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Présidentielle 2019 : A l’heure des infox

lundi 28 janvier 2019

Usages et comportements

A une semaine de l’ouverture de la campagne pour l’élection présidentielle du 24 février, les ‘‘fake news’’ continuent leur bonhomme de chemin. Dans un contexte où les Tic ont simplifié la fabrication de contenus, la classe politique et médiatique sénégalaise s’y font tant bien que mal.

‘‘J’ai aidé à populariser le terme ‘‘fake news’’ et maintenant je tique à chaque fois que je l’entends’’. L’aveu du rédacteur du site américain BuzzFeed, Craig Silverman, est de taille. Ce journaliste part à la chasse à la bonne information, après qu’un site américain, nationalreport.net, a aimanté les like et partages d’une info sur la mise en quarantaine d’une famille texane ayant contracté Ebola, en octobre 2014. Après vérification, son tweet du 15 octobre 2014, posté à midi 17, a été l’un des toutes premières fois que le terme ‘‘fake news’’ a été utilisé. Depuis, il a été trouvé un équivalent en français, avec le mot-bagage ‘‘infox’’, contraction d’info et intox. Sauf que celle-ci est délibérément véhiculée pour tromper l’opinion.

Depuis, sont passés l’histoire de la présidentielle américaine (126 millions d’Américains exposés aux trolls russes), les hordes de migrants qui menacent d’envahir l’Europe, ... toutes huilées à la sauce ‘‘fake news’’. Au Sénégal, le contexte préélectoral ‘‘autorise’’, depuis peu, quelques dérapages sur le net avec des documents factices. Si une plus grande puissance a été exposée à ces dérives, que dire d’un pays moins doté techniquement ? ‘‘Il y a de quoi être inquiet, dans la mesure où, au Sénégal, malgré qu’on ait les moyens, on n’a pas développé les techniques pour contrer les fake news’’, avance le journaliste et bloggeur Papa Ismaila Dieng. Dans le contexte préélectoral, ces faussetés se sont déjà invitées sur l’espace public gagnant même en notoriété. Un faux circulant en majorité sur twitter et Facebook, repris par beaucoup de sites d’information, affirme qu’une loge maçonnique a apporté son soutien aux candidats de Pastef, Ousmane Sonko et à Bougane Guèye ; qu’Idrissa Seck a été recalé par le Conseil constitutionnel juste avant la publication de liste provisoire des candidats ; que le président rwandais a demandé au peuple sénégalais d’opter pour la continuité avec Macky Sall...

Autant d’infox qui ont été partagés à une vitesse exponentielle, alors que leurs démentis ont à peine été valorisés. Dans le contexte actuel, ce sont ces autoroutes qu’empruntent les informations et l’insouciance dans laquelle elles se partagent qui inquiètent. ‘‘Une étude a montré que 80% des personnes qui partagent des liens sur les réseaux sociaux n’ont pas lu son contenu. Il y a énormément de problèmes qui vont biaiser le choix du citoyen’’, poursuit M. Dieng pour qui cette numérisation de la campagne présente aussi bien des avantages que des inconvénients.

Il rejoint dans cette perception Guy Berger, directeur de la liberté d’expression et du développement des médias à l’Unesco, qui est d’avis que ‘‘les convoyeurs de fausses informations comptent sur la vulnérabilité ou le potentiel partisan de destinataires dont ils espèrent qu’ils seront leurs amplificateurs et démultiplicateurs’’. En effet, sur le net les ‘‘infox’’ circulent plus rapidement que les faits avérés. ‘‘Alors que la vérité est rarement diffusée à plus de 1.000 personnes, le top 1% des cascades de fausses nouvelles touche généralement entre 1.000 et 100.000 personnes’’, concluent trois chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Soroush Vosoughi, Deb Roy et Sinan Aral, sont parvenus, en mars dernier, à la conclusion que les infox auraient ainsi 70% de chances de plus d’être retweetées que les vraies informations. Alors que 1,15 Milliards d’utilisateurs sont actifs tous les jours sur Facebook, avec un temps moyen de visite de 20 minutes, d’après le blog dédié au marketing ‘‘blog-fr.orson.io’’, les états-majors politiques ne se laissent pas devancer.

La presse traditionnelle pas épargnée

Une démultiplication de l’information qui va plus vite avec la configuration de la presse sénégalaise. Avec près de 300 sites d’information au Sénégal, les ‘‘fake news’’ ont vite fait de s’installer. Mais la presse ‘‘classique’’, dont une vingtaine de journaux imprimés, n’est pas à l’abri de cette contamination. L’onde de choc Claas Relotius, reporter attitré du très sérieux journal allemand Der Spiegel, (qui a bidonné quatorze de ses articles primés pour quatre prix allemand du reporter de l’année) rappelle que les obligations professionnelles n’incombent pas seulement au journalisme 2.0.

Les révélations récentes sur ‘‘Tullow Oil’’ ou l’affaire des 94 milliards dans lesquels différents camps à la présidentielle s’opposent par voie de presse interposée, fissurent l’honorabilité de la profession. ‘‘Aucun pays n’est épargné et les derniers événements au Sénégal montrent que la campagne électorale pour la présidentielle du 24 février 2019 est partie pour être celle où la désinformation jouera un rôle inédit dans l’histoire politique du pays’’, souligne le rédacteur en chef de Africa Check, Samba Dialimpa Badji, dans un article mis en ligne il y a une dizaine de jours.

Manipulation, mensonge délibéré, complot contre un candidat à la présidentielle ? Il est clair que les articles d’avant-élection ont une résonance toute particulière et prennent le risque d’être catalogués ‘‘pro’’ ou ‘‘anti’’, selon qu’on soit dans un camp ou un autre. Mais pour l’affaire Tullow Oil visant le candidat Ousmane Sonko, c’est la reprise de cette information par un quotidien, un jour après que le démenti a été fait sur les réseaux sociaux, qui interpelle. ‘‘Globalement, pour la presse classique, il n’y aurait pas à s’inquiéter si les gens faisaient ce qu’ils devraient faire dans les règles de l’art. Mais se baser sur du faux ou ne pas vérifier avant publication, ou publier une info qui a été démentie 24 heures avant par la presse en ligne, là on se rend compte qu’il y a des objectifs autres que la bonne information. Ceux qui en ont parlé auraient dû essayer de contacter l’auteure de l’article pour s’apercevoir qu’elle n’existait pas. Entre une fausse info et son démenti, c’est deux articles de vendu comme le disait l’un des guignols de Patrick Poivre d’Arvor’’, souligne Papa Ismaila Dieng qui a été l’un des premiers à établir que l’auteure de l’article incriminé est fictive, et par la suite à contacter la compagnie pétrolière Tullow Oil par twitter, pour s’enquérir de la véracité de l’information sur une forte somme d’argent qu’aurait reçue Sonko.

‘‘Les journalistes ne sont pas seulement des témoins regardant cette avalanche de désinformation. Ils se retrouvent dans le sentier. Ce qui signifie qu’ils risquent d’être ensevelis sous cette cacophonie ; qu’ils risquent d’être manipulés à désinformer par des gens de relations publiques peu regardants de l’éthique’’, estime Guy Berger directeur de la division pour la liberté d’expression et le développement des médias à l’Unesco

Le net surévalué ?

Mais tout n’est pas à jeter. Le journaliste-bloggeur Papa Ismaila Dieng estime qu’avec cette déferlante d’infox, les producteurs de l’information et leurs destinataires sont contraints, condamnés même à développer une plus grande prudence. ‘‘Les fake peuvent produire un bon effet sur la presse. Leur prolifération va amener les médias à développer de meilleurs systèmes de vérification de l’information et à une plus grande prudence dans son traitement. Tous les médias ne vont pas le faire certainement, mais beaucoup y travailleront (...) Cela va pousser aussi les utilisateurs avertis à vérifier l’information qu’ils reçoivent’’, défend-il.

Les savants ont théorisé l’ère post-vérité, où les faux ont la même consistance que le vrai, et la presse a besoin qu’on sache la distinguer, de manière collective, des mensonges et des tromperies. Présentement, elle est prise entre les feux croisés d’un pouvoir et d’une opposition qui se livrent à un équilibre de la terreur virtuelle, avec cette foire aux coups (irréguliers). ‘‘Il y a un système de désinformation qui se met en place de gauche à droite. Mais dans chaque camp, il y a une équipe qui veille à ça. Le camp présidentiel a Républicain Tweet Team ; le camp de Sonko est très actif sur les réseaux sociaux ; le PUR aussi y est très actif... du coup les équipes des candidats développent des moyens pour contrer, mais aussi pour produire. Ce qui fait que tous les camps se prémunissent, mais produisent également du ‘‘fake’’. C’est le grand danger car ça devient un moyen d’attaque et de campagne autre que les propositions de programmes, la probité morale des candidats’’, avance Ismaila Dieng.

Un corps à corps sur le net dont la finalité pourrait être moindre. Le bloggeur est d’avis qu’on prête une trop grande influence à cette numérisation et qu’elle ne devrait pas être aussi déterminante à l’heure du choix. ‘‘Je crois qu’en ce moment le choix des Sénégalais pour qui ils vont voter ne se fera pas à travers les réseaux sociaux’’. Il en veut pour preuve la vidéo réchauffée sur le tabassage d’un citoyen par des nervis supposés de Macky Sall, ou celle récente d’une femme détenant des liasses de grosses coupures présentée, à tort, comme la femme du ministre Mame Mbaye Niang. A ce propos l’auteur, selon nos sources a été identifié. Il va être mis aux arrêts. Tout cela à une semaine de l’ouverture de la campagne électorale. La bataille des ‘‘fake’’ sera rude.

Ousmane Laye Diop

(source : Enquête, 28 janvier 2019)

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