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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Octobre 2016 > Obtention de la carte d’identité biométrique à puce de la CEDEAO : Un (…)

Obtention de la carte d’identité biométrique à puce de la CEDEAO : Un casse-tête pour les populations

vendredi 21 octobre 2016

L’obtention de la carte d’identité biométrique à puce de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est un véritable calvaire. Un casse-tête pour les populations obligées de faire le pied de grue, ou de passer la journée devant les locaux de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf).

Un jeudi. Pas comme les autres, devant les locaux de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf), face à la Mosquée omarienne, sise au fiévreux quartier de Rebeuss, à un jet de pierre de la majestueuse Porte du Troisième millénaire. Abdoulaye Ka, l’air flapi, tourne rond. Le septuagénaire ne tient plus sur ses jambes. Coiffé d’un petit bonnet multicolore, l’homme au teint noir cèle son physique gringalet dans un grand boubou patchwork. Il salue prestement, désintéressée. Une fatigue qu’il ne s’explique pas, lui pince le ventre et l’étouffe presque : symptôme d’une nuit écourtée. Puisque que le pépé fait le pied de grue depuis 4h du matin, pour l’obtention de la carte d’identité biométrique à puce de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Abdoulaye Ka : « Je suis 25e personne sur une liste de 50 ; et pourtant suis présent sur les lieux depuis les premières lueurs. A mon arrivée vers 4 Heures du matin, j’avais déjà trouvé du monde et deux listes : une liste des plus jeunes et celle du troisième âge. Il est 10h, j’attends toujours dehors. »

Comme Abdoulaye Ka, elles sont nombreuses, très nombreuses mêmes, ces personnes qui font le pied de grue, des heures durant, pour s’inscrire sur les fichiers, afin d’obtenir la carte d’identité biométrique à puce de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Une Cedeao qui a mis en place une carte commune à tous les ressortissants des pays membres de son espace. Le Sénégal a, lui, donné le ton le 4 octobre dernier, en lançant officiellement la phase d’élaboration de ladite carte, sous la présidence du président de la République. Contrairement à l’ancienne carte nationale d’identité numérique, la carte d’identité biométrique à puce sert d’office de carte de séjour et joue doublement les rôles de carte d’identité nationale et d’électeur.

Il y a peu, le chef de la Division logistique et de la planification à la Direction des opérations électorales du ministère de l’Intérieur, Cheikh Alioune Ndiaye, avait appelé les Sénégalais à se rapprocher des différentes commissions administratives et des centres d’instruction de la carte nationale d’identité qui seront ouverts sur l’ensemble du territoire national. Mais, en attendant, l’installation desdites Commissions dans les 45 départements du pays, des communes, commissariats de police ou encore Brigades de gendarmerie et préfectures, les populations vivent le calvaire de longues attentes interminables et infernales.

Abdoulaye Ka ne dira pas le contraire. Lui, qui est resté plus de sept tours d’horloge, à attendre devant le portail de la Daf. Maintenant, l’homme, à la petite barbichette, affiche momentanément le sourire. Sa mine d’enterrement a laissé place à une dégaine gaie. Puisqu’il fait partie des listés qui doivent déposer leurs dossiers, auprès de la commission administrative chargée des inscriptions. Comme un forcené, l’enfant de la populeuse Médina entre, avec fracas à la Daf. Le pas rapide, il avance, tourne et arpente les escaliers. Dans la pénombre, les marches semblent se dérober sous la semelle. Puis, au premier étage d’un étroit escalier, rivé à l’armature d’un échafaudage, trône une des salles de la Division de l’exploitation de la Direction de l’automatisation des fichiers. Lieu d’enregistrement des dossiers. C’est dans cette petite pièce qui tient sur quelques mètres que se déroule le travail. Primo, l’on présente sa pièce d’identité nationale et la photocopie. Secundo, l’on se fait enregistrer et se photographie. Tertio, l’on sort muni d’un récépissé.

Cependant, ce travail ne se fait pas à la va-vite. Il faut être patient, à la limite endurant, avant de sortir, le récépissé à la main. Abdoulaye Ka continue encore de vivre le même supplice. Ou presque. Comme il y a quelques heures, le septuagénaire peine à sortir de la salle. Les heures passent. Le vieux Ka sort enfin de la Division de l’exploitation. Mais, le pépé a l’esprit partagé entre soulagement et colère. A la fois réjoui, d’avoir décroché le précieux récépissé et dépité, Abdoulaye presse le pas. Le voilà, qui avale les trottoirs de la célèbre et visitée Rue 6 de la Médina.

Pendant ce temps, Abdou Seck fulmine sa colère, sous un acacia devant la porte de la Daf. Le jeune pêcheur est venu de loin, de très loin même. Lui a quitté sa Kaolack natale pour venir à la Daf. Visage aigu, voix rauque, verbe haut, le natif de Fatick est d’attaque : « C’est anormal ce qui se passe dans ce pays. On ne peut pas perdre autant de temps pour des inscriptions. Moi, je suis d’abord passé à la Sous-préfecture de Dieupeul. Mais, il y avait un monde fou. Donc, j’ai fait cap ici. Seulement là aussi, j’ai trouvé une foule incommensurable. Le pire, c’est qu’il y a des gens qui, sans être inscrits sur les listes, arrivent à déposer leurs dossiers. Bon ! C’est le Sénégal, le pays des bras longs. Le vigile m’a suggéré de repasser demain matin. Il y a au total 100 inscrits. Si le travail se fasse vite, il se peut qu’ils ouvrent une autre liste. J’attends donc. »

Abdou Seck ne foulera guère le sol de la Direction de l’automatisation des fichiers ce jour-là. Où, comme lui, Fatou Diallo, Amadou Sow, Oumar Diop, ont fait le pied de grue toute la journée, sans pour autant déposer leurs dossiers, auprès de la commissions administrative, chargée des inscriptions de la carte nationale d’identité biométrique de la Cedeao. Et ont vécu le tourment d’une journée noire qui a hanté leur sommeil et leur quiétude ; et partant de tous ceux qui ont perdu le temps, à attendre éternellement devant les locaux de la Daf. En vain.

Ibrahima Kandé

(Source : L’Observateur, 21 octobre 2016)

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