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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Décembre 2018 > Mme Ndèye Maïmouna Diop, Présidente ISOC-Sénégal : « L’internet des objets (…)

Mme Ndèye Maïmouna Diop, Présidente ISOC-Sénégal : « L’internet des objets n’est jamais sans danger »

mardi 11 décembre 2018

Portrait/Entretien

En avril-mai 2018, le Sénégal accueillait le Sommet africain de l’Internet, le 28 novembre dernier, le tout nouveau PDG d’Internet Society (Internet Society) se rendait à Dakar pour sa première visite en Afrique. Des bons points à mettre à l’actif du chapitre sénégalais d’ISOC, le plus ancien du continent, avec à sa tête Mme Ndèye Maïmouna Diop. Elle revient dans cet entretien sur la visite de M. Andrew Sullivan et la signature, le 30 novembre 2018, entre ISOC, le ministère sénégalais de l’Économie numérique, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) et le chapitre ISOC Sénégal, d’un nouveau protocole d’accord tripartite dans le cadre de la sécurité de l’Internet des objets (IdO ou IoT,en anglais), la promotion des bonnes pratiques, et le développement de formations liées à Internet et à l’IoT au Sénégal.

Quel était l’objectif de la session de formation de différents acteurs de l’écosystème numérique sénégalais, en marge de la signature de l’accord tripartite ISOC-Gouvernement-ARTP ?

Comme vous le savez, ISOC a lancé une nouvelle initiative visant à démontrer l’utilisation du modèle multi parties prenantes dans l’élaboration des politiques publiques et des processus réglementaires de l’Internet. Celle-ci concerne trois pays : le Sénégal, le Canada et les Philippines. On parle de modèle multi parties prenantes, mais la plupart du temps dans ces pays-là, il n’y a pas à proprement parler une préparation des gens à travailler en groupe avec des intérêts diversifiés. Donc on a jugé utile, pour bien asseoir cette initiative de dialogues entre les groupes, de former les acteurs qui y sont impliqués afin qu’ils soient bien outillés dans les discussions multi parties prenantes ; c’est à dire de savoir gérer les intérêts des uns et des autres mais surtout d’apprendre à régler les conflits afin d’arriver à un consensus. C’était l’objet de l’atelier de deux jours, animé par une formatrice,Fiona, venue des États-Unis avec des outils qui ont étaient développés par Global Goverance.

Que renferme le concept de« gouvernance collaborative », qui est le socle du modèle multi parties prenantes ?

La gouvernance collaborative permet à des individus de savoir mener des négociations, mais également de poursuivre construire un consensus qui, au départ n’était pas évident. Déjà, qu’on a du mal à trouver un consensus dans un petit groupe de cinq, par exemple, imaginez donc la discussion d’un projet qui implique l’ensemble des parties prenantes -État, société civile, secteur privé, usagers,etc. ?

Donc, l’idée est de trouver une méthodologie qui nous permette de mettre en lien toutes les acteurs à une négociation, avec une écoute attentive, une prise en compte des propositions et préoccupations des uns et des autres pour qu’au terme des 18 mois de négociations, nous puissions produire un texte consensuel,de tous les acteurs sénégalais du secteur en charge de la question de la sécurisation de l’Internet des Objets au Sénégal.

Au sortir de cet atelier de formation, quelles sont les attentes vis-à-vis des parties prenantes ?

Alors comme j’ai dit tout a l’heure l’objectif de cette session de formation était de doter l’ensemble du groupe qui va travailler sur le projet de sécurisation de l’Internet des Objets au Sénégal, mais également les parties prenantes ministère en charge des Télécommunications et de l’économie numérique, l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (ARTP), la société civile, le secteur privé, etc., de capacité et d’outils leur pour dialoguer et arriver à un consensus. Les cas pratiques et les exercices de la session de la formation sont testés dans d’autres environnements. Ils permettent ainsi aux participants de se rendre compte qu’en pratique, les négociations, souvent, durent longtemps, et demandent beaucoup de patience. Mais la finalité reste la même : obtenir un consensus en faisant le tri des points de vue de chacun.

La question de l’IoT est une question nouvelle ou peu ou prou méconnue de la majeure partie des Sénégalais. A quoi cela renvoie ?

Tout à fait, c’est un concept assez nouveau. Comme le disait M. Sullivan, « l’Internet des objets est un terme à définir. » Des définitions sont tentées ça et là, car les objets connectés font partie de notre quotidien (montres connectées qui donnent des informations sur la santé, Smart Tv, etc.). Mais on se rend compte que sur l’internet qui est un réseau de réseaux, des objets se connectent sur n’importe quoi et surtout collectent des données dont on ne sait pas trop qui les utilisent et comment,dès fois à notre insu. Heureusement qu’il existe des lois qui protègent les données dans notre pays et dans le monde (CDP, au Sénégal ; RGPD, dans le monde, ndlr).

C’est donc dans la manière de collecter ces données qu’il y aura une problématique à résoudre. C’est pourquoi on s’est dit qu’il fallait réfléchir au Sénégal – tout comme dans le reste du monde- pour voir comment gérer cet internet des objets avec deux idées à priori ambivalentes : d’une part, l’innovation continue dans les technologies, et d’autre part la sécurité de l’environnement de création. C’est tout l’intérêt d’avoir ce projet-là de sécurité de l’internet des objets au Sénégal qui va nous permettre de bien cerner cette question. Quelles sont les priorités du Sénégal dans ce domaine ; qu’en sera-t-il dans cinq, dix ans, et légiférer en conséquence tout en sachant que la technologie évolue très rapidement. Sur ce quoi on légifère aujourd’hui peut devenir obsolète demain.

Je pense qu’il faut en même temps prévenir. C’est pour cela qu’on aimerait vraiment avoir un accompagnement de l’ensemble de l’écosystème afin que les startups qui travaillent sur l’internet des objets puissent s’attaquer tout de suite à la security by design, c’est à dire que la sécurité sera intégrée dans la conception, le design de l’objet avant sa mise sur le marché. Ainsi, toutes les technologies de l’internet des objets qui seront développées au Sénégal pourront ainsi être normées, exportées et compétitives.

Heureusement,les autorités que nous avons rencontrées lors de la visite du PDG Sullivan nous ont assuré de leur soutien dans ce sens. Je pense donc que ça démarre bien quand je vois que la majorité des parties prenantes partagent la même vision. Nous sommes dès lors optimiste pour un consensus au terme des 18 mois que vont durer les négociations. Et quand nous obtiendrons un document consensuel, il sera rendu public pour des remarques et autres commentaires avant son adoption finale.

Est ce qu’il existe au Sénégal un cadre réglementaire pour que l’internet des objets soit un concept sans danger ?

L’internet des objets, c’est comme toute technologie : ce n’est jamais sans danger. Il y a beaucoup d’avantages, mais il y a toujours l’autre revers de la médaille. La nouveauté fait que les IoT n’offrent pas trop, pour le moment, la visibilité qu’il faut pour légiférer. Tout simplement, parce qu’on ne peut pas légiférer sur des choses qu’on ne connait pas.

La problématique est qu’on ne peut pas attendre de maitriser toute la technologie avant de légiférer. On met des lois à titre préventif et un groupe qui fera de la veille pour proposer des ajustements en fonction de l’évolution technologique. Le dilemme c’est comment légiférer pour prévenir et encadrer les dérives tout en promouvant l’innovation technologique. C’est là pour cela que nous saluons la coopération établie avec le Canada, qui est beaucoup plus avancé dans l’industrie de l’internet des objets et a choisi de travailler sur la même problématique que le Sénégal. D’ailleurs certains membres de leur chapitre étaient présents à notre atelier de formation et ont partagé leur expérience et bonnes pratiques. Nous avons également été à Ottawa en juillet 2018 et notre collaboration se poursuit.

Vous avez reçu le nouveau PDG d’Internet Society qui, pour sa première visite en Afrique, est venu au Sénégal. Qu’est-ce qui a motivé ce choix, à votre avis ?

Il est vrai que nous avons reçu, le 29 novembre et 1er décembre 2018,la visite de M. Andrew Sullivan qui a pris ses fonctions en octobre de cette année, et qui a bien voulu consacrer sa première visite en Afrique à notre pays.C’est donc un honneur pour le chapitre sénégalais, créé en 1997, et qui est le plus vieux chapitre africain. Cette visite est intervenue à l’occasion du lancement d’une nouvelle initiative d’ISOC concernant l’utilisation du modèle multi parties prenantes pour la définition des politiques. Pour le cas du Sénégal, nous avons choisi la thématique de la sécurité de l’internet des objets.

Il faut dire aussi que le Sénégal est un pays ou ce modèle existe depuis longtemps. Je donne l’exemple de la Stratégie de croissance accélérée avec l’implication du secteur privé ; la définition d’une nouvelle loi sur les communications électroniques a aussi été faite dans le cadre d’une large concertation. Donc l’idée ici c’est d’adopter ce modèle-là et de l’appliquer pour définir la sécurité de l’Internet des objets. Je voudrai aussi profiter de cette occasion-là pour remercier les autorités sénégalaises qui nous se sont engagés dans ce projet.

Entretien réalisé par Amadou Ba

(Source : InnovAfrica, 11 décembre 2018)

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