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Pape Mamadou Djidiack Faye, le commissaire «  hacker  » qui traque les criminels du web : Un signal fort contre la cybercriminalité au Sénégal

vendredi 18 juillet 2025

Cybersécurité/Cybercriminalité

La lutte contre la cybercriminalité au Sénégal vient de franchir une étape décisive. Le ministère de l’Intérieur a opéré un remaniement stratégique au sein de la Police nationale, notamment en nommant le commissaire de police Pape Mamadou Djidiack Faye à la tête de la nouvelle Division spéciale de la Cybersécurité.

Ce dernier occupait auparavant un poste clé à la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF), le service chargé de la gestion informatisée des données policières. Sa nomination est présentée comme “un signal fort” du renforcement des capacités de la police en matière de cybersécurité , dans un contexte où les crimes numériques prennent de l’ampleur et exigent des réponses de plus en plus pointues. En clair, les autorités affichent leur volonté de muscler la cyber-police sénégalaise face aux menaces grandissantes sur Internet. Cette décision intervient alors que les infractions en ligne (escroqueries, chantages, arnaques et violations de la vie privée) se multiplient ces dernières années avec l’essor du numérique. Pour faire face à ces défis, il devenait impératif de doter la Police nationale de profils hautement technologiques. La création d’une Division Cybersécurité au sein de la Police – et l’arrivée de Faye pour la diriger – manifeste cette adaptation indispensable.

“La cybercriminalité préoccupe au premier niveau la police sénégalaise”, déclarait déjà un expert en 2015, soulignant que la police s’est dotée d’une brigade spécialisée intégrée à la Division des Investigations Criminelles (DIC), avec des agents formés et des outils adaptés pour assister les citoyens victimes.

Autrement dit, l’État sénégalais a pris conscience qu’Internet n’est pas qu’un espace de liberté d’expression, c’est aussi un terrain d’activité criminelle qu’il faut surveiller et sécuriser activement.
Un expert en informatique aux commandes de la cyber-police

Le commissaire Pape Mamadou Djidiack Faye n’est pas un policier ordinaire. Au-delà de son grade, il dispose d’une solide expertise en informatique, acquise tant par sa formation que par son passage à la DAF. Dans les couloirs de la Police, certains le surnomment déjà le “commissaire hacker”, en référence à ses compétences techniques rares dans ce corps de métier.

En effet, qui mieux qu’un génie de l’informatique en uniforme pour traquer un criminel du web  ? Cette idée fait écho à l’avis de spécialistes : «  La police à elle seule ne peut pas lutter contre la cybercriminalité, elle a besoin de la collaboration de tout un chacun, notamment des hackers ayant une connaissance pointue en informatique  » insistait Papa Gueye, un commissaire en formation et expert en cybersécurité.

L’arrivée de Faye, véritable geek dans les rangs policiers, répond parfaitement à cette exigence de compétence technique. Sa maîtrise des nouvelles technologies lui confère une longueur d’avance dans les enquêtes numériques. Contrairement au stéréotype du commissaire “à l’ancienne” ne maîtrisant que la machine à écrire, ce commissaire de la nouvelle génération sait naviguer dans les méandres d’Internet, analyser des bases de données massives, remonter des adresses IP ou décrypter des systèmes informatiques complexes. Cette double casquette de policier et d’informaticien lui permet de penser comme les hackers qu’il pourchasse, anticipant leurs méthodes pour mieux les coincer. C’est un atout majeur pour le Sénégal, où les délinquants en ligne redoublent d’ingéniosité en croyant souvent, à tort, pouvoir agir impunément derrière l’anonymat du web.

Des succès retentissants : Kocc Barma et le groupe “Top Cas”

Le commissaire Faye n’a pas attendu sa promotion officielle pour s’illustrer dans la traque des criminels du Net. Il est associé à plusieurs coups d’éclat qui ont marqué les esprits et rassuré le public quant aux capacités de la police à sévir en ligne. Le plus emblématique est sans doute l’affaire “Kocc Barma”. Depuis 2018, ce pseudonyme était synonyme d’impunité sur Internet : derrière ce nom de plume se cachait un individu diffusant des vidéos intimes volées et pratiquant le chantage à grande échelle, ciblant notamment de jeunes femmes sénégalaises. Recherché depuis des années, le criminel se jouait des autorités… jusqu’à ce que la Police finisse par l’attraper en juillet 2025. C’est un tournant historique dans la lutte anti-cybercrime au Sénégal : la Division spéciale de la Cybersécurité a frappé un grand coup en procédant à l’arrestation de El Hadji Babacar Dioum, présumé être le tristement célèbre “Kocc Barma”.

L’opération a eu lieu dans une résidence sécurisée à Bourguiba, avec l’appui de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), et s’est soldée par la mise hors d’état de nuire de ce maître-chanteur du web. “Kocc Barma”, qui incarnait l’impunité numérique depuis 2018, fait désormais face à la justice  : son arrestation ouvre la voie à des poursuites pour chantage, extorsion de fonds, atteinte à la vie privée, association de malfaiteurs et exploitation illégale de données personnelles. Fait tout aussi marquant, les enquêteurs de la DSC ont pris le contrôle du site Babiporno, plateforme centrale où ces vidéos intimes étaient diffusées, désormais fermée et placée sous scellés numériques.

La chute de “Kocc Barma” en 2025, après sept ans de cavale, est un succès retentissant qui porte la griffe de policiers aguerris en cybersécurité. Un autre fait d’armes notable de la police sénégalaise – toujours avec l’appui de spécialistes de l’investigation en ligne – est le démantèlement du réseau “Top Cas” sur Facebook. Ce groupe, ainsi que ses déclinaisons (“Néné Touty”, “Kaay ma deey la lu gnu dul siki saka”…), réunissait des milliers de membres et s’était rendu tristement célèbre pour ses campagnes de diffamation, de harcèlement et de divulgation de données personnelles. De nombreuses plaintes de victimes (personnalités publiques humiliées, femmes calomniées, informations privées étalées sans consentement) ont fini par alerter les autorités.

Là encore, la Division spéciale de la Cybersécurité est passée à l’action. D’après le journal Libération, les investigations informatiques menées par la DSC ont permis d’identifier, derrière le faux profil Facebook “Oumou Khairy”, la principale administratrice de Top Cas – une femme du nom de Kiné Anna Diop – qui a été localisée et interpellée à Dakar. En avril 2023, le groupe “Top Cas” a été démantelé et sa meneuse présumée arrêtée, mettant un coup d’arrêt à des activités toxiques qui sévissaient en ligne depuis des années. Cette opération a nécessité un travail de fourmi pour remonter des identités cachées derrière des pseudonymes, prouvant que l’anonymat sur Internet n’est pas infaillible face à des enquêteurs déterminés et compétents. Ces exploits, longtemps jugés impossibles, montrent bien que le vent tourne au Sénégal en matière de cybercriminalité. Des cyber-délinquants autrefois intouchables tombent les uns après les autres grâce à la montée en puissance de policiers spécialisés tels que le commissaire Faye et son équipe. D’autres affaires sensibles ont ainsi pu être résolues en toute discrétion pour la sécurité du pays – des cas que la presse n’a pas toujours pu ébruiter, mais qui témoignent du travail de l’ombre réalisé par ces experts. Au vu de ce palmarès exceptionnel, beaucoup estiment que le commissaire Pape M. Djidiack Faye mérite d’être décoré pour service rendu à la Nation. Il a su faire ce que personne n’avait réussi avant lui : traquer et arrêter ceux qui abusaient du web pour commettre des crimes odieux. Son dévouement et son ingéniosité forcent le respect, et il apparaît aujourd’hui comme un héros de la cybersécurité au Sénégal.

Conseils aux victimes et aux internautes

Face à l’ampleur de la cybercriminalité, chacun – usager lambda ou personnage public – doit adopter les bons comportements en ligne. Voici quelques conseils de prudence et de réaction :

– Protégez vos informations personnelles : évitez de partager des données sensibles (photos intimes, documents confidentiels, mots de passe…) sur les réseaux sociaux ou par messagerie non sécurisée. Ce qui est publié en ligne peut tomber entre de mauvaises mains. Activez les réglages de confidentialité sur vos comptes et réfléchissez à deux fois avant de poster du contenu personnel.

– Méfiance envers les inconnus : n’acceptez pas trop facilement les demandes d’ami ou de suivi de personnes que vous ne connaissez pas dans la “vraie vie”. Les cybercriminels peuvent usurper des profils pour vous soutirer des informations ou de l’argent (phishing, arnaques sentimentales, etc.).

– En cas de chantage ou d’arnaque : ne cédez jamais aux exigences du maître-chanteur (paiement, envoi de nouvelles images…). Gardez des preuves (captures d’écran, messages, emails) de toutes les interactions avec l’agresseur. Ces éléments seront précieux pour l’enquête. Ne répondez pas aux menaces et contactez immédiatement les autorités compétentes. Au Sénégal, une brigade spécialisée existe pour accompagner les victimes de cyber-infractions.

– Vous pouvez déposer plainte auprès de la Division de Cybersécurité ou à tout commissariat, qui transmettra aux services idoines.

– Signalez les contenus illicites : si vous tombez sur une page ou un profil diffusant des images privées volées, des propos haineux ou tout contenu illégal, utilisez les outils de signalement mis à disposition par la plateforme (Facebook, Twitter, etc.). En parallèle, prévenez la police avec le plus de détails possible (URL, captures d’écran). Une intervention rapide peut empêcher d’autres victimes de souffrir.

– Respectez autrui en ligne : la netiquette (bonne conduite sur Internet) n’est pas optionnelle. Insultes publiques, diffusion de fausses rumeurs, harcèlement : ces actes sont punis par la loi, au même titre que dans la vie réelle. Gardez à l’esprit que la liberté d’expression ne dispense pas du respect des autres. Évitez tout propos injurieux ou diffamatoire : non seulement ils peuvent blesser, mais vous risquez aussi des poursuites judiciaires.

En résumé, l’heure est à la responsabilisation de chacun sur Internet. La police fait sa part en se dotant d’experts et de moyens renforcés pour traquer les malfaiteurs du web. De leur côté, les internautes sont appelés à la vigilance et à l’adoption de bonnes pratiques pour ne pas faciliter la tâche aux cybercriminels. Grâce à des efforts conjugués – autorités, experts en cybersécurité et utilisateurs – l’espace numérique sénégalais pourra gagner en sûreté. La nomination du commissaire Pape Mamadou Djidiack Faye et les résultats obtenus contre Kocc Barma ou Top Cas en sont la preuve : personne n’est au-dessus des lois sur Internet, et le Sénégal entend bien le démontrer.

(Source : Léral, 18 juillet 2025)

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