Mozambique : près de 1 million $ de pertes en raison de fraudes télécoms en 2024
mardi 13 mai 2025
La croissance rapide de l’adoption des services télécoms s’accompagne d’une recrudescence des fraudes. Face à cette menace, les opérateurs multiplient les efforts pour limiter les pertes.
Les opérateurs télécoms mozambicains ont recensé 500 000 cas de fraude en 2024, entraînant un préjudice estimé à 63 millions de meticais (environ 986 000 dollars). Ces chiffres proviennent d’un récent rapport de l’Institut national des communications du Mozambique (INCM), relayé à partir du lundi 12 mai par la presse locale.
Le rapport met en lumière deux méthodes de fraude particulièrement répandues. La première concerne l’utilisation de dispositifs appelés SIM Box, qui permettent de rediriger les appels internationaux en les faisant passer pour des appels locaux. La seconde est le SIM swap, une technique consistant à remplacer frauduleusement une carte SIM afin d’accéder aux comptes personnels des abonnés. Un tiers de ces attaques a réussi. À cela s’ajoute l’enregistrement frauduleux de plus de 200 000 cartes SIM.
Ces fraudes interviennent dans un contexte d’adoption massive des services numériques au Mozambique, où l’expansion rapide des réseaux télécoms s’accompagne d’une augmentation des vulnérabilités. Ces pratiques nuisent à la réputation des entreprises, dégradent l’expérience utilisateur et entraînent des pertes financières importantes.
Pour y faire face, l’INCM et les opérateurs télécoms ont mis en place une Équipe de réponse aux incidents de sécurité en télécommunications (ERST). Cette entité est chargée de coordonner les efforts de lutte contre la fraude, de standardiser les procédures et de favoriser un meilleur partage de l’information.
Cependant, selon AB Handshake, membre de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), les efforts actuels de lutte contre la fraude restent généralement insuffisants. L’entreprise souligne que les approches traditionnelles, souvent limitées à un seul réseau et essentiellement réactives, peinent à identifier les schémas de fraude de plus en plus complexes. La société recommande de recourir à des solutions fondées sur l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning (ML).
« Entraînés sur d’importants volumes de données, ces algorithmes permettent de détecter les fraudes en amont, avant qu’elles ne causent de dégâts. Les moteurs d’IA sont très difficiles à tromper et assurent des niveaux de protection supérieurs aux standards actuels », explique AB Handshake dans une étude publiée sur le site de la GSMA en octobre 2022.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 13 mai 2025)