Namibie : Starlink en passe d’obtenir le feu vert pour ses activités
jeudi 4 décembre 2025
Le pays mise sur la technologie satellitaire pour résoudre les lacunes de connectivité. Elle a par exemple déjà engagé des discussions avec l’Angola pour exploiter son satellite AngoSat-2.
La Namibie a lancé le processus d’autorisation permettant à Starlink de fournir ses services dans le pays. L’Autorité de régulation des communications (CRAN) a publié, dans le Journal officiel du 28 novembre, les demandes de licences de la société américaine et a invité le public à soumettre ses avis dans un délai de 14 jours.
Selon la CRAN, Starlink a demandé une licence de services de télécommunications à portée nationale pour fournir « un accès Internet haut débit par satellite en orbite basse (LEO), desservant des terminaux propriétaires (entreprises et particuliers/foyers) avec une couverture nationale ». Le régulateur précise que le système est également conçu pour offrir une capacité supplémentaire aux opérateurs mobiles. L’entreprise a en outre sollicité une licence d’exploitation du spectre dans les bandes de fréquences comprises entre 10,7 GHz et 14,7 GHz. Aucun détail financier n’a été communiqué.
Cette annonce intervient après que la CRAN a émis un ordre de cessation et d’abstention à l’encontre de Starlink, enjoignant l’entreprise de cesser immédiatement toutes ses opérations dans le pays, le régulateur ayant constaté que Starlink opérait sans la licence télécoms requise, bien qu’une demande ait été déposée.
En juin dernier, Emilia Nghikembua, directrice générale de la CRAN, avait indiqué que la Namibie explorait les satellites LEO comme solution alternative pour améliorer la connectivité dans les zones difficiles d’accès. « Dans des zones comme les périmètres agricoles, les terres agricoles ou encore les lodges isolés, nous parlons d’étendues qui couvrent plus d’un million d’hectares. Les réseaux terrestres ne peuvent pas desservir efficacement ces régions », expliquait-elle. Elle ajoutait que si 91 % de la population bénéficie d’une forme de couverture 2G, 3G ou 4G, la couverture géographique reste limitée en raison de l’immensité du territoire et de sa faible densité de population, rendant l’accès difficile pour les 9 % restants.
L’arrivée de Starlink s’inscrit dans un contexte de renforcement de la concurrence sur le marché de l’Internet, dominé jusqu’ici par les opérateurs MTC et Telecom Namibia. Paratus, qui fournissait principalement des services d’Internet fixe, a lancé en septembre dernier un réseau mobile 4G. Pour rappel, la Namibie comptait 1,97 million d’abonnés à Internet, soit un taux de pénétration de 64,4 % au début de l’année, selon les données de DataReportal.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 4 décembre 2025)
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