Shahla Ghasemi et son mari, Dr Al-Reza Ghasemi, vivent en Floride. En 2000, ils ont été victimes d’une énorme escroquerie. Tout a commencé par un coup de téléphone du Nigeria. Dr Ali Abubaker, se présentant comme directeur de NNPC, leur dit avoir un message confidentiel, à ne divulguer sous aucun prétexte, au risque de perdre son travail, voire sa vie.
« L’histoire qu’il nous raconta, explique Shahla Ghasemi, était qu’un homme d’affaires américain, mort au Nigeria, avait transféré 27,4 millions de dollars au Dr Ali Reza Ghasemi. C’était le nom de mon mari. Après cela, il nous faxa tous les documents et annexes ». Tout semblait normal. Le couple reçut ensuite, par fax, une copie de quelques papiers à remplir.
« Le 14 août 2000, nous recevons une lettre de la banque nigériane qui disait qu’il fallait contacter un power of attorney. Il s’appelait F.A. Williams. Contacté par téléphone, celui-ci nous demanda de lui envoyer 7.250 dollars par Western Union pour les frais d’enregistrement en justice ».
Tout était OK, leur dit-on, alors, sauf qu’il manquait une copie de SEPA. « Nous n’avions aucune idée de ce que c’était. Nous appelâmes Dr Abubaker qui nous expliqua qu’il n’avait pas le formulaire et que, probablement, l’homme d’affaires décédé n’avait pas payé pour le SEPA. Il nous demanda 27.400 dollars que nous avons envoyés par Western Union ».
Deux jours après, le couple reçut un appel de M. Williams : l’argent était sur le chemin du transfert. Un autre ennui arriva cependant lorsque M. Williams les appela pour leur dire que le processus avait été arrêté, à cause d’une taxe qui aurait dû être payée, facture de 63.250 dollars à l’appui. Le couple transféra cette somme par virement bancaire à Prism Company du Nigeria.
Deux jours plus tard, il leur fut signifié que tout se passait bien et qu’un représentant de leur banque les contacterait. Ce nouveau contact fut une autre source de dépenses pour le couple. En effet, pour conclure le transfert, il demanda leur présence à Atlanta « parce c’était beaucoup d’argent et qu’il voulait faire le transfert en notre présence ». Il fallait venir avec un certain nombre de documents (pour faire vrai) et 11.500 dollars en liquide. M et Mme Ghasemi se rendirent donc à Atlanta.
De rebondissement en rebondissement, on demanda au couple encore 150.000 dollars. C’est lorsqu’on voulut lui faire payer ensuite 350.000 dollars que le couple se confia à un avocat qui leur révéla qu’ils sont victimes d’un « scam », leur montrant divers cas d’autres victimes tombées dans les pièges des truands via Internet. Au total, le couple américain a perdu près de 400.000 dollars dans cette affaire (environ 227 millions de FCFA). La somme qu’on leur avait promise (27,4 millions de dollars) représentait quelque 16 milliards de FCFA.
Alain-Just Coly
(Source : Le Soleil 31 juillet 2003)
Voir aussi :
– Escroquerie sur Internet : Les ravages de la « fraude nigériane »
– Une forme d’arnaque aux cent noms
– Comment éviter de devenir une victime