Pour mieux sauvegarder les emplois dans leur secteur : Les travailleurs de France Télécom en Afrique fédèrent leurs forces
jeudi 4 octobre 2012
En vue de redynamiser le secteur des télécommunications, tout en menant une bonne politique pour sauvegarder les emplois dudit secteur en Afrique, une rencontre s’est ouverte, hier, et elle va prendre fin aujourd’hui. Les représentants de Orange Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Kenya, Guinée-Bissau, Niger, Burkina et Sénégal qui se sont donné rendez-vous à Dakar se penchent ainsi sur la question sous l’égide d’Uni Global Union. Ainsi, en l’espace de 48h, ces séminaristes, travaillant dans les entreprises organisées par France Télécom en Afrique, vont « harmoniser nos perceptions sur les stratégies de France Télécom et mettre en place des stratégies communes de riposte pour sécuriser nos emplois, et réorganiser le modèle de redistribution des richesses que nous créons aussi bien en Afrique qu’à travers le monde », a confié Mamadou Aïdara Diop, Président de l’alliance mondiale Uni France Télécom. Un conclave qui vient à son heure, selon M. Diop, puisque FT est une entreprise multinationale qui a ses tentacules partout à travers le monde, et en tant qu’organisation syndicale « nous avons cru devoir mettre en place une structure qui fédère les activités des travailleurs dans les différentes entreprises sous contrôle de FT ». Venu prendre part à l’ouverture de ce séminaire, Marcus Courtney, Chef d’Uni-ICTS, a profité de l’occasion pour parler des difficultés que rencontrent les travailleurs des centres d’appels délocalisés en Afrique. « Les travailleurs des centres d’appels accumulent le stress, l’anxiété et la fatigue » fustige-t-il. Une situation plutôt inquiétante d’où l’urgence de trouver des solutions afin de permettre aux téléacteurs ou conseillers commerciaux d’évoluer dans un environnement professionnel beaucoup plus adapté à la production de meilleurs résultats, conseille Marcus Courtney. Ces inquiétudes soulevées par M. Courtney font réagir Mamadou Aïdara Diop : « Il y a un projet de relocalisation des centres d’appels vers la France. Les patronats français pensent que les emplois créés dans les centres d’appels délocalisés en Afrique empêchent la création d’emplois en France », révèle-t-il. Argument qu’il trouve, « archi-faux ». Ce qui confirme les rumeurs faisant état des menaces qui pèsent sur les travailleurs de certains centres d’appels comme Call Me ou encore Pcci au Sénégal ainsi que ceux qui sont au Maroc et en Tunisie. Et, cette menace est d’autant plus réelle que M. Diop renseigne que les conditions des travailleurs des centres d’appels seront au coeur des débats, durant ce mois d’octobre qui leur est consacré : « Au niveau de l’alliance nous avons décrété le mois d’octobre comme le mois d’actions pour les centres d’appels. Nous avons des initiatives de toutes les organisations syndicales affiliées à notre centrale qui mettent en oeuvre des stratégies, des actions de propagande, d’agitation, de recrutement de sensibilisation, pour améliorer les conditions de travail dans les centres d’appels » rassure-t-il.
Aminatou Ahne
(Source :Le Populaire, 4 octobre 2012)