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Neven Mimica, Commission européenne : « Nous allons soutenir les technologies et les services numériques en Afrique »

dimanche 26 novembre 2017

Economie numérique

En prévision du 5e Sommet Union africaine-Union européenne qui se tiendra à Abidjan fin novembre 2017, le commissaire européen Neven Mimica, en charge de la Coopération internationale et du Développement, répond en exclusivité à CIO Mag sur les relations entre les deux continents. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une place croissante dans le partenariat Afrique-UE.

CIO Mag : Le 5e Sommet Union africaine-Union européenne aura lieu en novembre 2017 : quelles ont été les principales avancées des quatre premiers sommets sur les questions liées au numérique et aux TIC ?

Neven Mimica : Les principales réalisations à ce jour comprennent la création du Groupe de référence sur l’infrastructure (RGI), une plateforme de dialogue spécifique établie lors du 4e Sommet. Celle-ci coordonne le programme d’infrastructures intersectorielles Afrique-UE, lequel couvre les domaines de l’énergie, de l’eau, des transports et des technologies de l’information et de la communication (TIC). En outre, des plateformes d’investissement – notamment la Facilité d’investissement en Afrique (AfIF) – ont été créées. Celles-ci permettent le mixage des subventions de l’UE avec d’autres ressources du secteur public et privé, afin de réaliser des investissements dans les infrastructures et de soutenir le secteur privé. Dans le domaine spécifique des TIC, l’AfIF a l’intention de se concentrer sur l’augmentation de la pénétration du haut débit à des coûts réduits et le développement de l’infrastructure électronique dans les domaines de la recherche et de l’éducation.

Du point de vue de la réglementation, des progrès sont réalisés grâce à des initiatives spécifiques axées sur l’harmonisation des politiques, des législations et des réglementations, notamment le programme « Harmonisation des politiques TIC en Afrique Sub-Saharienne » (HIPSSA), la protection des infrastructures critiques dans le domaine de la cybersécurité, ainsi que la récente « Initiative de Politique et de Régulation pour l’Afrique Digitale » (PRIDA). Le futur Plan européen d’investissement extérieur (EIP), qui devrait être opérationnel dans les mois à venir, offre de nombreuses perspectives dans le domaine du numérique et des TIC.

Enfin, n’oublions pas non plus l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui est le cadre avec lequel nous devons coordonner toutes nos actions.

Qu’attendre du 5e Sommet pour le partenariat Afrique-UE ?

L’année 2017 sera décisive pour le partenariat entre l’Europe et l’Afrique. Dans un paysage mondial en mutation rapide, l’Afrique connaît de profonds changements économiques, politiques et sociaux, et l’importance qu’elle revêt pour les dimensions intérieure et extérieure de la sécurité et de la prospérité de l’Europe est de plus en plus évidente. L’Europe et l’Afrique ont tout à gagner d’un renforcement de leurs liens politiques et économiques, mais elles ont aussi beaucoup à perdre si elles n’agissent pas.

La politique extérieure de l’UE et l’Agenda 2063 de l’Afrique fournissent les orientations adéquates pour traduire nos nombreux objectifs communs en un programme de réformes s’articulant autour de deux volets principaux, qui visent à : bâtir des États et des sociétés plus résilients ; créer davantage d’emplois et accroître la qualité de ceux-ci, en particulier pour les jeunes. Ceci passera notamment par un appui à l’agenda numérique africain, en mettant l’accent sur le déploiement des services, initiatives et investissements dans l’e-Gouvernance. Ceux-ci devraient, entre autres, faciliter le développement du secteur agroalimentaire grâce à l’accès et à l’utilisation des données concernant le marché, le climat et l’environnement. L’appui du numérique à ce dernier secteur, ainsi qu’au développement d’un environnement ouvert pour la recherche favorisant les compétences et les connaissances, pourra contribuer à la création d’emplois pour les 18 millions de jeunes Africains entrant sur le marché du travail chaque année.

Dans sa communication du 4 mai 2017 intitulée « Un nouvel élan pour le partenariat Afrique-UE », la Commission européenne prévoit de « soutenir la stratégie numérique de l’Afrique » : comment va précisément se concrétiser ce soutien de l’UE en faveur des TIC et de la numérisation du Continent africain ?

Nous prévoyons d’améliorer le soutien aux technologies et services numériques en Afrique, en favorisant les actions visant à assurer l’accès à une connectivité haut débit abordable et sécurisée et à l’infrastructure numérique. Nous le ferons notamment en favorisant la connaissance et les compétences numériques, en favorisant l’esprit d’entreprise numérique et la création d’emplois, et en favorisant l’utilisation des technologies numériques en tant que facilitateur du développement durable.

Dans le développement des actions concrètes, un lien clair avec les objectifs de développement durable (ODD) doit être établi. Celles-ci devront être établies en fonction des politiques européennes existantes, des instruments de financement et des partenariats privés et publics existants. Et ce, afin de soutenir les actions qui contribuent aux priorités politiques de l’UE telles que la création d’emplois, le rôle clé des femmes pour le développement, la migration et la mobilité (au moyen de l’e-Gouvernance), l’énergie renouvelable et le changement climatique.

Les technologies numériques pourraient également être mises en œuvre dans le plan européen d’investissement extérieur (EIP), dans lequel le secteur privé devrait jouer un rôle, en créant des opportunités d’investissements pour le secteur privé en Afrique. Le plan vise à offrir un « guichet unique » et un « ensemble complet de mesures de soutien aux investissements de l’UE », tant aux acteurs publics que privés. A cette fin, la Commission européenne envisage d’ouvrir une fenêtre spécifique de financement pour les technologies et services numériques.

Il est prévu de mettre en place une plateforme pour les entreprises en Afrique et leurs homologues européennes baptisée SB4A (Sustainable Business for Africa) dans le cadre du Plan européen d’investissement extérieur (EIP) proposé par la Commission européenne. Comment cela va-t-il s’articuler avec le programme dit Digital4Development (D4D) ?

Le SB4A est une plateforme d’appui et de coordination au dialogue structuré avec le secteur privé européen en Afrique. Il se basera sur les initiatives existantes de dialogue structuré avec le secteur privé, que ce soit au niveau sectoriel, au niveau des pays, ou à Bruxelles – tels que les associations existantes dans certains pays comme l’Ethiopie, la Tanzanie, le Ghana ou la Zambie, d’autres actions en cours dans d’autres pays comme des Business Fora, ou le dialogue avec des partenaires de longue date comme le Secrétariat ACP. SB4A développera des capacités pour étendre et améliorer les actions relatives au dialogue structuré avec le secteur privé, en coordonnant et en facilitant la connaissance et les échanges.

Le programme Digital4Development (D4D) est un élément important dans la coopération au développement de l’UE et est d’ailleurs inscrit dans le nouveau Consensus pour le développement. Là où il s’avèrera pertinent, SB4A inclura des discussions relatives à D4D telles que sur des nouveaux modèles de business, ou d’inclusion financière digitale.

Grâce aux instruments de mixage et à la nouvelle garantie du PIE, nous comptons mobiliser – grâce à un effet de levier – plus de 44 milliards d’euros d’investissements pour tous les secteurs. En ce qui concerne la garantie, il sera prévu de pouvoir appuyer, entre autres, des actions D4D.

Alors que l’accord de Cotonou de 2000 expirera en 2020, quand le prochain accord doit-il être adopté et comportera-t-il un volet numérique ? Qu’adviendra-t-il de la « Stratégie conjointe Afrique-UE » adoptée en 2007 ?

Les négociations sur un cadre post-Cotonou doivent commencer en août 2018 au plus tard. Il est encore tôt pour indiquer en détail le contenu de ce nouvel accord. La Commission européenne a cependant proposé [dans une communication intitulée « Vers un partenariat renouvelé avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique après 2020 » et datée du 22 novembre 2016, ndlr] que le futur accord puisse garder les acquis de Cotonou – les principes et les éléments essentiels sur lesquels nous avons bâti notre relation de quatre décennies – dans un texte « chapeau » qui devrait former la base commune et qui serait accompagnée par des protocoles régionaux. Notre proposition va donc dans la direction d’une régionalisation du futur partenariat, dans lequel la stratégie conjointe Afrique-Europe garderait toute sa pertinence. Le partenariat devrait accorder une attention spécifique au développement et à la diffusion des TIC, notamment en proposant une connectivité à un prix abordable et en élargissant l’accès aux applications numériques pour tous.

L’UE offre un accès libre à son marché à tous les produits des pays d’Afrique via des accords de partenariat économique (APE), l’initiative « Tout sauf les armes » et — comme avec l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie — des accords de libre-échange, voire des « régimes commerciaux préférentiels » : quelle place est accordée au numérique et aux TIC dans ces accords bilatéraux ?

A ce jour, il n’y a pas de dispositions spécifiques sur le commerce numérique et les TIC dans ces accords. La libéralisation des services n’est pas couverte par ces accords, mais pourrait l’être à l’avenir, s’il y a lieu, par la renégociation des APE africains régionaux, ainsi que par les futurs Accords de libre-échange approfondis et complets (ALECA) en négociation avec certains pays méditerranéens (Maroc, Tunisie). Pour ces derniers, des dispositions spécifiques sur le commerce électronique devraient être incluses dans les chapitres sur les services.

Concernant la libre circulation des marchandises, la plupart des importations vers l’UE de produits électroniques sont libéralisés avec les pays membres de l’Accord sur les technologies de l’information (ATI). En conséquence, grâce à la clause de la nation la plus favorisée, les importations dans l’UE de ces produits sont également libéralisées pour tous les pays, y compris les pays non membres de l’ATI. Pour les exportations de produits électroniques de l’UE vers les pays africains et méditerranéens, les conditions dépendent des dispositions prévues par les accords. Par exemple, pour l’APE avec l’Afrique australe, toutes les importations ont été libéralisées avec des périodes de transition différentes selon les produits. Pour les accords d’association avec les pays méditerranéens, toutes les exportations de ces produits de l’UE vers ces pays ont été libéralisées.

Quel regard portez-vous sur le développement du secteur du numérique en Afrique et en quoi peut-il contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) ?

Il est prouvé que les technologies et services numériques sont des catalyseurs de croissance et de développement. Les technologies numériques peuvent efficacement aider à lutter contre la pauvreté, en contribuant par exemple à contribuer à un meilleur ciblage des activités humanitaires et de développement. Par ailleurs, ces technologies améliorent les conditions de vie ; elles renforcent la gouvernance démocratique et la transparence ; elles sont sources de création d’emplois et stimulent la productivité. L’accès à une connectivité haut débit (broadband) abordable, l’égalité des hommes et des femmes dans l’éducation aux technologies, la création de contenus pertinents et l’offre de services bénéfiques pour les utilisateurs et la société, et potentiellement compétitifs au niveau mondial, sont les conditions préalables à la réalisation de ces objectifs.

Le numérique agit comme un accélérateur et catalyseur de beaucoup, voire de tous les Objectifs de développement durable (ODD). Le numérique est explicitement mentionné par l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans l’objectif 9 de l’Agenda 2030 pour le développement durable « Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation »), tandis que les TIC sont spécifiquement mentionnées dans les objectifs liés à l’environnement et au changement climatique (n°13, 14 et 15), à l’égalité des sexes et au développement des femmes (n°4), au développement du secteur privé / emploi et de la croissance (n°8), à l’éducation (n°4) et à la santé (n°3). Le rôle du numérique est des technologies de l’information et de la communication est donc aujourd’hui reconnu au plus haut niveau, dans un agenda de développement adopté par l’ensemble des pays du monde !

Propos recueillis par Charles de Laubier

(Source : CIO Mag, 26 novembre 2017)

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