Des professionnels estiment que les solutions lancées par les banques sont un simple dérivé du mobile banking, et que ce type de paiement n’atteindra ses fins d’inclusion financière qu’avec l’avènement de wallets non bancaires, lancés par les établissements de paiement.
B-Pay, WePay, Beztam-E… les lancements de solutions de paiement mobile par différentes banques de la place se sont succédé l’année dernière, promettant de révolutionner le monde du paiement cashless aussi bien pour les particuliers que pour les commerçants. Parmi ces neuf établissements de paiement agréés, seule Wafacash a suivi le mouvement et a lancé son application Jibi.
Mais, il faut dire que depuis le lancement en grande pompe de ces applications, un flou total entoure leur utilisation effective. Discrètement, quelques banques ont annoncé à travers leurs propres plateformes la possibilité d’effectuer des paiements commerçants via leurs applications de paiement mobile, comme le règlement de la vignette automobile ou l’achat de billets d’avion. Les opérations de transfert de fonds entre les utilisateurs particuliers d’une même application de paiement mobile sont également possibles.
C’est en gros l’essentiel des opérations qui peuvent être réalisées du moment que l’interopérabilité, qui permet le transfert de flux entre les applications de paiement mobile de différents opérateurs, n’est pas encore officiellement lancée. C’est pour cela queplusieurs professionnels du secteur estiment que le paiement mobile, dans son essence, n’a pas encore véritablement démarré.
Dans le même sillage, certains estiment que les établissements bancaires, en accélérant le lancement de leurs applications de paiement mobile se sont mis sur le devant de la scène ; doublant ainsi les établissements de paiement et leurs comptes de paiement qui représentent le pilier et la véritable nouveauté du chantier du paiement mobile.
Ces comptes de paiement sont plafonnés et limités aux opérations de paiement ou de retrait et dépôt, et ne donnent pas droit à la délivrance d’un chéquier ou l’obtention d’un crédit à l’instar des comptes bancaires.
Par ailleurs, pour assurer la réussite de la solution et une meilleure pénétration de celle-ci auprès des commerçants, toute la filière (fournisseurs, grossistes, détaillants, etc.) devrait basculer simultanément vers le cashless.
(Source : ICT4Africa, 7 février 2019)