Mobile Money : Wave a bien versé plus 30 milliards FCFA au titre de l’année 2024, des chiffres confirmés
lundi 22 septembre 2025
Wave, loin d’être un acteur marginal, s’inscrit comme un moteur du dynamisme économique sénégalais. Alors que la réforme fiscale adoptée jeudi dernier par l’Assemblée nationale continue de faire des vagues, des révélations issues de nos investigations jettent un nouvel éclairage sur la contribution économique de Wave Mobile Money, acteur majeur de la fintech au Sénégal. Lors des débats parlementaires, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a défendu avec fermeté le projet de loi n°17/2025, inscrit dans le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) et l’Agenda Sénégal 2050. Interpellé sur la nécessité de mobiliser des ressources endogènes, M. Diba a pointé du doigt les secteurs à fort potentiel comme le mobile money, plaidant pour une taxation accrue des transactions numériques afin de financer les priorités sociales. « Taxer le mobile money, ce n’est pas dans la dentelle, mais c’est indispensable », a-t-il déclaré, ajoutant que ces mesures ciblent les niches fiscales à faible contribution tout en préservant l’attractivité économique du pays.
Adoptée par 133 voix contre 7, la réforme a toutefois suscité des critiques, certains dénonçant un risque pour l’innovation et l’inclusion financière.
Nos investigations révèlent pourtant un tableau bien différent des allégations circulant dans certains milieux, selon lesquelles Wave ne contribuerait qu’à hauteur de 20 millions de FCFA aux recettes fiscales notamment l’impôt sur les sociétés. Selon des données auditées et recoupées auprès de sources proches du secteur, l’entreprise aurait en réalité versé plus de 30 milliards de FCFA en 2024. Ce montant, vérifiable auprès des autorités fiscales, inclut l’IS, la TAF, la TVA collectée sur des millions de transactions, les retenues à la source sur salaires et commissions, les cotisations sociales et patronales, ainsi que l’ensemble des obligations fiscales respectées avec rigueur. Ces chiffres, issus de rapports financiers transmis annuellement aux instances compétentes, témoignent d’une transparence et d’une conformité strictes vis-à-vis de la législation sénégalaise.
Les données montrent que l’entreprise a démocratisé l’accès à des services financiers abordables, permettant à des millions de Sénégalais – notamment dans les zones rurales – d’effectuer des transferts d’argent rapides et à faible coût. Ce modèle a réduit les frais de transaction de plus de 90 % par rapport aux méthodes traditionnelles, limitant le recours au cash et favorisant la formalisation de l’économie informelle. Des dizaines de milliers d’agents et partenaires locaux, intégrés à cet écosystème, bénéficient de revenus stables, renforçant ainsi la résilience économique. Ces avancées, selon nos sources, ont dopé l’épargne et les investissements dans les communautés, consolidant l’inclusion financière à une échelle inédite.
Un point de friction émerge toutefois : la concertation autour de la réforme fiscale. Les principaux acteurs du mobile money, y compris Wave, n’ont pas été associés aux discussions préalables. Cette absence de dialogue, alors que la réforme impacte des millions d’usagers, soulève des interrogations sur son processus d’élaboration. Des experts du secteur estiment qu’une réforme de cette envergure aurait nécessité une approche inclusive, basée sur des données fiables, pour équilibrer la mobilisation de recettes publiques et la préservation des acquis en matière d’innovation financière.
Face à ces enjeux, nos recherches mettent en lumière un consensus autour de l’idée d’une fiscalité équitable. Les acteurs du secteur, conscients de la nécessité de contribuer au développement national, se disent prêts à collaborer avec les autorités pour concevoir des solutions justes et durables. Une telle coopération, insistent-ils, permettrait de protéger les populations vulnérables, principales bénéficiaires des services financiers inclusifs. En 2025, alors que le Sénégal ambitionne un budget de 6 614 milliards de FCFA, le défi est clair : concilier les impératifs fiscaux avec la dynamique d’innovation qui a transformé l’accès financier pour des millions de citoyens.
(Source : Seneweb, 22 septembre 2025)