Le Sénégal a été choisi, hier, pour abriter le Parc scientifique africain. Ce Parc scientifique ou encore Parc technologique devra permettre la réalisation du pari du développement, puisque devant induire une utilisation optimale des résultats de la Science.
Le Sénégal était en compétition avec le Ghana et l’on se rappelle de la visite, il y a quelques mois, d’experts du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, venus évaluer les opportunités et installations du Sénégal.
Cette mission avait été séduite par les autorités gouvernementales, les responsables des instituts de formation et les représentants du secteur privé pouvant contribuer à l’établissement du parc.
A l’époque, les évaluateurs ont visité la direction informatique de l’Ucad, la Bibliothèque universitaire et le Centre de conférence de l’Ucad II. Ils avaient eu droit à une présentation des différentes grappes prévues dans ce parc. Il s’agit des Technologies de l’information et de la communication (Tic), les biotechnologies, la pêche et l’aquaculture et la confection.
Les experts s’étaient aussi rendu aux laboratoires de biotechnologies de l’Ecole supérieure polytechnique et de la Faculté des sciences et techniques (Fst) et le Laboratoire de laser ainsi que le Bloc informatique de la Fst, avant de terminer par le Laboratoire de bactériologie et virologie du Pr Souleymane Mboup de l’Hôpital Le Dantec.
Le choix du Sénégal découle certainement des atouts majeurs dont il dispose. En effet, dans le domaine des Tic, le Sénégal étale près de « 3.000 km de fibres optiques qui couvrent tout le pays et dont 7 ont été prolongés au Mali, en Gambie, en Mauritanie, et la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry le seront bientôt. La connexion est de 465 mbps/s, soit l’une des plus puissante de l’Afrique de l’Ouest », avait révélé le délégué à l’Informatique de l’Etat, Cheikh Tidiane Seck.Mieux, le Sénégal est « doublement connecté à SAT 3 et Atlantis 2 en plus des connexions satellitaires qui offrent des voies de secours ». Le Sénégal se positionne ainsi comme un « point d’entrée pour l’interland ouest-africain », selon M. Seck. Avec ses 1.423.903 abonnés à la téléphonie mobile en juin 2005, soit une personne sur 9, même si la couverture rurale est encore faible, les technologies sont « présentes dans toutes les capitales régionales ».
À ces éléments s’ajoute l’offre de formation en Informatique qui est importante. En effet, le système universitaire public produit « 150 ingénieurs et 400 techniciens par an ».
S’agissant des biotechnologies, le doyen de la Faculté des sciences et techniques, Mactar Seck, a retracé le contexte marqué par « la forte dépendance alimentaire (50 % des céréales et 90 % de lait importés), la dégradation de l’environnement et la recrudescence des maladies », qui posent de grands « défis » au pays. Mais, a souligné le doyen, le Sénégal a « beaucoup investi dans les biotechnologies depuis plus de 15 ans », en mettant en place des structures (laboratoires, instituts à vocation de recherche, mais aussi de formation).
À cet effet, le Sénégal compte « 55 chercheurs » autour desquels s’ajoutent des doctorants et techniciens qualifiés, soit un total de « 120 à 150 en biotechnologies ». Les applications se font sur la « santé animale (25 vaccins vétérinaires produits), l’agriculture... »
IBRAHIMA KHALILOULLAH NDIAYE
(Source : Le Soleil, 9 novembre 2005)