Presque 44 % des ménages de Dakar ont une connexion Internet à domicile, seulement 3 % en disposent en milieu rural, selon l’ANSD
jeudi 17 juillet 2025
Presque 44 % des ménages vivant à Dakar ont une connexion Internet à domicile, tandis que seulement 3 % des ménages ruraux disposent de cet outil, indiquent les résultats d’une enquête nationale consacrée aux technologies de l’information et de la communication, menée par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), à la demande de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
‘’À Dakar, la proportion de ménages ayant une connexion Internet à domicile est de 43,8 %. Dans les autres zones urbaines, cette proportion chute à 16,3 %. En milieu rural, l’accès à Internet est encore plus limité, avec seulement près de 3 % des ménages disposant d’une connexion à domicile’’, indique l’enquête présentée jeudi par l’ANSD.
Dahirou Thiam, le directeur général de l’ARTP, signale que cette enquête nationale conduite avec le soutien de l’ANSD s’est déroulée au second semestre de l’année 2024, l’objectif étant de ‘’mieux apprécier la situation des TIC au Sénégal’’.
Elle comporte deux volets : un volet ‘’entreprises et administration’’ et un volet ‘’ménages’’.
S’agissant du volet ‘’ménages et individus’’, la collecte des données s’est déroulée du 5 septembre au 4 octobre 2024 et a porté sur un échantillon de 1 719 ménages répartis dans 117 districts de recensement tirés de la base du cinquième recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) de 2023.
Après l’étude réalisée en 2009, celle de 2024 révèle des changements dans les comportements des ménages sénégalais envers l’accès aux TIC. Ainsi, les résultats montrent que l’accès aux TIC connaît une large expansion.
L’enquête révèle, concernant les ménages, que l’accès à Internet s’est quasi généralisé, 99,3 % d’entre eux disposant d’au moins un équipement TIC. Cependant, des disparités subsistent en fonction de la zone de résidence.
‘’Il s’agit, pour l’ARTP, d’évaluer le niveau d’accès et les principaux usages des TIC. Et les résultats donnent une indication assez claire de la situation au Sénégal’’, a expliqué M. Thiam.
Les résultats révèlent qu’un accès à Internet reste relativement faible, seulement 19,4 % des ménages disposant d’une connexion Internet à domicile, via leur propre abonnement.
S’agissant des ménages n’ayant pas accès à Internet, plusieurs raisons ont été énumérées, notamment le prix élevé de l’abonnement, de l’avis de 65,64 % des ménages concernés.
L’accès aux équipements est restreint, surtout en milieu rural.
Les enquêteurs ont mis en exergue le taux de possession d’un ordinateur de bureau, qui est très faible au niveau national, seulement 2,4 %.
Concernant l’ordinateur portable, le taux de possession national est de 15,8 %. Ce taux est de 28,1 % à Dakar, 17,3 % dans les autres zones urbaines, et seulement 5,1 % en zone rurale.
S’agissant des équipements, le prix élevé est la principale raison de la non-possession d’outils numériques par les ménages.
Près de 15 % des enfants utilisent des tablettes à Dakar
Une enquête de satisfaction a aussi été menée par l’ANSD. Elle révèle que 38,1 % de la population se disent satisfaits du service Internet, un taux globalement faible.
À Dakar et dans les autres zones urbaines, la proportion d’usagers satisfaits est respectivement de 64,9 % et 43,3 %. En revanche, le taux de satisfaction est particulièrement bas en zone rurale, 21,1 %.
D’autre part, l’étude souligne que les activités de commerce électronique et les démarches administratives en ligne restent minoritaires, respectivement de 4,1 % et 6,6 % des utilisateurs.
L’ANSD signale qu’environ 14,9 % des enfants utilisent des tablettes à Dakar. Ce taux chute à 3,9 % dans les autres zones urbaines et à 0,7 % en zone rurale.
Au total, seulement 3,7 % des enfants utilisent des tablettes.
La plateforme la plus utilisée par les enfants est YouTube, avec un taux de 84,8 %. Une large majorité des utilisateurs concentrée à Dakar dit préférer cette application à d’autres.
Lors de la présentation des résultats de l’enquête, Dahirou Thiam a suggéré la mise en place d’un outil de suivi-évaluation, ‘’en parfaite conformité’’ avec les ‘’meilleures’’ pratiques internationales.
‘’Pour l’ARTP, cette enquête, loin d’être un aboutissement, est le point de départ d’une action continue’’, a précisé son directeur général.
(Source : APS, 17 juillet 2025)