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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2006 > Mai > Prix mondial de la Société de l’Information à Me Wade - Discours du (…)

Prix mondial de la Société de l’Information à Me Wade - Discours du Président de la république : « Donner à tous la possibilité de suivre la marche du monde »

jeudi 18 mai 2006

Distinction/Nomination

Le président de la République, qui recevait, hier à Genève, le Prix mondial de la Société de l’information a expliqué les objectifs du Fonds de solidarité numérique. Devant le directeur général de l’Union internationale des télécommunications (Uit) et de plusieurs personnalités, il a indiqué, dans son discours, le sens de ce fonds qui consiste à donner à tous la possibilité de se connecter, d’être à l’écoute, de se faire entendre et de suivre la marche du monde.

Le président de la République demeure, en effet, convaincu que la rencontre des cultures n’aura jamais été autant facilitée que par l’avènement des nouvelles technologies. Le Web, à l’image des anciennes écoles de la Grèce antique, peut être vu comme un immense espace où le donner et le recevoir de l’esprit et de la connaissance se rencontrent sans frontières et sans préjugés, a souligné Me Abdoulaye Wade. Voici l’intégralité de son discours.

Mesdames, Messieurs

Ce 17 mai 2006, marquant la célébration de la Première Journée Mondiale de la Société de l’Information, est une étape historique dans les efforts que mène la communauté internationale pour sensibiliser l’opinion publique en général, les décideurs en particulier, quant aux formidables opportunités que les technologies de l’information et de la communication offrent aux peuples du monde.

Je suis heureux et fier d’être associé à un événement d’une dimension aussi porteuse d’espoir que cette journée.

En portant son choix sur ma modeste personne pour recevoir, conjointement avec le Professeur Muhammad YUNUS, ce Premier Prix de la Société de l’Information, l’Union Internationale des Télécommunications honore en réalité mon pays, le Sénégal, et mon Continent, l’Afrique au nom de laquelle j’avais proposé en décembre 2003, ici même à Genève, le concept du Fonds de Solidarité Numérique.

J’accepte volontiers ce prix moins comme une récompense qu’un encouragement à poursuivre avec toutes les bonnes volontés, la vulgarisation de l’ordinateur, l’accès du Sud au Web pour y puiser formation et connaissances qui lui permettrait de rattraper son retard.

Je voudrais saluer mon co-récipiendaire et lui adresser mes chaleureuses félicitations.

Je mesure à sa juste valeur la contribution inestimable que le Professeur Yunus apporte à la diffusion la plus large possible des techniques de l’information et de la communication, notamment dans le domaine de la lutte contre la pauvreté qui lui vaut son surnom de “ banquier des pauvres ”.

J’ai toujours pensé qu’une société de l’information plus équilibrée et plus harmonieuse devrait être fondée sur une généralisation de l’accès à l’outil informatique pour éviter aux pays en retard dans ce domaine les risques d’une marginalisation irréversible. Donner à tous la possibilité de se connecter, d’être à l’écoute, de se faire entendre et de suivre la marche du monde, tel est le sens du Fonds de Solidarité Numérique.

Voilà pourquoi, au-delà même de l’honneur qui m’est fait, j’apprécie positivement que l’UIT maintienne aussi ce dossier au cœur de l’agenda international.

Mesdames, Messieurs,

Le WEB dans ses différentes applications est devenu partie intégrante des affaires du monde contemporain. Qu’on soit du Nord ou du Sud, notre la vie est influencée par les bouleversements de l’Internet.

En somme, si vous n’allez pas vers le monde, le monde peut quand même toujours frapper à votre porte.

On communique pour le meilleur, et hélas, on communique aussi pour le pire. Nous sommes donc tous concernés par le numérique soit par les actes que nous posons soit par les conséquences que nous subissons. Toute la dimension de la mondialisation, portée par les vecteurs des technologies de l’information et de la communication, se résume en ces termes.

On ne choisit pas d’être dans ou en dehors de la mondialisation, on y est par la force des choses.

Comme je le disais lors d’un séminaire que mon gouvernement avait consacré récemment à la mondialisation, même si on n’est pas d’accord sur le fait que la terre tourne, elle continue quand même son mouvement.

C’est ce constat d’une rationalité toute simple qui fonde mon pari sur la vulgarisation des technologies de l’information et de la communication. C’est un rendez-vous avec l’histoire que nos peuples ne devraient pas manquer.

Je demeure en effet convaincu que la rencontre des cultures n’aura jamais autant facilité que par l’avènement des nouvelles technologies. Le Web, à l’image des anciennes écoles de la Grèce Antique, peut être vu comme un immense espace ou le donner et le recevoir de l’esprit et de la connaissance se rencontrent sans frontières et sans préjugés. L’une des illustrations qui aujourd’hui me fascine le plus est le modèle Wikipédia. Voilà une immense encyclopédie électronique de la connaissance mondiale, régulièrement et généreusement mise à jour, accessible gratuitement à tout chercheur et donc, à tout africain en quête de savoir.

De par sa superficie, sa taille démographique et son potentiel en ressources naturelles, mon pays n’a pas d’atouts particuliers. Dès lors, nous avons misé sur la qualité de nos ressources humaines. C’est pourquoi je consacre 40% du budget national à l’éducation et à la formation.

En faisant confiance au génie créateur du peuple sénégalais, mon ambition est de créer un système intégré où, du pré-scolaire à l’Université, l’usage de l’ordinateur est omniprésent dans le cursus de l’apprenant .

Nous avons dans ce sens lancé depuis quelques années la Case des Tout Petits où les enfants de 2 à 6 ans apprennent à se familiariser aux jouets modernes dont l’ordinateur de jeu.

Je considère en effet que l’outil informatique est avant tout un outil. Cette La Palissade est cependant contrariée par la fracture numérique. Elle veut en effet faire de cet outil une fin ou un luxe dont les seuls bénéficiaires doivent être choisis selon des critères qui échappent à tout esprit épris de connaissance et de réalisation. Car, il faut le rappeler, l’esprit sincère qui a pour culte le savoir, sait qu’en le partageant, il lui donne l’opportunité de grandir pour le bien de tous. Le programme “un étudiant, un ordinateur ”, “ un enseignant, un ordinateur ” que j’ai lancé au Sénégal il y a peu, s’inscrit dans cette démarche.

C’est dans le même cadre que j’ai lancé l’Université du Futur Africain, en construction avancée. Je signale que l’UFA a pour vocation de recevoir tout étudiant africain, sans distinction de pays d’origine, qui remplit les critères pédagogiques.

Cet établissement universitaire futuriste sera équipé d’infrastructures de télécommunications de pointe pour permettre à ses étudiants de se connecter à un réseau d’universités partenaires pour suivre des cours en temps réel par satellite.

A la fin de leur cursus, ils recevront les mêmes diplômes que ceux décernés par les universités partenaires et non des équivalents. Nous comptons par ce biais contribuer à la lutte contre la fuite des cerveaux dont souffre le continent africain.

Avec l’Intranet gouvernemental qui relie différents pôles de l’Administration locale en attendant la connection de nos représentations extérieures, nous avons déjà réduit de manière considérable la facture téléphonique du Gouvernement. J’ai été informé que le Sénégal était le second pays au monde après le Japon à avoir relié ses administrations par un réseau unique de fibre optique. Cette réalisation, produit de l’expertise de jeunes experts sénégalais et de l’appui financier de la Banque Mondiale, a été facilitée par la mise en place de réformes institutionnelles qui ont abouti à la création de l’Agence de l’Informatique de l’Etat du Sénégal. Cette Agence a permis à des ingénieurs informaticiens sénégalais formés et travaillant à l’extérieur de rentrer dans leur pays et d’y exprimer leurs compétences de manière valorisante.

En outre, le Sénégal travaille actuellement avec une compagnie partenaire pour lancer un logiciel en wolof, une de nos langues nationales.

Puisque nous sommes ici dans le cercle familial des Nations Unies, je voudrais me féliciter du choix que l’Organisation mondiale a porté sur le Sénégal pour abriter le siège du parc scientifique et technologique africain.

En optant pour le Sénégal alors que d’autres pays étaient aussi candidats, je pense que l’ONU a surtout voulu faire confiance à la qualité des infrastructures et de l’expertise sénégalaise pour accueillir ce parc dont les domaines d’activités couvrent plusieurs secteurs, notamment la robotique, l’informatique, les biotechnologies et la mécanique industrielle.

Je me réjouis en même temps de la nouvelle dimension que la coopération Sud-Sud donne à la solidarité numérique. En effet, l’Inde et l’Afrique viennent de lancer un ambitieux programme de coopération pour la télémédecine, la gouvernance et la formation à distance à travers un réseau satellitaire reliant tous les pays africains à l’Inde et dont le hub se trouve à Dakar.

C’est dire, Mesdames, Messieurs, que le potentiel de la solidarité numérique, par la diversité de ses moyens et la variété de ses domaines d’application, offre à l’humanité une chance jamais égalée de vaincre l’ignorance, combattre la pauvreté et assurer à tous des conditions de vie décentes parce que compatibles avec la dignité humaine.

La formidable révolution en cours ne doit laisser personne au bord de la route, l’intelligence ai-je l’habitude de dire, étant la chose la mieux partagée au monde.

Les jeunes du Sud, mis dans les mêmes conditions de compétition que ceux du Nord, sont parfaitement capables de réaliser les meilleures performances possibles.

Il y a une semaine, j’ai rencontré un de mes jeunes compatriotes Sénégalais aux Etats-Unis, à New York précisément, élève dans un lycée situé dans un quartier défavorisé de la ville et qui venait de gagner un concours international de robotique.

Le jeune garçon devait continuer son parcours dans d’autres compétitions quand son élan a été freiné par son statut d’immigrant irrégulier.

Mais rassurez vous, on ne l’a pas mis dans le premier vol à destination de Dakar !

Bien au contraire, un large mouvement de solidarité, appuyé par des officiels, s’est aussitôt organisé autour de lui pour l’aider à régulariser sa situation.

L’histoire de ce jeune homme confirme bien que le génie créateur de l’homme ne connaît ni les frontières ni le statut social de l’individu. Toutes les Nations du monde sont potentiellement qualifiées pour être membres à part entière de la société de l’information.

Mesdames, Messieurs,

L’idée du fonds de Solidarité Numérique qui a germé ici même au bord du Lac Léman, il y a moins de trois ans, a pris corps et se développe selon un rythme de croissance plus que satisfaisant.

La graine fait progressivement place au bourgeon, promesse d’une belle moisson.

Permettez moi de saluer ici très chaleureusement l’adhésion de la République Populaire de Chine, représentant un sixième de la population mondiale, au Fonds de Solidarité Numérique.

Une étape historique dans la vocation universelle du fonds est ainsi franchie au grand bonheur des peuples qu’il est destiné à servir.

Un tel succès est à mettre au crédit de ceux qui, avec pédagogie, ont exposé le sens et les mécanismes de la solidarité numérique.

C’est maintenant l’heure de la mise en œuvre. A cet effet, j’ai proposé au Président CHIRAC, fervent défenseur de la solidarité numérique, d’organiser conjointement une conférence internationale sur les mécanismes de financement qui pourrait se tenir en décembre 2006 à Paris.

Assurément, nous sommes sur la bonne voie et je suis persuadé que d’autres nous y rejoindrons.

Je ne terminerai pas sans remercier et féliciter la Direction du Fonds qui, grâce à sa foi et sa détermination, a, en si peu de temps, fait de notre organisation un instrument universel de lutte contre la pauvreté.

Je souhaite enfin partager avec vous cette vérité aujourd’hui acceptée de tous et qui a été à l’origine de bien des vocations : “ C’est en forgeant que l’on devient forgeron ” nous dit-on. N’entendez-vous pas la Solidarité Numérique vous chuchoter au coin de l’oreille : “ certes, mais il faut une forge ! ”

C’est sur cette réflexion que je voudrais conclure en vous remerciant de votre aimable attention.

(Source : Le Soleil, 18 mai 2006)

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