Qualité de service : Airtel Tchad veut investir environ 90 millions de dollars dans son réseau
vendredi 19 septembre 2025
Le marché de la téléphonie mobile au Tchad est dominé par deux acteurs : Airtel et Moov Africa. Début 2025, ils se partageaient un parc de 14,7 millions d’abonnés mobiles et 2,74 millions d’utilisateurs d’Internet, d’après les données de DataReportal.
Airtel Tchad envisage d’investir 50 milliards de francs CFA (soit environ 89,68 millions de dollars) dans son réseau d’ici fin juin 2026, afin d’améliorer la qualité des services fournis aux consommateurs. Une délégation de l’opérateur, menée par le directeur général Brahim Nallar (photo, au centre), a présenté le plan d’investissement à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) lors d’une réunion tenue le jeudi 18 septembre.
Selon l’ARCEP, le projet sera mis en œuvre en trois étapes. Dans un premier temps, d’ici un mois, Airtel prévoit de renforcer la capacité de ses liaisons micro-ondes, de remplacer les générateurs en fin de vie, d’améliorer la 4G sur 89 sites, d’augmenter la capacité du réseau de N’Djamena à 100G et de moderniser la fibre de la SOTEL.
La deuxième phase, prévue pour fin janvier 2026, portera sur le déploiement de la fibre optique pour relier Massakory, Ati, Dop Dop et Abéché, l’extension de la couverture radio sur 306 sites supplémentaires et la poursuite du projet de fibre métropolitaine à N’Djamena.
Enfin, la dernière étape, fixée à juin 2026, consistera à construire 114 nouveaux sites pour couvrir les zones encore non desservies, à étendre la 4G sur 170 sites, à déployer la fibre entre Massakory et Rig Rig, ainsi qu’à établir un axe reliant N’Djamena à Sarh via Dourbali et Bousso. Elle comprendra aussi le remplacement du cœur de réseau fourni par Ericsson par de nouveaux équipements Huawei.
Cette annonce intervient dans un contexte de dégradation continue de la qualité des services télécoms au Tchad, objet de vives critiques des consommateurs. « Depuis plusieurs mois, les abonnés subissent une dégradation préoccupante des services mobiles : appels qui n’aboutissent pas, internet lent, coupures incessantes… Malgré les rappels, les mises en demeure et les promesses d’investissements, les opérateurs restent sourds au cri de détresse des abonnés », a dénoncé récemment le régulateur.
Pour contraindre les opérateurs à respecter leurs obligations, l’ARCEP a lancé cette semaine le quinzième audit national de la qualité de service, assorti de sanctions en cas de manquement. Airtel avait déjà écopé d’une amende de 5 milliards de francs CFA en août 2023, après un audit qui avait mis en lumière une « dégradation notoire de la qualité du réseau » et relevé le non-respect de ses engagements d’investissement.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 19 septembre 2025)