« Il est inconcevable de parler de développement sans technologie. » C’est là la constante de la conférence sur les Nouvelles technologies qui a eu lieu hier à l’hôtel Croix du sud. C’est fort de ce constat que le débat a émergé. Car, si un consensus a été entériné par tous les intervenants, et à fortiori ceux de la Catia (Catalyser l’accès aux technologies de l’information et de la communication en Afrique), c’est bien pour reconnaître que le retard des pays du sud dans le domaine des nouvelles technologies, était de plus en plus problématique dans la configuration du monde actuelle, et qu’il constituait un frein au développement.
C’est dans le dessein de remédier à ce problème, à un modeste niveau, que le programme Catia, a vu le jour. Le programme triennal, qui devrait prendre fin en avril 2006, a pour but de « sensibiliser et rendre accessible l’outil Internet » à des populations qui en sont exclues, par une amélioration à l’accès et la multiplication d’infrastructures. Il ne s’agit pas d’une action unilatérale, puisque Catia (avec une équipe à majorité africaine) sollicite trois types de partenaires dans chaque pays où elle agit. Des partenaires qui sont les sociétés privées, la société civile et les médias.
Ce dernier partenaire s’est vu, lors de la conférence, reproché son manque d’implication par « le peu de diffusion », sur un sujet qui le concerne directement. « La presse ne doit pas se contenter de relayer, mais d’être acteur à part entière dans le domaine des nouvelles technologies », soutient Claire Sibthorpe.
De plus, les instigateurs du programme Catia ont prévu d’intégrer dans leur agenda les programmes à base de contenu local et qui favorisent le multilinguisme. Des portails en wolof et pular ont vu le jour, dans un monde Internet où ces langues sont quasi-absentes. L’outil Internet n’est à personne et se doit d’ « être le porte-voix des sans-voix », déclare-t-on. Les intervenants voulaient signifier par là que l’aspect technologique ne se devait pas d’être une fin en soi mais un « moyen de favoriser le développement social et que l’outil Internet devait constituer ce levier au développement ».
Chafik SAYARI
(Source : Le Quotidien, 29 avril 2005)