Ousmane Sonko insiste sur la cybersécurité, deux jours après une attaque
lundi 30 décembre 2024
En Afrique de l’Ouest, le Sénégal fait partie des leaders en matière de numérique. Cependant, le pays fait encore face à des défis majeurs en matière de cybersécurité.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a souligné l’importance de renforcer la cybersécurité nationale lors d’une assemblée parlementaire tenue le vendredi 27 décembre. Cette déclaration survient au lendemain d’une cyberattaque ayant ciblé plusieurs sites web gouvernementaux du pays.
« Nous sommes dans une insécurité numérique extrêmement grave dans ce pays. Rien qu’hier, le ministre des Finances m’informait que notre système a encore été attaqué, heureusement, qu’il y a eu une réaction rapide, mais il y a eu des dommages. Les logiciels que nous utilisons, on ne les maîtrise pas, on n’a pas les clés et personne ne sait d’où est-ce qu’ils proviennent. Les pays ancrés dans ce domaine, s’ils décident de bloquer le Sénégal tout de suite, il y a des chances qu’ils y arrivent », explique le chef du gouvernement.
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Sénégal se classe dans la catégorie Tier 3 avec un score de 67,17 sur 100 à l’indice de cybersécurité. Ce résultat le place loin derrière des leaders ouest-africains comme le Ghana (99,27) et le Bénin (91,54), soulignant les efforts nécessaires pour renforcer la sécurité numérique du pays.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement ambitionne de positionner le Sénégal comme un leader de l’innovation numérique en Afrique. Le pays affiche un score de 69,3 à l’indice d’adoption des TIC, bien au-dessus de la moyenne africaine fixée à 50,3. En octobre dernier, le gouvernement a d’ailleurs dévoilé sa stratégie numérique SN 2034 nommée « New Deal Technologique » visant à accélérer la transformation numérique du pays.
Améliorer la cybersécurité pourrait également devenir un levier économique pour le Sénégal. D’après la Commission économique africaine des Nations unies, le manque de préparation du continent en matière de cybersécurité coûte aux États environ 10 % de leur PIB. Chaque année, la cybercriminalité fait perdre près de 4 milliards de dollars au continent.
Melchior Koba
(Source : Agence Ecofin, 30 décembre 2024)