Qualité de service : le régulateur du Burkina Faso hausse le ton face aux opérateurs
jeudi 11 décembre 2025
En 2023, les consommateurs télécoms burkinabè avaient organisé un boycott des services fournis par les opérateurs. Ils protestaient contre la cherté et la mauvaise qualité des prestations.
Le gouvernement burkinabè accentue désormais la pression pour que les opérateurs respectent les engagements pris en octobre 2024 en matière d’amélioration de la qualité des services. Lors d’une réunion de suivi tenue le mercredi 10 décembre, l’exécutif leur a accordé un délai de six mois pour se conformer aux obligations prévues pour 2025 et 2026.
Au cours de cette rencontre, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, a rappelé que les engagements pris « ne sauraient être considérés comme de simples intentions, mais bien comme des obligations de résultat ». Ils portent notamment sur le déploiement de sites radioélectriques, l’amélioration de la qualité d’expérience, le respect des obligations de couverture, la transparence envers les abonnés et la prise en charge des axes routiers.
Elle a également souligné les retards constatés lors de la précédente évaluation, notamment dans l’application du décret relatif au partage d’infrastructures. La ministre a toutefois félicité Orange Burkina pour les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de certains engagements, parfois au‑delà des attentes. L’ensemble des dix engagements affiche un taux de réalisation de 61,72 %.
Cette réunion intervient dans un contexte où les autorités cherchent à renforcer la couverture et la qualité des services télécoms, considérées comme essentielles aux ambitions de transformation numérique du pays. Les consommateurs réclament également des services fiables pour leurs besoins de divertissement, de travail et de communication. Le sujet alimente une grogne persistante sur les réseaux sociaux. Ce sont ces différentes pressions qui ont conduit les opérateurs à s’engager en octobre 2024.
Le gouvernement a demandé aux opérateurs de se conformer dans le délai imparti, faute de quoi il prendra ses « responsabilités ». S’il n’a pas précisé la nature des sanctions envisagées, il convient de rappeler que l’ARCEP les avait déjà mis en demeure en juin 2023 pour non‑respect des exigences de qualité et de couverture inscrites dans leurs cahiers des charges. Telecel Faso s’était notamment vu infliger une amende d’environ 857,8 millions de francs CFA (1,53 million USD).
Notons enfin que la qualité des services n’est pas la seule revendication des consommateurs burkinabè. La semaine dernière, alors que le régulateur annonçait la mise en œuvre prochaine d’une série de mesures visant à renforcer l’équité, la transparence et la justice dans les services de communication électronique, ils ont exigé une baisse des tarifs d’Internet.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 11 décembre 2025)
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