Protection des données personnelles : La Cdp appelle la presse en ligne au respect de la vie privée des personnes
mercredi 7 mars 2018
Au cours du dernier trimestre de l’année 2017, la Commission de protection des données personnelles (Cdp) a reçu de nombreuses plaintes de citoyens pour « publication de photos compromettantes et cyber chantage sur Facebook », « articles de presse et commentaires diffamatoires » ou « divulgation frauduleuse de vidéos compromettantes sur le site seneporno.com ». Les photos compromettantes ont été supprimées par le mis en cause suite à une lettre de demande de suppression envoyée par la Cdp.
Pour les articles de presse et commentaires diffamatoires, la Commission a souligné, dans son dernier avis trimestriel de l’année 2017, que « le dossier est toujours en cours », mais des lettres de demande de suppression ont été déjà envoyées aux sites d’information en ligne concernés. Quant aux vidéos compromettantes, elle a informé qu’elles ont été supprimées sur le site de seneporno.com, mais jusqu’à présent, « l’identité de l’administrateur de ce site n’est toujours pas connue ». Selon la Cdp, les plaintes de citoyens portant sur la collecte et le traitement de données personnelles à des fins journalistiques sont de plus en plus fréquentes. C’est pourquoi elle en a appelé à la presse en ligne, « afin que le principe de respect de la vie privée des personnes concernées soit pris en compte le mieux possible ». « Il s’agit de trouver l’équilibre entre la liberté d’information, d’expression et la protection des données personnelles et de la vie privée », a expliqué la Cdp. « Les dispositions de la loi n°2008-12 ne font pas obstacle à l’application des dispositions des lois relatives à la presse écrite ou audiovisuelle et du Code pénal qui prévoient les conditions d’exercice du droit de réponse et qui préviennent, limitent, réparent et, le cas échéant, répriment les atteintes à la vie privée et à la réputation des personnes physiques », a rappelé la Commission, recommandant toutefois à la presse en ligne de « respecter la finalité, la durée et conservation des articles de presse qui ne sont plus pertinents (chroniques judiciaires, faits divers, divulgation de données personnelles d’un tiers sans son autorisation…) » et de « contrôler et modérer les commentaires compromettants des internautes sur les sites d’information ».
A. Ng. Ndiaye
(Source : Le Soleil, 7 mars 2018)