OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2019 > Pourquoi Jumia s’est arrogé illégitimement le label « Made in Africa »

Pourquoi Jumia s’est arrogé illégitimement le label « Made in Africa »

jeudi 18 avril 2019

Point de vue

L’introduction de Jumia à la bourse de New York sous l’étiquette « première start-up africaine » créée la polémique. De nombreuses voix se font entendre parmi les acteurs de l’écosystème tech, sur le continent, pour dénier à l’entreprise ce label. C’est la ligne que défend Issam Chleuh, directeur exécutif de Suguba, qui soutient le développement des start-up en Afrique francophone.

Un débat est en cours sur l’identité africaine de Jumia, qui met en jeu les notions d’honnêteté, de dignité et de respect. En faisant son entrée en bourse sous le label de « première stat-up tech africaine », Jumia s’est arrogé illégitimement le label « Made in Africa », créant ainsi un inquiétant précédent.

Cela doit d’autant plus nous interpeller que la société a pris un certain nombre de décisions stratégiques, ces sept dernières années, démontrant qu’elle ne souhaitait pas, dans les faits, répondre aux critères ouvrant le droit de se réclamer de cette étiquette de « Start-up Tech Africaine ».

JUMIA EST UNE ENTREPRISE ENREGISTRÉE EN ALLEMAGNE, FONDÉE PAR DES FRANÇAIS, QUI A BASÉ SON ÉQUIPE D’INGÉNIEURS AU PORTUGAL

« De nombreuses entreprises ont découvert que l’Afrique est un grand marché. Demandez à Coca Cola. Demandez à Unilever. Demandez à P&G. Demandez à Tecno. Ce n’est pas un mystère », analyse Rebecca Enonchong, fondatrice et PDG d’AppsTech, basée au Cameroun.

Jumia est une entreprise enregistrée en Allemagne, fondée par des Français, qui a basé son équipe d’ingénieurs au Portugal. Et, alors que l’écosystème tech africain est riche de compétences, Jumia n’a jamais voulu se positionner sur le continent.

Les pertes de Jumia
Pourquoi, après n’avoir rien fait pour être une vraie « Start-up Tech Africaine », ce changement soudain d’identité et d’image de marque ? Sans doute faut-il trouver la réponse dans la vogue que connaît aujourd’hui le label « African Tech Start-up », qui a permis aux start-up africaines du secteur technologique de lever plus de 1,16 milliard de dollars en fonds propres sur 164 tours en 2018, selon le rapport du Fonds Partech.

POURQUOI, ALORS, S’AUTO-PROCLAMER SI FIÈREMENT « PREMIÈRE START-UP TECH » À ÊTRE LISTÉE SUR LA BOURSE DE NEW YORK ?

Sans doute, aussi, que le label « Made in Africa » devient soudainement plus attractif, lorsque l’on réalise que l’on enregistre des pertes cumulatives importantes. Et dans les informations fournies par Jumia à la Commission de sécurité et d’échange des États-Unis avant son entrée en bourse, on apprend que Jumia a « enregistré une perte de 165,4 millions d’euros en 2017 et de 170,4 millions d’euros en 2018. Le 31 décembre 2018, Jumia avait accumulé des pertes de 862,0 millions d’euros. »

Reste, alors, une série de questions, que je souhaite poser à la direction de Jumia :

Pourquoi la société Jumia a-t-elle décidé de s’enregistrer légalement en Allemagne et non au Rwanda ou à Maurice ? Pourquoi, alors, s’auto-proclamer si fièrement « première start-up tech africaine » à être listée sur la bourse de New York ?

Pourquoi Jumia a-t-elle décidé de baser son équipe de développeurs au Portugal, et a affirmé – fallacieusement – sur la chaîne CNBC que c’est en raison d’un déficit de développeurs en Afrique ?

Où sont tous les soi-disant « fondateurs Africains » de Jumia aujourd’hui ?

Abus d’« égoïsme rationnel »
Jumia aurait pu être enregistré à Port Louis, Kigali ou CapeTown. Elle aurait pu garder certains des « cofondateurs africains » – Nigérians, Sénégalais ou Ghanéens – qui étaient avec eux depuis la naissance de l’entreprise. Elle aurait pu choisir de baser ses équipes d’ingénieurs à Nairobi, Addis ou Casablanca.

Jumia a, en fait, abusé de l’« égoïsme rationnel » du libre-échange, qui veut que « dans un échange librement consenti, les deux parties recherchent chacune leur avantage, mais aucune des deux ne peut obtenir ce qu’elle veut sans tenir compte du souhait de l’autre ». Un principe que le Fonds monétaire international considère comme étant le seul à même de « conduire à la prospérité économique ».

Les règles du marché libre permettent à Jumia de se développer en Afrique, mais elles ne lui permettent pas de violer les lois fondamentales du commerce international. Car ce faisant, Jumia s’expose à de potentielles poursuites : il existe une jurisprudence sur l’utilisation abusive du patrimoine culturel traditionnel, des connaissances et des expressions des peuples autochtones.

Issam Chleuh [1]

(Source : Jeune Afrique, 18 avril 2019)


[1] Directeur exécutif de Suguba, qui soutient le développement des start-up en Afrique francophone

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4651/5213 Régulation des télécoms
  • 408/5213 Télécentres/Cybercentres
  • 3571/5213 Economie numérique
  • 1923/5213 Politique nationale
  • 5094/5213 Fintech
  • 599/5213 Noms de domaine
  • 1946/5213 Produits et services
  • 1666/5213 Faits divers/Contentieux
  • 864/5213 Nouveau site web
  • 5213/5213 Infrastructures
  • 1939/5213 TIC pour l’éducation
  • 238/5213 Recherche
  • 294/5213 Projet
  • 3327/5213 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1981/5213 Sonatel/Orange
  • 1748/5213 Licences de télécommunications
  • 425/5213 Sudatel/Expresso
  • 1069/5213 Régulation des médias
  • 1388/5213 Applications
  • 1145/5213 Mouvements sociaux
  • 1708/5213 Données personnelles
  • 174/5213 Big Data/Données ouvertes
  • 684/5213 Mouvement consumériste
  • 424/5213 Médias
  • 752/5213 Appels internationaux entrants
  • 1854/5213 Formation
  • 134/5213 Logiciel libre
  • 2296/5213 Politiques africaines
  • 1059/5213 Fiscalité
  • 208/5213 Art et culture
  • 679/5213 Genre
  • 1675/5213 Point de vue
  • 1161/5213 Commerce électronique
  • 1758/5213 Manifestation
  • 386/5213 Presse en ligne
  • 175/5213 Piratage
  • 253/5213 Téléservices
  • 1047/5213 Biométrie/Identité numérique
  • 360/5213 Environnement/Santé
  • 412/5213 Législation/Réglementation
  • 405/5213 Gouvernance
  • 1936/5213 Portrait/Entretien
  • 185/5213 Radio
  • 820/5213 TIC pour la santé
  • 331/5213 Propriété intellectuelle
  • 82/5213 Langues/Localisation
  • 1187/5213 Médias/Réseaux sociaux
  • 2216/5213 Téléphonie
  • 245/5213 Désengagement de l’Etat
  • 1110/5213 Internet
  • 146/5213 Collectivités locales
  • 477/5213 Dédouanement électronique
  • 1427/5213 Usages et comportements
  • 1198/5213 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 628/5213 Audiovisuel
  • 3544/5213 Transformation digitale
  • 422/5213 Affaire Global Voice
  • 184/5213 Géomatique/Géolocalisation
  • 366/5213 Service universel
  • 766/5213 Sentel/Tigo
  • 254/5213 Vie politique
  • 1662/5213 Distinction/Nomination
  • 62/5213 Handicapés
  • 787/5213 Enseignement à distance
  • 872/5213 Contenus numériques
  • 684/5213 Gestion de l’ARTP
  • 219/5213 Radios communautaires
  • 1955/5213 Qualité de service
  • 491/5213 Privatisation/Libéralisation
  • 177/5213 SMSI
  • 571/5213 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 3031/5213 Innovation/Entreprenariat
  • 1589/5213 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 64/5213 Internet des objets
  • 191/5213 Free Sénégal
  • 651/5213 Intelligence artificielle
  • 380/5213 Editorial
  • 25/5213 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous