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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Mars 2019 > Mobile World Congress : l’Afrique, nouvel eldorado du géant Huawei ?

Mobile World Congress : l’Afrique, nouvel eldorado du géant Huawei ?

lundi 4 mars 2019

Economie numérique

Du 25 au 27 février, Barcelone accueillait le Mobile World Congress (MWC) : le rendez-vous incontournable de la téléphonie mobile, qui a réuni 2 400 entreprises et près de 107 000 décideurs du monde entier. L’Afrique, au cœur de l’évènement, était courtisée par les géants du secteur dont le chinois Huawei, engagé dans une véritable offensive sur le continent...
Le Mobile World Congress 2019 (MWC), le salon mondial des télécommunications, a réuni les principaux acteurs du secteur dont Huawei, qui avait déployé les grands moyens pour communiquer sur ses dernières innovations technologiques.

L’entreprise privée, fondée en 1987, emploie aujourd’hui 180 000 employés dans plus de 170 pays. Implanté en Afrique depuis 1997, Huawei est présent sur tout le continent, avec plus de 5 000 employés et près de 2 400 partenaires. Les recettes du groupe progressent sans discontinu (5,8 milliards de dollars en 2018 contre 5,7 milliards de dollars en 2017 et 5,4 milliards de dollars en 2016, ndlr) et Huawei CBG Afrique-Moyen-Orient se positionne désormais au 2ème rang mondial, avec 21.5% des parts de marché. En 2017, le groupe annonçait une contribution de +15% du marché africain dans son chiffre d’affaires estimé à 92,5 milliards de dollars.

La région « Afrique du Nord » qui couvre 29 pays de l’Algérie à la République Démocratique du Congo (hors Ghana et Nigéria), compte à elle-seule, plus de 2400 employés. Huawei y a construit plus de 50% des sites des opérateurs et a achevé la construction du 1er réseau 3G d’Afrique (Egypte ET) ainsi que le 1er réseau 4.5G (Maroc).

Les ressources humaines sont devenues un enjeu majeur pour le groupe et, à ce jour, ses 7 centres formation ont permis de qualifier 60 000 professionnels des TIC sur le continent. En Égypte, en Tunisie, au Maroc, en Éthiopie ou au Cameroun, le groupe a coopéré avec plus de 84 universités pour la mise en place l’Académie Huawei ICT Network. Albdelhakim Bensaoula, le Directeur général de l’Agence nationale de promotion et de développement du parc technologique (un EPIC algérien, ndlr) souligne d’ailleurs que le groupe participe à hauteur de 60% aux projets de formation, au niveau national. « Ca prouve que c’est un partenaire fiable » a-t-il souligné. C’est d’ailleurs en Algérie que le n°2 mondial des smartphones, a décidé d’assembler le Y7 Prime (un téléphone de milieu de gamme) dans son usine de Oued Smar, depuis janvier dernier.

Au niveau de son activité grand public, les marques Huawei et Honour ont livré 153 M de Smartphones en 2017, pour un CA de 36,4 milliards de dollars (+31.9% par rapport à l’année 2016). Et, si la 5G n’est pas encore d’actualité sur le continent, l’Afrique est en passe de devenir la nouvelle « terre promise » du groupe Huawei...

Le continent de toutes les promesses

Le MWC était l’occasion d’annoncer un nouvel accord passé entre Huawei et Télécom Egypte pour la création de la 1ère plateforme de données pour le « cloud » en Afrique, destinée aux particuliers et aux PME. Un projet supplémentaire qui vient renforcer encore un peu plus, les positions du groupe sur le continent...

« L’Afrique est un continent stratégique pour le groupe grâce à son taux de croissance et à sa jeunesse » confirme Philippe Wang, le vice-président de Huawei pour la région Afrique du Nord, en charge des relations publiques et de la communication. Avec ses 2 milliards d’habitants attendus d’ici 2050, le groupe parie sur le dividende démographique pour s’imposer comme leader incontesté sur le continent. « Le taux de pénétration mobile est encore bas et le service mobile n’est pas supérieur à 50% » explique Philippe Wang, arrivé à Barcelone avec une délégation impressionnante de plus de 2 000 personnes.

Le continent se place déjà parmi le trio de tête des marchés pour le groupe, qui ambitionne de couvrir tout le continent. « Notre ambition est de faire disparaître toutes les zones blanches, à court terme » déclare Philippe Wang. Pour ce faire, Huawei compte sur un renforcement de l’environnement règlementaire : « On aimerait avoir un marché digital unique en Afrique. Il faut solliciter les low-taxes, réinjecter cet argent et l’investir pour répondre aux besoins locaux » explique t-il.

Enfin, le MWC a définitivement balayé les « a priori » liés à la qualité aléatoire des produits chinois. Désormais, la compétitivité de Huawei ne tient plus à ses prix mais à sa technologie, comme en témoigne le lancement en grande pompe du dernier smartphone Mate X à Barcelone, le premier téléphone 5G pliable qui sera commercialisé mi-2019 pour un prix qui s’envole à 2 290 euros. « La guerre des prix, c’est fini ! Ce n’est pas notre stratégie » assure Philippe Wang. De fait, les téléphones haut-de-gamme du groupe connaissent une forte croissance et représentent aujourd’hui 12% du marché mondial (Source : GfK, novembre 2018).

L’Afrique fait fi des tensions entre Washington et Pékin

« Les accusations américaines concernant la sécurité de nos équipements 5G ne reposent sur aucune preuve », a déclaré Guo Ping, l’un des présidents tournants du groupe, mardi dernier à Barcelone, réaffirmant le fait que « Huawei n’a jamais installé et n’installera jamais de backdoor et n’autorisera personne à le faire sur ses équipements ». En effet, les équipements Huawei pour les futurs réseaux 5G, sont actuellement soupçonnés par les Américains en particulier, d’être à terme, utilisés à des fins d’espionnage par la Chine. Les services secrets occidentaux s’inquiètent de la proximité entretenue par Huawei avec l’armée chinoise, qui freine aujourd’hui l’expansion du groupe dans les pays du nord (Etats-Unis, France, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Allemagne et République tchèque). Toutefois, ni les soupçons d’espionnage des Américains, ni le bras de fer qui oppose actuellement le géant chinois aux Etats-Unis suite à l’arrestation de la Directrice financière Groupe, Meng Wanzhou, sur le « dossier iranien », ne semblent freiner la percée de Huawei en Afrique. Pas davantage que le « coup de tonnerre » qui a frappé de plein fouet, le siège de l’Union africaine (UA) dont les données auraient été transférées du siège d’Addis-Abeba vers Shanghaï entre 2012 et 2017 selon une enquête du journal Le Monde de janvier 2018 (des accusations rejetées en bloc par Beijing et par Huawei, ndlr). Seul le Kenya par la voix de Joseph Mucheru du ministère de l’Information et des télécoms a demandé à l’Autorité africaine des Télécoms d’enquêter sur Huawei et sur ZTE en décembre dernier, concernant les risques d’espionnage.

« Aucun pays n’a déclaré avoir de soupçon à ce sujet (...) nous travaillons sur le plan technologique et n’avons pas à nous immiscer dans ces questions » a déclaré pour sa part, Mohamed Ben Amor, le Secrétaire général de l’Organisation Arabe des Technologies de l’information et de la communication (AICTO) dont le siège est basé à Tunis, mercredi dernier lors d’un point presse, en marge du MWC. « Pour l’instant je n’ai pas eu de retour négatif de nos partenaires qui nous accordent leur confiance. Pour eux c’est clair : ils ont besoin de Huawei. Nous sommes à leurs côtés depuis des années. Il s’agit davantage d’un enjeu politique que technique » confirme quant à lui, Philippe Wang.

Une confiance qui transparaît notamment en matière de vidéosurveillance, les systèmes Huawei « ville sûre » quadrillant déjà Abidjan, Nairobi, Bamako, Marrakech ou Yaoundé. Un marché considérable estimé à 26,5 milliards d’euros en 2017, qui devrait encore se renforcer dans les années à venir. Même à Djibouti, un pays pourtant hautement stratégique au niveau géopolitique, le développement du groupe ne semble pas ralentir, comme nous l’a confié mercredi dernier sur le Mobile World Congress, Abdi Youssouf Sougueh, ministre de la Communication, en charge des postes et télécommunications. Il a précisé néanmoins qu’il s’agissait d’un « sujet vraiment sensible » en raison de la présence sur le sol djiboutien de « bases antagonistes qui sont à 9 km l’une de l’autre » (Chine et Etats-Unis, ndlr).

Djibouti est actuellement doté de 7 câbles sous-marins et mise sur leur développement avec un nouveau projet (PEACE, Pakistan East Africa Cable Express) qui reliera bientôt l’Afrique à l’Asie. Huawei Marine poursuit actuellement ses études pour rendre le système Peace opérationnel d’ici la fin de l’année. Les 6 200 premiers kilomètres relieront le Pakistan, Djibouti, la Somalie et le Kenya. Puis, le câble devrait s’étendre en Afrique du Sud pour finir en Europe, sur une longueur de 13 000km. Un projet titanesque de nature à crisper encore davantage les relations entre Pékin et Washington. « Les Américains sont vraiment méfiants, réticents, ils ne veulent pas que leurs infrastructures soient suivies par les Chinois » explique le ministre, tout en précisant : « Nous avons appris des Occidentaux que la concurrence est ouverte (...) aucun d’entre eux n’est chez lui et nous sommes un Etat souverain. Nous faisons les lois. » A bon(s) entendeur(s)... Pour rappel, à ce jour, Huawei a construit plus de 48 000 km de câbles à fibres optiques en Afrique, une marche forcée qui n’est prête de s’arrêter.

Marie-France Réveillard

(Source : La Tribune Afrique, 4 mars 2019)

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