OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Batik > Archives des éditoriaux > Année 2002 > Que le progrès technique soit synonyme de progrès social pour le plus grand (…)

Que le progrès technique soit synonyme de progrès social pour le plus grand nombre

mercredi 31 juillet 2002

Appel à manifester devant le siège de Sonatel Mobiles et à assaillir le numéro vert des renseignements d’Alizé, marche de protestation des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, mobilisation à travers un groupe de discussion sur Internet, création par l’Union Nationale des Consommateurs du Sénégal (UNCS) d’une commission « Mobile » chargée de « définir les moyens et formes de lutte pour défendre les intérêts des usagers du mobile », concertation entre opérateurs de la téléphonie mobile et associations de défense des intérêts des consommateurs organisée par l’ART, le moins que l’on puisse dire est que la décision de Sonatel Mobiles de supprimer la gratuité des envois de messages SMS est loin d’être passée comme une lettre à la poste ! En effet, si depuis le 22 juillet 2002, la possibilité d’envoyer un message SMS a été étendue à tous les détenteurs d’un abonnement Alizé, en contrepartie il faut désormais payer la somme de 65 FCFA pour l’envoi d’un message ce qui a entraîné une vague de protestation chez les détenteurs d’abonnements Diamono Jeunes qui bénéficiaient gratuitement de ce service depuis quatre ans. Cette mobilisation de différents secteurs de la société montre clairement que le téléphone portable est maintenant entré dans les mœurs des Sénégalais au point que la modification de ses tarifs ou des avantages qu’il procure peut être source de mouvements de protestation. Le fait est à signalé, même s’ils est d’une ampleur limitée, car jamais par le passé l’augmentation des tarifs du téléphone n’avait soulevé de telles formes de réactions. L’émergence d’un mouvement consumériste dans ce secteur particulier confirme ce que les chiffres indiquaient depuis longtemps à savoir que le téléphone portable n’est plus un objet de luxe mais bel et bien un outil de communication dont l’utilisation s’est grandement démocratisée même si une écrasante majorité de la population n’y a toujours pas accès dans les milieux urbains défavorisés comme dans les zones rurales. Car s’il est vrai que le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile a cru de manière exponentielle depuis son lancement au Sénégal en 1994 par la Sonatel puis avec l’arrivée de Sentel en 1999, il ne faut pas oublier que les clients de ce service ne sont qu’un demi million. sur une population totale de dix millions d’habitants. Cela étant, au delà de la cruelle réalité des chiffres ce qui importe c’est le phénomène social. Le téléphone portable est aujourd’hui un signe extérieur non pas de richesse mais au moins d’une certaine aisance et à coup sur d’un certain style de vie. Dans tous les secteurs de la société, il est de bon ton de se promener avec son téléphone portable, voire avec ses portables, au point que certains n’hésitent pas à en acheter de faux, qui ressemblent à des portables, qui sonnent comme des portables mais qui ne sont en réalité que ... des jouets. Alors que pendant des décennies le téléphone a été l’apanage de l’administration, des entreprises du secteur formel, des organismes internationaux et des particuliers ayant un certain train de vie, en quelques années le téléphone portable s’est répandu comme une traînée de poudre chez les étudiants, les commerçants du secteur informel, les chauffeurs de taxis, les artisans, les petits fonctionnaires et jusque chez les prostituées ! La taille, la marque, le modèle ainsi que les numéros de téléphone correspondant aux différentes formules d’abonnement ont donné lieu à l’élaboration d’une classification sociale d’un nouveau genre qui fait que pour nombre de Sénégalais la problématique de l’identification sociale se résume désormais à une seule et unique question « Dis moi quel type de portable tu possèdes et je te dirais qui tu es ». Dans un tel contexte, on comprend aisément que tous ceux qui, faute de moyens, n’utilisaient leur portable que pour recevoir des appels et envoyer gratuitement des messages se sentent terriblement frustrés par la décision de rendre payant l’envoi des SMS. Cette mesure sonne pour eux comme la fin d’une période idyllique durant laquelle ils s’étaient donnés l’illusion d’être des acteurs de la Société de l’information et marque le début d’un retour à la dure réalité économique dans laquelle ils sont réduit à n’être que des spectateurs passifs. Ainsi, qu’on le veuille ou non, la bataille engagé autour de la gratuité des SMS par une frange de la population sénégalaise n’est qu’une manifestation moderne de la bataille engagée depuis longtemps par les damnés de la terre pour bénéficier des avancées de la société. Sans demander la gratuité des SMS, nous ne pouvons qu’être solidaire de ce mouvement de protestation qui exprime tout simplement le souci que le progrès scientifique et technique soit synonyme de progrès social pour le plus grand nombre et non pour une minorité. La Sonatel qui vient d’annoncer un bénéfice net encore en hausse et qui revendique par ailleurs haut et fort le label d’entreprise « citoyenne » devrait entendre ce message et faire un geste ne serait-ce qu’en baissant le prix d’envois des SMS.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6572/7190 Régulation des télécoms
  • 524/7190 Télécentres/Cybercentres
  • 4915/7190 Economie numérique
  • 2646/7190 Politique nationale
  • 7190/7190 Fintech
  • 769/7190 Noms de domaine
  • 2596/7190 Produits et services
  • 2169/7190 Faits divers/Contentieux
  • 1162/7190 Nouveau site web
  • 7155/7190 Infrastructures
  • 2537/7190 TIC pour l’éducation
  • 283/7190 Recherche
  • 363/7190 Projet
  • 4892/7190 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2628/7190 Sonatel/Orange
  • 2492/7190 Licences de télécommunications
  • 448/7190 Sudatel/Expresso
  • 1411/7190 Régulation des médias
  • 1875/7190 Applications
  • 1527/7190 Mouvements sociaux
  • 2402/7190 Données personnelles
  • 274/7190 Big Data/Données ouvertes
  • 962/7190 Mouvement consumériste
  • 539/7190 Médias
  • 975/7190 Appels internationaux entrants
  • 2511/7190 Formation
  • 208/7190 Logiciel libre
  • 3265/7190 Politiques africaines
  • 1425/7190 Fiscalité
  • 251/7190 Art et culture
  • 883/7190 Genre
  • 2478/7190 Point de vue
  • 1544/7190 Commerce électronique
  • 2380/7190 Manifestation
  • 483/7190 Presse en ligne
  • 191/7190 Piratage
  • 309/7190 Téléservices
  • 1317/7190 Biométrie/Identité numérique
  • 454/7190 Environnement/Santé
  • 648/7190 Législation/Réglementation
  • 501/7190 Gouvernance
  • 2939/7190 Portrait/Entretien
  • 221/7190 Radio
  • 1140/7190 TIC pour la santé
  • 407/7190 Propriété intellectuelle
  • 91/7190 Langues/Localisation
  • 1756/7190 Médias/Réseaux sociaux
  • 3056/7190 Téléphonie
  • 287/7190 Désengagement de l’Etat
  • 1674/7190 Internet
  • 172/7190 Collectivités locales
  • 722/7190 Dédouanement électronique
  • 1750/7190 Usages et comportements
  • 1543/7190 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 843/7190 Audiovisuel
  • 4627/7190 Transformation digitale
  • 581/7190 Affaire Global Voice
  • 228/7190 Géomatique/Géolocalisation
  • 575/7190 Service universel
  • 991/7190 Sentel/Tigo
  • 262/7190 Vie politique
  • 2691/7190 Distinction/Nomination
  • 51/7190 Handicapés
  • 1030/7190 Enseignement à distance
  • 1012/7190 Contenus numériques
  • 884/7190 Gestion de l’ARTP
  • 269/7190 Radios communautaires
  • 2606/7190 Qualité de service
  • 636/7190 Privatisation/Libéralisation
  • 202/7190 SMSI
  • 715/7190 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4197/7190 Innovation/Entreprenariat
  • 1983/7190 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 70/7190 Internet des objets
  • 257/7190 Free Sénégal
  • 1062/7190 Intelligence artificielle
  • 295/7190 Editorial
  • 33/7190 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous