquelle la Sonatel a soumissionné, continue à faire des vagues, et elle met la presse de ce pays dans une passe difficile. Dernier rebondissement dans l’histoire, un journaliste ivoirien, travaillant pour l’agence « Guinée News », vient de se retrouver en prison pour diffamation. Le confrère, dont on a appris qu’il se prénommerait Célestin et serait marié à une Guinéenne, se voit reprocher d’avoir écrit que le Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, aurait reçu plusieurs millions d’euros de la société sénégalaise de téléphonie pour décrocher la fameuse licence de téléphone Gsm.
Le chef du gouvernement de Guinée l’a attrait devant la justice et, en attendant son éventuel jugement, un séjour pour la citadelle locale du silence lui est offert.
Il faut dire que cette histoire met mal à l’aise les politiciens et secoue le monde des affaires en Guinée. Aussi bien Investcom le gagnant de la licence que ses concurrents, personne n’en sort indemne.
Pour sa part, la Sonatel semble décidée à mettre les choses au point. Reçu hier soir dans les locaux du journal Le Quotidien, le directeur de la Communication de cette entreprise, M. Karim Mbengue, a tenu à préciser : « La Sonatel a postulé à un appel d’offres international en Guinée, comme il a eu à le faire au Niger, où elle a perdu, et au Mali, où elle a gagné. » Il précise que la société a présenté un dossier technique qui lui a valu d’obtenir une adjudication provisoire. Elle était dans l’attente de l’adjudication définitive, quand il y a eu l’annonce de l’adjudication à Investcom. Quoi qu’il en soit, M. Mbengue se veut très ferme : « Il n’a jamais été question dans cette affaire, d’entente directe. Tout le processus d’appel d’offres a été bouclé normalement et il ne saurait être reproché à la Sonatel des pratiques de corruption. » Le directeur de la Communication de marteler que le code d’éthique de son entreprise reprouve de tels pratiques.
M. Mbengue a voulu apporter cette mise au point parce que, selon lui, « la Sonatel regrette une campagne de désinformation qui peut nuire à son image et à son intégrité, et gêner ses perspectives d’expansion ».
Mohamed GUEYE
(Source : Le Quotidien, 2 novembre 2005)