OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2019 > Pourquoi je pense que le modèle du paiement en Afrique de l’Ouest n’est pas (…)

Pourquoi je pense que le modèle du paiement en Afrique de l’Ouest n’est pas viable !

lundi 24 juin 2019

Point de vue

Au fil des années et malgré les efforts des différentes parties prenantes force est de constater que le paiement électronique dématérialisé peine à décoller.

Même l’arrivée des EME (Émetteur de Monnaie Electronique) et le développement des services financiers numériques via mobile n’y ont rien changé.

Que ce soit par carte ou via les téléphones mobiles, les paiements stagnent autour de 5 à 7 % et rien ne semble indiquer que la donne va radicalement changer si rien n’est fait.

Y a certes une forte dose de sociologie pour expliquer en partie ce constat, mais face à cette impasse, et pour réduire la circulation massive du cash dans la zone UEMOA, ne faut-il pas avoir le courage de revoir le modèle économique du paiement électronique et oser réinventer un modèle qui a du plomb dans l’aile ?

Qui n’a jamais fait face aux réticences d’un commerçant face à la possibilité de payer par carte ou par monnaie électronique ? Dans certains cas, il n’est dans certains cas pas possible de payer en dessous d’un montant seuil 10.000 F CFA en moyenne et d’après nos constats (ce qui est encore une entrave majeure)

Combien de banquiers n’ont pas essuyé de refus des commerçants n’acceptant pas de reverser des commissions sur les transactions par TPE ou effectuées par le canal du digital ?

Qui n’a jamais été confronté à l’obligation de devoir supporter un surcoût ou une surcharge supplémentaire avant d’utiliser sa carte sur un TPE (pratique qui constitue normalement une violation réglementaire) ?

L’un des freins au développement de cette activité outre les contingences sociales et la forte prédominance du cash réside dans le fait que le modèle actuel n’est surtout pas confortable pour les commerçants qui devraient normalement être le pilier sur lequel bâtir une véritable stratégie de démocratisation du paiement dématérialisé et une véritable société sans cash (cashless society ).

Actuellement, le commerçant dans la plupart des cas doit supporter les charges de location de terminal TPE (souvent à coût excessif), supporter des commissions de l’ordre de 1 à 4 % (voir 5% dans certains cas extrêmes). C’est parfois énorme pour certains quand on connait les charges auxquelles ils doivent faire face et les faibles marges dans certains secteurs d’activité.

Au nombre des initiatives pour promouvoir le paiement, le régulateur central a voulu protéger les clients en rendant le paiement par carte gratuit dans la zone et pour les porteurs régionaux. Ceux-ci ne supportent donc aucune charge lors d’une transaction TPE par exemple. Le résultat malheureusement ne me semble pas à la hauteur des ambitions et de la volonté légitime de la BCEAO.

Au stade actuel, ne faut-il peut-être pas revoir ce modèle et tester autre chose ? Le coût du paiement doit-il continuer à peser uniquement sur les commerçants ?

Le client (en zone UEMOA en particulier et en Afrique en général) détenteur d’une carte bancaire qui accepte de payer une commission pour les retraits interbancaires au GAB, est-il vraiment réticent à payer une petite commission pour le confort que lui apporte le paiement digital ?

Ce sont là quelques questions qu’il nous faut trancher et réévaluer à l’aune des chiffres et des réalités de nos pays et du marché.

Les approches de solution que je propose sont les suivantes :

– Faire supporter des charges « raisonnables » aux clients pour diminuer la Commission de Paiement Interbancaire (CPI) actuellement supportée uniquement par les commerçants

– Appliquer de commissions particulières et applicables à tous les acteurs pour des secteurs d’activité sensibles (grandes surfaces, petits commerçants, administrations publics par exemple)

– Miser au plan technologique sur le développement des canaux et solutions alternatives aux TPE, notamment un QR code interopérable qui éviterait les lourds investissements matériels fait par les banques et autres acteurs et supprimer au final les charges locatives imposées aux commerçants. Je vois le TPE perdre du terrain dans les prochaines années et n’être utilisé que dans le cas des transactions avec des cartes étrangères. L’introduction de l’Instant Payment (Virement instantané ) dans le cadre du projet d’interopérabilité globale des Services Financiers Numériques dans l’UEMOA porté par la BCEAO et mis en oeuvre via le GIM-UEMOA viendra aussi rebattre les cartes car à coup sur les commerçants privilégieront cette solution qui leur permet d’avoir les fonds disponibles instantanément quand il faut attendre J+1 , J+2 voir plus dans certains cas pour disposer des fonds collectés par TPE dans le système bancaire. Ceci cause souvent de gros soucis de trésorerie aux entreprises.

– Lancer un signal fort au niveau des Etats membres en vue d’une réelle promotion des paiements digitaux et en application de l’article 3 de la Directive n° 8/2002 de l’UEMOA , qui stipule : « « toutes opérations financières portant sur des sommes d’argent supérieures ou égales au montant de référence fixé par instruction de la BCEAO, entre d’une part les particuliers entreprises ou autres personnes privées et d’autre part, les personnes publiques et parapubliques notamment l’Etat, les administrations et les entreprises sont effectuées par chèque ou virement sur un compte ouvert auprès des services financiers de la Poste ou d’une banque » ».

Certes les moyens de paiement disponibles en 2002 lors de la prise de ce texte ont évolués (nous avons désormais les cartes bancaires régionales et les wallets mobiles) mais l’esprit reste le même. Le montant limite de 100.000 F CFA initialement proposé semble une bonne base de départ (après ceci peut être relevé ou revu à la baisse).

Les états doivent donner l’exemple via les entreprises et administrations publiques ou semi-publiques pour une stricte application de ces textes en optant pour des solutions « neutres » (j’insiste vraiment sur ce point) vis à vis de tous les acteurs et ouvertes à tous : banques, EME, Fintechs , etc..

Si les états montrent la voie, et changent progressivement les habitudes il sera alors facile d’imposer aux autres acteurs privés la feuille de route de la digitalisation des paiements. Et aller au besoin à des mesures coercitives.

Cette approche est primordiale car avec une augmentation des flux et des transactions, les acteurs financiers pourraient alors miser sur les volumes et revoir à la baisse les taux de commissions. Il apparaît donc plus que nécessaire que cette directive soit remise au goût du jour et que dans chacun de nos états ceci se décline réellement en mesures incitatives concrètes.

A situation exceptionnelle, solutions exceptionnelles ! Certaines propositions peuvent paraître « contraires » à la doctrine classique du paiement, mais partent d’un constat factuel et de données du marché.

Il nous faut donc avoir le courage de sortir de certains conservatismes et dogmes et trouver le modèle le plus adapté à nos réalités pour booster cette activité, quitte à revenir plus tard aux règles classiques une fois que l’écosystème aura été viabilisé.

Cette contribution n’est que le fruit de ma réflexion personnelle, et n’engage que moi. J’espère surtout à travers cette initiative lancer un débat constructif sur le sujet.

Luke KPENOU
Consultant Systèmes et Moyens de paiement / Finance Digitale

(Source : LinkedIn, 24 juin 2019)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4587/5120 Régulation des télécoms
  • 397/5120 Télécentres/Cybercentres
  • 3505/5120 Economie numérique
  • 1888/5120 Politique nationale
  • 5031/5120 Fintech
  • 583/5120 Noms de domaine
  • 1914/5120 Produits et services
  • 1632/5120 Faits divers/Contentieux
  • 850/5120 Nouveau site web
  • 5120/5120 Infrastructures
  • 1907/5120 TIC pour l’éducation
  • 230/5120 Recherche
  • 289/5120 Projet
  • 3263/5120 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1941/5120 Sonatel/Orange
  • 1727/5120 Licences de télécommunications
  • 406/5120 Sudatel/Expresso
  • 1047/5120 Régulation des médias
  • 1362/5120 Applications
  • 1133/5120 Mouvements sociaux
  • 1684/5120 Données personnelles
  • 172/5120 Big Data/Données ouvertes
  • 666/5120 Mouvement consumériste
  • 422/5120 Médias
  • 735/5120 Appels internationaux entrants
  • 1812/5120 Formation
  • 129/5120 Logiciel libre
  • 2243/5120 Politiques africaines
  • 1048/5120 Fiscalité
  • 204/5120 Art et culture
  • 653/5120 Genre
  • 1656/5120 Point de vue
  • 1142/5120 Commerce électronique
  • 1723/5120 Manifestation
  • 384/5120 Presse en ligne
  • 169/5120 Piratage
  • 245/5120 Téléservices
  • 1031/5120 Biométrie/Identité numérique
  • 354/5120 Environnement/Santé
  • 399/5120 Législation/Réglementation
  • 400/5120 Gouvernance
  • 1904/5120 Portrait/Entretien
  • 182/5120 Radio
  • 798/5120 TIC pour la santé
  • 323/5120 Propriété intellectuelle
  • 80/5120 Langues/Localisation
  • 1160/5120 Médias/Réseaux sociaux
  • 2174/5120 Téléphonie
  • 240/5120 Désengagement de l’Etat
  • 1086/5120 Internet
  • 145/5120 Collectivités locales
  • 467/5120 Dédouanement électronique
  • 1379/5120 Usages et comportements
  • 1176/5120 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 620/5120 Audiovisuel
  • 3457/5120 Transformation digitale
  • 419/5120 Affaire Global Voice
  • 182/5120 Géomatique/Géolocalisation
  • 360/5120 Service universel
  • 754/5120 Sentel/Tigo
  • 248/5120 Vie politique
  • 1640/5120 Distinction/Nomination
  • 59/5120 Handicapés
  • 779/5120 Enseignement à distance
  • 852/5120 Contenus numériques
  • 669/5120 Gestion de l’ARTP
  • 215/5120 Radios communautaires
  • 1929/5120 Qualité de service
  • 480/5120 Privatisation/Libéralisation
  • 169/5120 SMSI
  • 559/5120 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2971/5120 Innovation/Entreprenariat
  • 1560/5120 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 63/5120 Internet des objets
  • 187/5120 Free Sénégal
  • 634/5120 Intelligence artificielle
  • 367/5120 Editorial
  • 23/5120 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous