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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2021 > Avril 2021 > Mountaga Cissé, consultant en nouveaux médias : « les Sénégalais ne (…)

Mountaga Cissé, consultant en nouveaux médias : « les Sénégalais ne profitent pas de toutes les opportunités des réseaux sociaux »

dimanche 4 avril 2021

Portrait/Entretien

L’internet est de plus en plus accessible au Sénégal. Mais, selon Mountaga Cissé, consultant, blogueur et formateur en nouveaux médias, il y a une sous-utilisation. L’analyste des TMT (Technologie, Médias et Télécommunication) révèle que 98% des utilisateurs se connectent via le mobile. Entretien

Comment appréciez-vous l’utilisation par les Sénégalais des nouveaux médias ?

Les Sénégalais profitent bien des nouveaux médias, parce que nous avons un taux de pénétration de l’internet qui a explosé les dix dernières années. En effet, si on compare le taux de pénétration de l’internet entre 2010 et 2020, nous avons fait un saut très important de 20 à 80%. Aujourd’hui, selon l’ARTP, le Sénégal est à 80% de taux de pénétration de l’internet. Sur ce taux, 98% des utilisateurs se connectent via le mobile. Aussi, un Sénégalais sur deux accède à internet et l’utilise. Il faut noter qu’il y a une différence entre utilisation et accès à l’internet. Dans notre cas, on parle d’utilisation. Donc, nous avons su profiter de cette avancée technologie. Car, il y avait une barrière liée à l’analphabétisme. La moitié des Sénégalais ne sachant pas lire, internet est venu briser tout cela. Avec les contenus multimédias, il n’y a plus un besoin impératif de savoir lire d’autres langues pour utiliser ces plates formes. Nous pouvons consommer du contenu multimédia en langue locale que cela soit sur YouTube, sur WhatsApp et même les contenus partagés dans les médias. Ce qui veut dire que nous profitons pleinement d’internet.

Les Sénégalais utilisent plus quel réseau ?

Les Sénégalais utilisent principalement Facebook quand on parle de réseau social. Mais, en termes de chiffres, c’est WhatsApp qui est plus utilisé avec 4,3 millions d’utilisateurs, selon les chiffres publiés par le groupe Facebook. Cependant, il faut signaler que techniquement, WhatsApp n’est pas considéré comme un réseau Social. C’est plutôt une plateforme de messagerie. WhatsApp est catégorisé dans les plateformes de messagerie électronique. Ce qui fait donc si on parle d’utilisation de réseaux sociaux, Facebook est classé en premier, suivi de YouTube qui plus ou moins est considéré comme un réseau social, parce qu’il est public. C’est un média social, comme on le dit, sachant qu’un média social peut être considéré comme un réseau social. Tout rentre dans les nouveaux médias.

Assiste-t-on à une utilisation « abusive », comme le pensent certains ?

Non ! moi, je dirai le contraire. Les Sénégalais n’utilisent pas de manière abusive les réseaux sociaux. Il y a chez nous une sous-utilisation de ces outils. Les Sénégalais ne profitent pas de toutes les opportunités qu’offrent les réseaux sociaux. En effet, aujourd’hui, à travers ces plates-formes, on peut apprendre beaucoup de choses, résoudre des problèmes, mettre des liens de communication entre des communautés, des professionnels. Il est également possible de faire des affaires. Malheureusement, le côté obscur que l’on voit au Sénégal, c’est surtout les dérives qui sont constatées sur la toile. Il faut signaler que les dérives existaient bien avant l’avènement des réseaux sociaux. C’est dans la nature de notre société.

Les plateformes digitales ne sont que des supports, des canaux de transition qui sont utilisés pour mettre en avant ces soi-disant dérives. Aussi, l’autre problème, c’est que ces plates-formes amplifient toutes formes d’informations, qu’elles soient positives ou négatives. C’est ce qui fait effectivement, s’il y a des dérives, celles-ci atteignent un grand nombre de personnes. Ainsi, certains pensent qu’on utilise très mal les réseaux sociaux. Pour parer à cela, il faut peut-être insister sur la sensibilisation, la formation pour que les gens puissent voir le côté positif et saisir les opportunités qui s’offrent sur les réseaux sociaux.

Peut-on faire du profit avec les réseaux sociaux ?

On peut effectivement tirer profit dans les réseaux sociaux. Rien que la communication pour être en contact avec son entourage, ses collaborateurs dans le monde professionnel, ç’en est un. Dans l’enseignement, on peut apprendre beaucoup de chose. Dans le business, on peut faire des affaires en passant par le média social pour vendre des produits, avoir une clientèle, une audience très large et au-delà des frontières. D’ailleurs, avec la pandémie de Covid19, nous sommes dans une période très critique, les déplacements sont limités, les rencontres physiques réduites. Comme alternative, les gens utilisent les réseaux sociaux pour maintenir les liens.

Pouvez-vous donner des exemples concrets ?

Ah oui, je peux surtout donner les exemples d’activisme, la dénonciation notamment. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’actions publiques prises en compte par les autorités et qui ont été déclenchées à cause des réseaux sociaux. Il suffit que l’on soit témoin d’un fait, que l’on en parle sur les réseaux sociaux et que ça occupe l’actualité pour qu’en fin les autorités prennent des décisions. Le dernier exemple en date, le cas de cette athlète sénégalaise malade et dont le sort a été partagé à travers les réseaux sociaux. Par ce canal, le chef de l’Etat a eu écho de sa maladie et a décidé de la prendre en charge. Il y a aussi cette solidarité en ligne auprès des nombreuses victimes de l’océan. Il a fallu que les Sénégalais s’indignent sur la toile en décrétant un « deuil national en ligne » pour que les autorités commencent à en parler, même si la décision politique est encore timide.

Le web est-il un lieu sûr ?

Le web, c’est comme la rue, c’est l’image du monde réel. On peut dire que c’est un lieu sûr comme on peut soutenir le contraire. Tout dépend de l’endroit où l’on se trouve, de comment on s’y retrouve et avec quelles armes, nous avons en notre possession. J’en veux pour preuve, il suffit de se rendre quelque part au Sénégal à certaines heures et on court un réel danger. Alors que si nous sommes en centre-ville en plein milieu de journée, le danger est moindre. On vit la même situation sur internet. Tout dépend de l’outil que nous utilisons, de là où nous allons, mais surtout, comment nous nous rendons vers ces outils. Si vous exposez vos données, votre vie privée sur internet, effectivement, vous vous mettez en danger et vous mettez également en danger votre entourage. Donc, tout dépend de comment nous divulguons nos données sur internet, comment nous les utilisons et aussi comment nous choisissons de nous protéger sur internet. Par exemple sur nos comptes, est-ce qu’il y a des mots de passe sécurisés, si nous les mettons à jour régulièrement et surtout voir si nous mettons le minimum d’informations sensibles sur certaines plates-formes.

Selon vous, comment se protéger contre les arnaques et la violation de nos données ?

Pour se protéger contre les arnaques, la première chose à prendre en compte, c’est le bon sens. Il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on nous dit ou ce qu’on voit sur internet. Il faut avoir l’esprit et l’œil critique. Le clic critique, j’allais dire (rires). Beaucoup d’arnaqueurs utilisent internet pour déplumer des usagers. Pour ne pas se faire avoir, il faut protéger son environnement de travail. Qu’on utilise un ordinateur ou un smartphone, le compte de messagerie, les réseaux sociaux, il faut savoir mettre un bon mot de passe qui n’est pas facile à deviner. Et, il faut le changer régulièrement. Mais aussi éviter de se connecter n’importe où et partager sa géolocalisation. Il faut aussi éviter de laisser certains paramètres de confidentialité ouverts c’est-à-dire bloquer certains types d’identification sur certains réseaux sociaux. Si on met en avant cette politique personnelle d’utilisation, il y a moins de risques. Il faut aussi éviter de s’inscrire n’importe où, éviter de cliquer sur des images suspectes que nous recevons. Eviter également de remplir certains formulaires qui demandent des informations personnelles sur des sites non sécurisés. En mettant en place toute cette politique, on se protège. Cependant, il n’y a pas de sécurité optimale à cent pour cent, car de grandes agences du monde se font pirater. Il faut juste être vigilant et s’imprégner des actualités sur la sécurité et les mises à jour.

Que dit la loi sur les données personnelles ?

Au Sénégal, nous avons un arsenal juridique très danse en matière de protection des données personnelles. Il y a la loi sur la protection des données à caractère personnel, notamment la loi 2008 – 12 du 25 janvier 2008 que l’autorité est d’ailleurs en train de mettre à jour. Il existe aussi le code pénal révisé en novembre 2016 qui prévoit des sanctions en cas de violation des données à caractère personnel. Par contre, le constat est que beaucoup de Sénégalais ignorent l’existence de ces lois. Les autorités font certes des efforts avec la CDP (Commission de protection des données à caractère personnel). Mais, les efforts sont insuffisants parce qu’il n’y a pas assez de plaidoyer, de communication et de sensibilisation en ce qui concerne les lois et contours sur la protection des données personnelles. C’est pour cela que certaines victimes de la violation de leurs données à caractère personnel ne savent pas où aller ni comment faire valoir leur droit au niveau des juridictions compétentes ou simplement au niveau de la police et de la gendarmerie qui disposent de division de lutte contre la cybercriminalité. Il faut donc un travail plus large pour permettre aux Sénégalais de connaitre l’existence de ces lois pour faire valoir leur droit en cas de violation.

On vous voit souvent déplorer une mauvaise utilisation des réseaux sociaux par nos autorités, qu’est-ce qui selon vous justifie ce manquement ?

Ce manquement est souvent lié au fait que nous n’avons pas toujours la bonne personne à la place qu’il faut. Comme on dit en anglais : « The Right Man in the Right Place ». Il se trouve qu’il n’y a pas de politiques cohérentes en matière de gestion, de plateformes digitales par le gouvernement. Il y a certes des ministères qui font des efforts pour profiter des réseaux sociaux et être en contact avec les utilisateurs. Par contre, avec tous les moyens dont dispose l’État, on voit certains manquements, des erreurs parfois impardonnables. Ainsi, en voyant cela, j’ai tellement mal au point que je ne peux pas rester sans dénoncer.

Heureusement, je sens que l’on m’entende, on m’écoute. C’est vrai qu’il y a aussi d’autres citoyens qui jouent ce rôle d’alerte. En conséquence, les autorités prennent souvent en compte les interpellations et de manière positive. C’est donc une veille que nous devons faire, un rôle que nous devons jouer et assumer. C’est en même temps, une manière d’inviter les autorités à investir et s’orienter vers la jeunesse. Car, il y a des jeunes qui sortent des écoles de formation, qui sont bien formés et qui ont le profil qu’il faut pour travailler dans ce domaine des technologies. Et si l’Etat donnait la chance à ses jeunes de proposer quelques choses, on pourrait éviter ces types de manquements que l’on voit très souvent et qui se multiplient de plus en plus.

Un mot à l’endroit des usages des réseaux sociaux ?

Il faut savoir que tout ce que l’on met sur la toile reste sur celle-ci. Quand on est jeune, on ne pense pas à l’avenir, on se permet de tout faire, tout partager sur internet. Mais, au bout d’une dizaine d’années, on peut devenir une autorité, une personnalité importante dans le pays, si on met à jour ces informations, en mettant le fameux « var » en place, cela peut nuire à la réputation. De même que pour les adultes, concernant certaines données privées, il faut faire attention dans l’utilisation de ces outils. Avant de diffuser ou de faire un clic, analyser les conséquences, faire une projection sur ce que cela peut avoir comme retour pour nous et pour le public afin de prendre une décision finale plus sage.

Propos recueillis par Djiby Dem

(Source : CESTI Infos, 4 avril 2021)

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