OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2003 > Janvier > Pas de place pour la concurrence dans les Telecom

Pas de place pour la concurrence dans les Telecom

mercredi 15 janvier 2003

Privatisation/Libéralisation

Double impasse : la privatisation de Sonatel, opérateur historique du téléphone au Sénégal, a hypothéqué la notion de service public dans le secteur des télécoms sans pour autant permettre l’éclosion d’un marché ouvert à la concurrence. C’est en tout cas la thèse d’Amadou Top, président d’Osiris (Observatoire des systèmes d’information, réseaux et inforoutes du Sénégal)

Comment analysez-vous la situation de l’accès Internet au Sénégal aujourd’hui ?

Amadou Top : En matière d’offre d’accès, Sonatel a balayé toutes les initiatives. Il y a un an, six ou sept fournisseurs d’accès privés survivaient. Il n’en reste plus qu’un aujourd’hui, Arc Informatique, qui survit péniblement. Les autres ont été étouffés. Tous les moyens sont bons : coupure des lignes, facturations abusives, conditions d’accès exorbitantes. En théorie, la loi qui régit le monopole prévoit une obligation pour Sonatel de louer des lignes spécialisées à qui en fait la demande et de garantir une qualité de service. Dans la pratique, personne n’est en mesure de faire appliquer cette loi et de rappeler ses obligations à l’opérateur.

Il existe pourtant au Sénégal une autorité de régulation des télécoms depuis janvier 2002 ?

Amadou Top : Oui... sur le papier. On attend depuis plus de huit mois les décrets fixant ses attributions, son autonomie, ses moyens, voire les sanctions qu’elle sera en mesure de prendre. Actuellement, nul ne sait qui est vraiment compétent en matière de télécoms au Sénégal, la Présidence ou la primature. En l’absence d’un arbitre indépendant, les petits opérateurs sont dans l’incapacité de jouer à armes égales avec Sonatel.

Vous accusez Sonatel d’abus de position dominante...

Amadou Top : Rien n’est fait clairement, bien sûr. Par exemple, Sonatel se contente de ne rien faire pour améliorer la compatibilité de son réseau de mobiles avec celui de son concurrent, Sentel. Naturellement, les clients se tournent vers Alizé, le réseau Sonatel. L’offre ADSL de Sonatel devrait entrer en vigueur début 2003. Mais pour y accéder, les opérateurs devront débourser 2,5 millions de francs CFA de droit d’accès, plus une caution de deux mois d’avance à 1,8 millions. Ils ne peuvent pas suivre.

Quelles sont les conséquences de cette situation ?

Amadou Top : Le monopole étouffe le secteur des télécoms et de l’Internet. C’est dommage, car le Sénégal a l’un des meilleurs réseaux d’Afrique. Mais il ne profite pas au plus grand nombre. Ainsi, sur les 12 000 télécentres du pays, de petites cabines téléphoniques accessibles à bas prix pour le public, près d’un quart ont tiré le rideau en deux, trois ans. La Sonatel exige une caution de 500 000 francs CFA (plus de 750 euros) par ligne. Dans les villages, personne ne débourse une telle somme. Le même phénomène se produit avec les cybercentres. En demandant des cautions énormes avant d’ouvrir une ligne, Sonatel « tue » l’accès Internet à bas prix pour le grand public. Or, au Sénégal, à part les entreprises et une poignée de cadres supérieurs, personne n’a les moyens de s’offrir un ordinateur ou de payer un abonnement privé. C’est aussi un handicap sérieux sur le plan économique, car les entreprises voient leur facture de téléphone exploser. Mais Sonatel interdit de proposer un service moins cher que le sien, par exemple en utilisant les technologies sans fil (wireless).

L’Internet sans fil est illégal au Sénégal ?

Amadou Top : Il est légal... à condition de ne pas sortir de chez soi ! Le monopole s’exerce sur « tous les services offerts au public ». Rien n’interdit de créer une liaison Internet sans fil chez soi. Mais à partir du moment où ce service est ouvert à une clientèle, même vos voisins, vous devenez hors la loi. Pourtant, le wireless est la seule solution pour diminuer le prix des communications et apporter l’Internet dans tout le pays.

Chez Sonatel, on affirme que le sans fil coûte plus cher que les solutions filaires...

Amadou Top : Tous les chiffres prouvent le contraire. Prenons le satellite. Actuellement, une liaison haut débit à 512 Kbits par seconde via le satellite se négocie 600 000 francs CFA par mois. Sonatel facture son accès au câble sous-marin 800 000 francs et interdit aux opérateurs de se brancher sur le satellite. Un kit wireless, c’est-à-dire une antenne et un récepteur connecté à un ordinateur, coûte aux environs de 1000 euros. Avec ça, vous faites passer un débit de 64,4 Kbits par seconde et vous arrosez un cercle de dix à vingt kilomètres de rayon. Réalisez donc la même chose avec un réseau de fils de cuivre... A Taiwan, plus de 500 000 lignes wireless, transportant à la fois l’Internet et le téléphone, ont été ouvertes en moins de deux ans. Au Sénégal, on nous dit qu’il faudra dix ans pour couvrir tout le territoire.

A votre avis, quelles sont les raisons de ce blocage ?

Amadou Top : Sonatel réalise de 160 à 180 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires. Après impôt, son bénéfice s’élève à 30% de ce chiffre. France Télécom a investi 70 milliards de francs au Sénégal (1,7 milliard d’euros). Faites le calcul et dites-moi qui tire les bénéfices de l’opération ...

Propos recueillis par André Mora

(Source : Novethic->http://www.novethic.fr 15 janvier 2003)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2221/2589 Régulation des télécoms
  • 188/2589 Télécentres/Cybercentres
  • 1804/2589 Economie numérique
  • 885/2589 Politique nationale
  • 2589/2589 Fintech
  • 296/2589 Noms de domaine
  • 892/2589 Produits et services
  • 848/2589 Faits divers/Contentieux
  • 427/2589 Nouveau site web
  • 2454/2589 Infrastructures
  • 902/2589 TIC pour l’éducation
  • 103/2589 Recherche
  • 131/2589 Projet
  • 1590/2589 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 946/2589 Sonatel/Orange
  • 846/2589 Licences de télécommunications
  • 146/2589 Sudatel/Expresso
  • 511/2589 Régulation des médias
  • 645/2589 Applications
  • 543/2589 Mouvements sociaux
  • 842/2589 Données personnelles
  • 95/2589 Big Data/Données ouvertes
  • 308/2589 Mouvement consumériste
  • 181/2589 Médias
  • 344/2589 Appels internationaux entrants
  • 935/2589 Formation
  • 57/2589 Logiciel libre
  • 969/2589 Politiques africaines
  • 571/2589 Fiscalité
  • 88/2589 Art et culture
  • 292/2589 Genre
  • 919/2589 Point de vue
  • 536/2589 Commerce électronique
  • 796/2589 Manifestation
  • 170/2589 Presse en ligne
  • 70/2589 Piratage
  • 105/2589 Téléservices
  • 541/2589 Biométrie/Identité numérique
  • 162/2589 Environnement/Santé
  • 167/2589 Législation/Réglementation
  • 181/2589 Gouvernance
  • 938/2589 Portrait/Entretien
  • 79/2589 Radio
  • 392/2589 TIC pour la santé
  • 145/2589 Propriété intellectuelle
  • 36/2589 Langues/Localisation
  • 574/2589 Médias/Réseaux sociaux
  • 1049/2589 Téléphonie
  • 102/2589 Désengagement de l’Etat
  • 511/2589 Internet
  • 59/2589 Collectivités locales
  • 210/2589 Dédouanement électronique
  • 552/2589 Usages et comportements
  • 538/2589 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 293/2589 Audiovisuel
  • 1572/2589 Transformation digitale
  • 205/2589 Affaire Global Voice
  • 81/2589 Géomatique/Géolocalisation
  • 172/2589 Service universel
  • 348/2589 Sentel/Tigo
  • 91/2589 Vie politique
  • 781/2589 Distinction/Nomination
  • 17/2589 Handicapés
  • 362/2589 Enseignement à distance
  • 371/2589 Contenus numériques
  • 307/2589 Gestion de l’ARTP
  • 94/2589 Radios communautaires
  • 947/2589 Qualité de service
  • 224/2589 Privatisation/Libéralisation
  • 73/2589 SMSI
  • 263/2589 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1354/2589 Innovation/Entreprenariat
  • 674/2589 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 25/2589 Internet des objets
  • 92/2589 Free Sénégal
  • 229/2589 Intelligence artificielle
  • 125/2589 Editorial
  • 11/2589 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous