Qualité de service : les opérateurs télécoms appelés à passer à l’énergie solaire au Tchad
jeudi 17 juillet 2025
Les opérateurs télécoms ont besoin d’une électricité stable pour que leurs équipements fonctionnent correctement. Dans de nombreux pays africains, l’accès à l’électricité est souvent limité ou instable.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste du Tchad (ARCEP) encourage les opérateurs télécoms à adopter l’énergie solaire pour l’alimentation de leurs sites. Cette solution vise à renforcer la résilience des installations, alors que les difficultés d’approvisionnement électrique sont présentées comme l’un des principaux facteurs de la mauvaise qualité des services télécoms dans le pays.
« Aujourd’hui, ils [les opérateurs télécoms, Ndlr] sont tributaires de l’énergie. Il y a une pénurie de carburant. Beaucoup de leurs sites sont alimentés par des groupes électrogènes qui consomment beaucoup de gasoil. Et avec la pénurie actuelle, c’est un combat pour approvisionner les coins les plus reculés », a déclaré Choua Haliki, directeur général de l’ARCEP, lors d’une récente interview accordée au média local Tribune Echos, publiée sur la page Facebook du régulateur le mercredi 16 juillet.
Face à cette situation, l’ARCEP recommande une migration vers un modèle hybride, combinant groupes électrogènes et panneaux solaires, dans un pays où l’accès au réseau électrique est lui-même problématique. Le rapport « The Energy Progress Report 2023 » de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie indique que le taux d’électrification dans le pays est de 12 %. À cela s’ajoutent des coupures fréquentes.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) reconnaît que les opérateurs africains sont très sensibles aux défis énergétiques. Ces défis incluent les coupures de courant, le manque d’accès au réseau, les coûts élevés de l’énergie et les difficultés d’accès aux énergies renouvelables. À cela s’ajoute une forte dépendance au diesel, qui « entraîne des coûts importants et des inconvénients opérationnels pour les opérateurs ».
Étant une source d’énergie renouvelable, le solaire offre une solution adaptée pour compenser le manque d’accès à une électricité fiable, en fournissant une énergie propre, disponible localement et renouvelable. Le pays dispose d’ailleurs d’un fort potentiel solaire, avec un rayonnement moyen de 4,5 à 6,5 kWh/m²/jour, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Toutefois, la GSMA souligne que, par exemple, une stratégie axée sur le solaire est limitée par la disponibilité de la lumière du soleil, qui est au mieux accessible 10 à 12 heures par jour, sans tenir compte des conditions météorologiques. À cela s’ajoutent les coûts d’installation et de maintenance.
Par ailleurs, l’approvisionnement énergétique n’est pas le seul facteur affectant la qualité des services télécoms au Tchad. M. Choua Haliki a également rappelé la problématique de l’approvisionnement en connectivité internationale, dont le Tchad, pays enclavé, dépend actuellement exclusivement du Cameroun. Les actes de vandalisme sur le réseau de transport au Cameroun, ainsi que les pannes liées à la vétusté des infrastructures, impactent également la qualité des services télécoms au Tchad.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 17 juillet 2025)