Mesures fiscales sur la téléphonie : un collectif appelle le gouvernement à des concertations
mercredi 24 décembre 2025
Le Collectif national des acteurs de la téléphonie (CNAT), un regroupement de vendeurs de téléphones, a invité, ce mercredi, les autorités à des concertations sur les nouvelles mesures fiscales sur la téléphonie, plaidant pour ”un retour progressiste de la taxe et une fiscalité juste et soutenable’’.
”Le CNAT propose d’ouvrir un cadre de concertation pour une rencontre urgente avec le ministre des Finances ou bien les personnes publiques concernées, afin d’établir un dialogue structuré avec le collectif et discuter d’une probable baisse des taxes fiscales nouvellement adoptées, qui passent de 4% à 37%”, a déclaré, en conférence de presse, Harona Coly, un des responsables dudit collectif.
L’Assemblée nationale a voté en septembre une loi modifiant la Redevance sur l’accès et l’utilisation du réseau des télécommunications publiques (RUTEL), mettant ainsi fin à certaines exonérations sur les équipements importés, notamment les téléphones.
Alors que les équipements télécoms bénéficiaient depuis 2008 d’exonérations permanentes, ils sont désormais frappés de droits et taxes. Pour le gouvernement, l’objectif est de renforcer la mobilisation des recettes fiscales dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, mais aussi de s’aligner sur le Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO.
Le TEC est un système de droits de douane unique pour tous les pays membres, visant à créer une union douanière et un marché commun en Afrique de l’Ouest, avec des taux appliqués uniformément aux produits venant de l’extérieur de la zone.
”Nous proposons d’avoir un taux appliqué pour un retour réaliste et progressiste à une approche équilibrée entre recettes fiscales et viabilité économique”, a plaidé le membre du CNAT, estimant que ”trop de taxes tuent l’économie”.
Les acteurs ne refusent pas de payer les taxes, selon lui, mais il s’avère que ces mesures fiscales sont ‘’insoutenables’’ pour les importateurs, grossistes, revendeurs du secteur formel et informel réunis dans le CNAT.
”Il faut un retour progressiste de la taxe et une fiscalité juste et insoutenable”, a suggéré Harona Coly, soulignant qu’à défaut, beaucoup d’entre eux ”risquent de délaisser le secteur”.
Selon Djibril Paye, coordonnateur du collectif, beaucoup d’importateurs ont leurs marchandises stockées au port de Dakar et à l’aéroport à cause de ces nouvelles mesures qu’ils qualifient de ‘’brusques’’.
”Le collectif réunit 40 000 acteurs directs et près de 60 000 acteurs indirects, qui risquent d’aller en chômage”, a t-il averti.
Il a également dit craindre la fermeture des points de vente, la perte massive d’emplois et la fragilisation du secteur informel structurant.
Le coordonateur du CNAT a en outre fait savoir que des correspondances ont été adressées aux plus hautes autorités du pays sans suite, d’où la tenue de ce point de presse pour informer l’opinion.
(Source : APS, 24 décembre 2025)
OSIRIS