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Accueil > Ressources > Points de vue > 2019 > Présidentielle 2019 : le numérique, grand oublié de la campagne électorale

Présidentielle 2019 : le numérique, grand oublié de la campagne électorale

mardi 12 février 2019

Point de vue

Après une semaine de campagne, tous les candidats ont eu l’occasion d’exposer le cœur de leur programme. Et force est de constater que les débats laissent bien peu de place aux sujets consacrés aux enjeux colossaux du numérique. Tous les secteurs de la vie économique et sociale sont pourtant directement impactés par le numérique, mais cela ne semble guère intéresser­les prétendants à la présidence de la République dans la campagne électorale.
Parcourez les fils d’actualité, ouvrez un journal, allumez la télé ou la radio... Partout, vous retrouverez les thèmes jugés incontournables de l’élection­présidentielle : gouvernance démocratique, réforme de la justice, secteur privé nationale, infrastructures, pétrole et gaz… Autant de thèmes qui monopolisent le débat politique – à la mesure de leur importance dans notre quotidien, certes, mais au détriment d’autres sujets pourtant cruciaux du monde qui se construit.

Parmi eux, le numérique, délaissé dans les débats, les émissions, meetings et autres interviews que nous livrent quotidiennement les médias et les candidats alors que le Sénégal est dans la pauvreté numérique.

Le Sénégal, qui ne cesse d’être épinglé par les institutions internationales pour son retard dans le numérique, est toujours à la traîne. Pire encore, il recule depuis 2012. En effet, de la 124e place en 2012, le Sénégal dégringole à la 142e place en 2017 selon l’indice de développement des TIC de L’Union internationale des télécommunications (UIT).

Ce recul, les sénégalais le vivent au quotidien par une mauvaise qualité de service quand il est accessible, des tarifs encore élevés et toutes les entreprises du numérique plombés dans leur potentiel de croissance.
Au regard de ce constat, que de défis numériques à relever­ : défi­de l’aménagement numérique du territoire, l’éducation, la santé, le défi économique, culturel et sécuritaire en plus du défi de nos droits et libertés fondamentales et démocratique.

A l’examen des programmes publiés, trois des cinq candidats (Idrissa Seck, Macky Sall, Ousmane Sonko) ont clairement accordé un peu plus de soin au volet numérique de leur projet. Ils intègrent dans leur vision de l’avenir du Sénégal, les enjeux de la transformation numérique de l’économie et de la société.

Par contre, au jeu du moins-disant, c’est sans l’ombre d’un doute Madické Niang qui mérite la palme, suivi de Issa Sall.

Madické Niang, « ­Diam ak kheweul ­ »­ : un programme vide, aucune proposition

A l’évidence, là où la société s’est emparée des outils numériques, le candidat Madické Niang reste en retard.­Aucune proposition au moment où des réponses sont nécessaires aux défis numériques du Sénégal.

Les enjeux du numérique, qu’ils soient économiques ou sociétaux, semblent complètement passer au-dessus de la tête du candidat Madické Niang.

Issa Sall, « ­Vision du PUR 100­ »­ : un programme presque vide

Le numérique est à peine mentionné dans son programme, le candidat Issa Sall se contente de deux mesurettes imprécises disséminées dans une longue série de 100 propositions.

Le numérique, dernière roue de la carrosse de ce programme est porté par le candidat Issa Sall, Docteur en Sciences Informatiques.

Aucune proposition concrète, juste deux lignes succinctes et floues ­ :

  • Utilisation des TICs.
  • Promotion de l’économie numérique.

Idrissa Seck « ­Vision 1-3-15-45­ »­ : Reconnaissance d’Internet comme un droit humain fondamental, levier de croissance et de souveraineté

Le candidat Idrissa Seck axe ses propositions sur une vision du numérique comme levier de croissance économique, de réforme du fonctionnement de l’État, tout en amplifiant la dynamique de l’innovation pour la souveraineté numérique.

En outre, le candidat Idrissa Seck milite pour la neutralité du net en somme un internet libre et ouvert sans discriminations dans les contenus et l’accès. Mieux encore, il s’est engagé à abroger toutes­ les­ mesures­ en­ vigueur­ qu’elles­ soient législatives ou réglementaires tendant à limiter l’accès à internet et aux réseaux sociaux.

Cinq des six axes du programme sont en phase avec les défis identifiés, néanmoins, beaucoup de propositions sont générales et imprécises. Elles doivent être retravaillées pour les transformer en propositions concrètes.

Engagements phares­ :

  • Abrogation de toutes­ les­ mesures­ en­ vigueur­ qu’elles­ soient législatives et/ou réglementaires tendant à limiter l’accès aux réseaux sociaux­ ;
  • Création de centres d’incubations TIC sur l’ensemble du pays appelés e-pôles­ territoriaux­ qui vont permettre l’éclosion de startups­ ;
  • Assignation et d’attribution des fréquences faisceaux hertziens par des appels d’offres ouverts.

Macky Sall « ­Liggeyal ëllëk­ »­ : Surveillance de masse, remise en cause des libertés fondamentales et renforcement de la répression

Le septennat du candidat Macky Sall se termine. Celui qui devait incarner à la fois l’extension des droits et libertés fondamentales à l’ère numérique et la modernisation de notre société par le numérique laisse derrière lui un bilan désastreux.

Son programme avait comme priorité le parc des technologies numériques de Diamnadio et les cyber-cases communautaires qui à ce jour ne sont pas encore réalisés.

En outre, les conditions d’un développement du numérique au profit des sénégalais n’ont jamais été créées par le candidat Macky Sall. Tout au plus, la mise en œuvre biaisée de leviers de régulation qui dans le principe sont pertinents.

Ce septennat restera aussi celui qui a fait entrer le Sénégal dans l’ère de la surveillance de masse, en plus de la régression des droits et libertés numériques par l’adoption d’une série de lois liberticides (Code de la presse voté en 2017, Code des télécommunications électroniques voté en 2018) mais aussi du renforcement de la répression sur internet et les réseaux sociaux par la modification du Code pénal en 2016 .

En définitive, aucune réalisation majeure ayant un impact sur le vécu des sénégalais ne peut être attribuée au Président sortant aussi il n’est surprenant que le numérique ne soit point cité dans son bilan.

Le mandat qui s’achève n’est pas glorieux pour le candidat Macky Sall, et paradoxalement, il s’inscrit clairement dans la continuité du programme dont le résultat est un bilan numérique négatif.

En effet, seules trois sur les dix mesures phares du programme constituent des solutions aux défis numériques du Sénégal. Il n’y a aucune mesure tendant à répondre aux problèmes liés au cadre juridique inadéquat, le cadre institutionnel, l’aménagement numérique du territoire, la mauvaise régulation du secteur, la santé, la culture, la protection des libertés, l’e-démocratie, etc.

Mesures phares­ :

  • Promouvoir le financement de l’innovation par un Fonds de soutien au numérique (FSN) doté de quinze milliards FCFA (soit 3 milliards par an) ;
  • Introduction­ progressive de l’enseignement de l’informatique et de l’anglais à partir du cours moyen ;
  • Création sur une période décennale de trente mille (30.000) places dédiées aux technologies de l’information dans les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), l’université virtuelle du Sénégal (UVS) et les licences professionnelles des universités.

Ousmane Sonko « ­ Solutions numériques ­ » : un catalogue de solutions vagues et imprécises

Le candidat Ousmane Sonko, star des réseaux sociaux, dispose d’une section spéciale consacrée au numérique dans son programme. Il est le candidat qui a fait le plus de propositions numériques.

Mais, à l’analyse, on se rend bien compte qu’il saupoudre du numérique un peu partout. Le candidat Ousmane Sonko parsème ici ou là son programme de propositions numériques, sans beaucoup réfléchir sur les enjeux de transformation de l’économie et de la société, quitte à flirter avec la naïveté.
Des 45 solutions numériques du candidat Ousmane Sonko beaucoup sont des propositions maquillages car elles ont déjà été actées depuis bien longtemps et celles qui constituent des nouveautés manquent cruellement de mesures opérationnelles. Un catalogue de solutions vagues et floues.

Le candidat le plus attendu sur le numérique de par sa jeunesse et candidat autoproclamé des jeunes ne propose aucune mesure visant à garantir les droits humains à l’ère numérique et la démocratie participative via les outils numériques.

Grands projets phares­ :

  • Recensement intégral et biométrique de toute la population ;
  • Mettre en place un fichier biométrique des étrangers résidents ;
  • Redynamiser­ le­ Plan­ National­ Géomatique.

A l’évidence, les candidats n’ont pas une maitrise des forces et faiblesses du numérique au Sénégal aussi ils ne se sont guère aventurés vers l’inconnu. Aussi, les propositions n’ont pas vraiment de portée, qu’elles sont souvent des effets d’annonce, très vagues à l’exception de quelques propositions concrètes du candidat Idrissa Seck et Macky Sall.

Le numérique c’est important parce que ça fait moderne mais une liste de propositions ne fait pas une vision. Aussi, quand il s’agit de bosser le programme pour expliquer des actions concrètes, il n’y a aucune vision politique de haut niveau du numérique qui se dégage.

En 2019, un président numérique au Palais ? C’est peu probable au vu du versant numérique des programmes des candidats qui peinent à offrir une vision d’ensemble cohérente et pertinente.

Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, nous attendons des propositions concrètes d’urgence numérique en accord avec les attentes et aspirations des Sénégalais. Dites-nous dès à présent ce que vous comptez réellement faire face à l’évolution de ce nouveau monde numérique qui est déjà le nôtre.

Fait à Dakar, le 12/02/2019

Le Président de l’ASUTIC, Ndiaga Guèye

(Source : Dakar Actu, 12 février 2019)

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