Les auditeurs du département de Podor et de Dagana affichent leur amertume de ne pouvoir écouter les radios privées émettant depuis Dakar. Les jeunes de ces localités, réunis dans un collectif, se sont retrouvés cette semaine à Ndioum pour faire un diagnostic des maux dont souffrent leurs départements. Et au plan de la communication, le silence radio dont ils souffrent a même été monté en épingle. Ils n’hésitent pas menacer de faire une marche pour que leur parvienne le signal des radios comme Walf Fm, Sud Fm et Nostalgie.
Dans cette partie du nord du Sénégal, on semble vibre dans un trou noir. Les rares informations sur ce qui se passe dans le reste du pays arrivent tard, dans les « bagages » des parents ou des amis vivant à Dakar. Pour écouter le journal de midi de Walf ou de Sud Fm, d’aucuns se retrouvent à appeler sur des téléphones d’amis se trouvant à Dakar pour leur demander de poser le combiné à côté d’un poste radio. Ne serait-ce que pour écouter les titres.
La situation cause parfois des désagréments aux correspondants locaux des radios dakaroises. Parfois les informations qu’ils envoient, la rapportées ou mal interprétées parc eux qui les retournent vers les localités, leur valent des interpellations… Pour un des responsables du collectif des jeunes, M. Alassane Ly, il s’agit d’une situation « anti-démocratique ».
La RTS arrose bien le département, mais pour les jeunes de Podor et Dagan, « c’est une radio de vielles personnes ». Ceux qui détenaient les postes Worldspace les ont rangés dans leurs tiroirs, depuis Walf qu’ils pouvaient y écouter n’est plus disponible.
Abou Kane
(Source : Wal Fadjri, 12 octobre 2004)