Avec la transformation numérique qui s’accélère, les acteurs publics et privés s’activent pour renforcer les compétences digitales des jeunes. Un programme ciblant les élèves avait déjà été lancé en début d’année.
La société burkinabè African Society Informatics (ASI) a lancé un programme visant à former 500 jeunes dans le domaine du numérique au cours des deux prochains mois. L’initiative a été révélée par le ministère de la Transition digitale dans un communiqué publié le samedi 2 août sur sa page Facebook.
« ASI TALK vise à renforcer les compétences en innovation, leadership et transformation digitale. Le programme combine formation pratique, intelligence collective et accompagnement de projets pour faire émerger des talents numériques à fort impact », a précisé le ministère.
Au-delà de la formation, le programme prévoit également l’organisation de tables rondes sur les enjeux de la transformation numérique, ainsi que l’incubation et l’accompagnement de projets innovants portés par les participants. Quatre projets seront incubés et portés par quatre groupes de dix jeunes, avec pour mission de les transformer en start-up rentables, grâce à l’encadrement d’experts sectoriels.
L’initiative s’inscrit dans un contexte de transformation numérique généralisée, marqué par une demande croissante en compétences technologiques. Selon la Banque mondiale, quelque 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Conscient de cet enjeu, le gouvernement burkinabè avait déjà lancé, en janvier dernier, une caravane de formation numérique en partenariat avec Orange Digital Center, ciblant les élèves dès la classe de seconde.
Ces efforts viennent répondre à une situation socio-économique préoccupante pour la jeunesse du pays. En 2023, 34 % des jeunes burkinabè ne suivaient ni études, ni formation, ni emploi, selon la Banque mondiale, citée dans un rapport d’Afrobarometer publié en juin dernier. Toujours selon ce rapport, 52 % des jeunes âgés de 18 à 35 ans se déclaraient en situation de chômage actif. À l’inverse, moins d’un sur dix affirmait occuper un emploi à temps plein (5 %) ou à temps partiel (3 %).
« Nous voulons que nos jeunes passent du statut de consommateurs de technologies à celui de créateurs, d’innovateurs et d’entrepreneurs capables de concevoir des solutions adaptées à nos défis locaux », a déclaré Élise Kaba, chargée de mission, représentant la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 5 août 2025)