Numérique : le Zimbabwe veut connecter ses 2400 circonscriptions administratives
jeudi 10 avril 2025
Les autorités zimbabwéennes veulent faire des TIC un pilier du développement socioéconomique. Elles ambitionnent notamment de développer le gouvernement intelligent, les villes intelligentes, l’agriculture intelligente, l’éducation intelligente et le transport intelligent.
Le gouvernement zimbabwéen a annoncé un programme visant à connecter les 2400 circonscriptions administratives du pays au haut débit Internet d’ici 2030. Approuvé en Conseil des ministres en début de semaine, cette initiative devrait contribuer à accélérer la transformation numérique du pays.
Prévu pour démarrer en juin 2025, le projet ciblera en priorité les zones les plus reculées du Zimbabwe encore dépourvues d’accès à Internet. Il s’appuiera sur des technologies avancées, telles que les satellites en orbite basse et la fibre optique. Les principaux bénéficiaires incluent les écoles, les centres d’information communautaires, les postes de police, les établissements de santé, les résidences des chefs traditionnels, les bureaux de vulgarisation agricole, les tribunaux, les coordinateurs du développement des districts, les centres de formation professionnelle ainsi que les pôles de croissance identifiés dans chaque circonscription.
Selon Jenfan Muswere, ministre de l’Information, de la Publicité et des Services de radiodiffusion, ce programme fait partie du pilier « économie numérique » du Plan national de développement 1 (PND1) de la Deuxième République. À travers le Plan directeur Smart Zimbabwe 2030, les autorités souhaitent « intégrer pleinement les technologies de l’information et de la communication dans l’ensemble de la société et dans tous les secteurs de l’économie afin de favoriser un développement socio-économique rapide et durable ».
Pour le moment, le Zimbabwe occupe la 149ᵉ place sur 193 pays dans l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI). En 2024, le pays a obtenu un score de 0,4481 sur 1, ce qui reste en dessous de la moyenne mondiale, établie à 0,6382. Parmi les trois sous-indices de l’EGDI, le Zimbabwe a enregistré son score le plus faible dans l’infrastructure télécoms, qui mesure notamment l’accès aux services de télécommunications, dont l’Internet.
Par ailleurs, l’accès à l’économie numérique pour les populations zimbabwéennes est fortement conditionné par la disponibilité de l’Internet. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet dans le pays est seulement de 32,6 %. Si le gouvernement prévoit la création de zones Wi-Fi gratuites, leur efficacité dépendra de leur répartition géographique. Les utilisateurs devront souvent se déplacer pour s’y connecter, ce qui limite leur accessibilité. De plus, ces services nécessitent des appareils compatibles avec la technologie Wi-Fi.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 10 avril 2025)