OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2007 > Décembre > Passeports numérisés : Attention, vous êtes fichés par des étrangers !

Passeports numérisés : Attention, vous êtes fichés par des étrangers !

samedi 29 décembre 2007

Biométrie/Identité numérique

Au lendemain du lancement de l’opération de fabrication des passeports numérisés par le président de la République en personne certaines questions d’une importance capitale restent sans réponses de la part du ministère de l’Intérieur, maître d’œuvre de l’opération en partenariat avec la société malaisienne prestataire de service. Il s’agit, notamment des aspects liés au stockage des données biométriques qui seront recensées chez les demandeurs ainsi que les termes du contrat avec la société Iris technologies.

L’option résolue du gouvernement de faire faire à notre pays des pas de géant dans la sécurisation des documents d’identification et de voyage même si elle est saluée par nos compatriotes en ce qu’elle est révolutionnaire à tout point de vue, n’en demeure pas moins, pour ces derniers, source de questions sérieuses et légitimes dont ils sont sans réponses de la part du ministère de l’Intérieur sénégalais, maître d’œuvre de l’opération en partenariat avec la société malaisienne, Iris technologies, prestataire de service. La première interrogation a trait au stockage des données biométriques qui seront recensées chez les demandeurs de passeports. Pour le politologue, Abdou Aziz Diop, juriste de formation et, par ailleurs, spécialiste de ces questions ‘ce qu’il faut dire d’abord, c’est que la numérisation des cartes d’identités et des passeports n’exige pas une compétence qui ne peut pas être prise en charge par l’expertise locale. A partir de ce moment, le recours par le ministère de l’Intérieur à une société étrangère pour la numérisation des données administratives ne se justifie pas. C’est la porte ouverte à la corruption’.

Les non-dits du ministère de l’Intérieur à propos des passeports numérisés Cette précision faite, Abdou Aziz Diop observe ensuite que le stockage des données biométriques par la société malaisienne prestataire de service pose un problème juridique en ce sens qu’en l’état actuel du droit positif sénégalais, aucune loi ne protège le citoyen en cas de préjudice. ‘La décision du gouvernement de généraliser la numérisation des documents d’identification et de voyage doit se faire dans le respect de la vie privée, des libertés individuelles et publiques, alors que toutes ces garanties n’existent pas encore au Sénégal parce que l’Assemblée nationale n’a pas encore statué sur la question de la protection des données individuelles’, informe-t-il. Pour le politologue et enseignant à l’Issic, ‘le Sénégal s’achemine vers un fichage illégal des citoyens parce que les précautions nécessaires n’ont pas été prises pour éviter que les données biométriques dont dispose le ministère de l’Intérieur ne soient mises en rapprochement avec d’autres données sur les citoyens comme la position des comptes bancaires, l’appartenance confrérique. Ce rapprochement est la porte ouverte à toutes les dérives. C’est pourquoi, le législateur doit légiférer rapidement’. Et de marteler que ‘la numérisation unilatérale décidée par le ministère de l’Intérieur est un abus de pouvoir inacceptable en démocratie’.

Abondant dans le même sens, Me Demba Ciré Bathily d’Amnesty international soulève à son tour des inquiétudes par rapport au stockage des données biométriques des citoyens Sénégalais, de surcroît par une entreprise étrangère. ‘Ce qui n’est pas clair, c’est jusqu’à quel niveau la société malaisienne est chargée de la collecte et du traitement des données’, dit-il. Il estime que ‘les données sur les passeports numérisés avec puces doivent être protégées. Si l’Etat s’adresse à une société sur une question aussi sensible que les données personnelles des Sénégalais, il doit s’entourer de toutes les garanties’. Le cas non échéant, le risque est grand selon Me Demba Ciré Bathily, d’assister à une ‘immixtion dans la vie privée des citoyens’ par le truchement des données personnelles collectées par le ministère de l’Intérieur et des sociétés comme la Sde et la Sonatel. ‘Pour de telles données, on doit s’assurer de mesures de sauvegarde pour éviter que ces données ne soient utilisées à d’autres fins que la confection de documents d’identification et de voyage’, suggère-t-il. Pour l’avocat, il faut qu’on nous donne des garanties sur l’intégrité des données dans un but de protection des libertés.

La seconde interrogation qui taraude Me Demba Ciré Bathily et Abdou Aziz Diop est relative aux termes du contrat qui lie la société malaisienne prestataire de services et le ministère de l’Intérieur pour la confection des passeports numérisés. Me Ousmane Ngom a clairement indiqué que le nouveau système est un projet qui se finance de lui-même et permettra de faire entrer près de 4 milliards par an dans les caisses du Trésor public, en raison de 8 mille francs par document de voyage établi. Point n’est besoin d’être un mathématicien pour savoir que, au bas mot, Iris technologies empochera un pactole de 6 milliards par an. ‘On ne peut pas réaliser un projet d’une telle envergure sans toucher aux deniers publics. La vérité c’est qu’on ne dit aux Sénégalais combien ça coûte. Et sans risque d’être démenti, on peut dire que la numérisation au Sénégal s’opère dans l’opacité totale et la corruption’, fait remarquer Abdou Aziz Diop. Avis que partage Me Demba Ciré Bathily pour qui obtenir des passeports numérisés ne vaut pas la peine de verser six milliards comme cela à une société étrangère. ‘Je ne suis pas spécialiste du droit fiscal mais les 20 mille francs versés pour obtenir un passeport sont des taxes. Or on ne peut pas céder directement des recettes fiscales à une société étrangère’, croit savoir l’avocat.

Mamadou Sarr

(Source : Wal Fadjri, 29 décembre 2007)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2063/2216 Régulation des télécoms
  • 173/2216 Télécentres/Cybercentres
  • 1538/2216 Economie numérique
  • 791/2216 Politique nationale
  • 2216/2216 Fintech
  • 252/2216 Noms de domaine
  • 813/2216 Produits et services
  • 692/2216 Faits divers/Contentieux
  • 359/2216 Nouveau site web
  • 2161/2216 Infrastructures
  • 798/2216 TIC pour l’éducation
  • 90/2216 Recherche
  • 121/2216 Projet
  • 1366/2216 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 858/2216 Sonatel/Orange
  • 773/2216 Licences de télécommunications
  • 132/2216 Sudatel/Expresso
  • 464/2216 Régulation des médias
  • 599/2216 Applications
  • 494/2216 Mouvements sociaux
  • 773/2216 Données personnelles
  • 61/2216 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2216 Mouvement consumériste
  • 179/2216 Médias
  • 321/2216 Appels internationaux entrants
  • 694/2216 Formation
  • 48/2216 Logiciel libre
  • 837/2216 Politiques africaines
  • 406/2216 Fiscalité
  • 84/2216 Art et culture
  • 284/2216 Genre
  • 779/2216 Point de vue
  • 479/2216 Commerce électronique
  • 696/2216 Manifestation
  • 156/2216 Presse en ligne
  • 62/2216 Piratage
  • 102/2216 Téléservices
  • 415/2216 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2216 Environnement/Santé
  • 156/2216 Législation/Réglementation
  • 167/2216 Gouvernance
  • 833/2216 Portrait/Entretien
  • 72/2216 Radio
  • 337/2216 TIC pour la santé
  • 138/2216 Propriété intellectuelle
  • 29/2216 Langues/Localisation
  • 510/2216 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2216 Téléphonie
  • 95/2216 Désengagement de l’Etat
  • 485/2216 Internet
  • 57/2216 Collectivités locales
  • 189/2216 Dédouanement électronique
  • 497/2216 Usages et comportements
  • 514/2216 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2216 Audiovisuel
  • 1347/2216 Transformation digitale
  • 192/2216 Affaire Global Voice
  • 76/2216 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2216 Service universel
  • 331/2216 Sentel/Tigo
  • 88/2216 Vie politique
  • 726/2216 Distinction/Nomination
  • 17/2216 Handicapés
  • 336/2216 Enseignement à distance
  • 318/2216 Contenus numériques
  • 292/2216 Gestion de l’ARTP
  • 89/2216 Radios communautaires
  • 798/2216 Qualité de service
  • 212/2216 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2216 SMSI
  • 223/2216 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1271/2216 Innovation/Entreprenariat
  • 651/2216 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2216 Internet des objets
  • 85/2216 Free Sénégal
  • 176/2216 Intelligence artificielle
  • 97/2216 Editorial
  • 8/2216 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous