Mutualisation de la supervision de Sonatel : Le syndicat des travailleurs s’oppose
vendredi 19 février 2016
La colère est monté d’un cran ce vendredi à la Société nationale de télécommunications (SONATEL) où les travailleurs entendent montrer aux autorités de la république du Sénégal qu’ils s’opposent à la construction d’un centre d’exploitation du réseau de téléphonie commun aux filiales d’Orange en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. Ils ont ainsi respecté un mot d’ordre de grève de 48 heures qui se termine ce vendredi mais pourrait être renouveler si le statut quo demeure.
Selon le syndicaliste Babacarr Sarr, le français Orange qui est l’actionnaire principal de SONATEL, procède désormais l’externalisation de la supervision du cœur de métier du réseau de l’entreprise de télécommunications, pour confier sa matérialisation à Huawei. Cela, après des pressions d’Orange France qui détient 42% des actions de SONATEL.
Pour les travailleurs de SONATEL, l’Etat du Sénégal ne fait rien pour arrêter ce qu’ils considèrent comme un « détournement d’un instrument de souveraineté par Orange dans des conditions d’opacités totales ». Car au-delà de transférer la supervision à Huawei, le contrat qui donne carte blanche à Orange saigne 34 salariés de SONATEL, selon un chiffre indiqué par l’entreprise. Les grévistes font d’ailleurs savoir que 12 salariés ont déjà quitté SONATEL pour rejoindre Huawei.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le combat engagé par les travailleurs n’est pas gagné d’avance car la direction de SONATEL soutient que ce projet comporte des retombées intéressantes pour le Sénégal et pour la société de télécommunications. Mieux, souligne la direction, le processus est non seulement en conformité avec la législation et la réglementation en vigueur, mais SONATEL ne cédera aucune infrastructure. Sans compter que les salariés qui ont rejoint Huawei ont la possibilité de réintégrer SONATEL au terme du BOT qui scelle l’externalisation de la supervision du réseau.
(Source : Ligne directe, 19 février 2016)