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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2022 > Décembre 2022 > Mayyan transforme les cauris numériques en capital à impact

Mayyan transforme les cauris numériques en capital à impact

vendredi 9 décembre 2022

Portrait/Entretien

Créé en 2020, Mayyan, le premier moteur de recherche solidaire africain transforme le paysage numérique, en permettant aux Internautes de financer les projets à impacts de leur choix sur le continent. Avec plus d’un million de recherches en 3 mois, le jeune entrepreneur franco-sénégalo-malien, Moussa Touré, voit grand et cible les 10 millions d’internautes dès 2023.

La Tribune Afrique : De quelle façon votre parcours personnel vous a-t-il conduit à l’entrepreneuriat ?

Moussa Touré :Je suis né à Paris il y a 28 ans. Je suis à la fois français, sénégalais et malien. J’ai fait plusieurs métiers après l’obtention d’un BTS. Je n’avais pas d’idée précise sur ce que je voulais faire dans la vie, mais je voulais être dans le business. J’ai travaillé comme vendeur pour Promovacances et Orange mais aussi comme chauffeur pour Uber. Un jour, l’un des passagers m’a dit qu’il gagnait 120.000€ par an, dans le secteur informatique. Cela a été un déclic.

Trois mois plus tard, j’ai repris mes études et je me suis lancé dans l’informatique, en contrat de qualification au sein de l’entreprise américaine Varonis. L’année suivante, je réalisais un premier rêve en intégrant Microsoft à l’issue de six entretiens, en qualité de Cybersecurity Program Manager.

A l’issue de mon master en Commerce, j’ai signé un CDI comme Consultant-commercial. Rapidement, j’ai nourri le projet de créer mon entreprise. En 2020, je travaillais à domicile à cause de la pandémie de Covid-19 et j’ai commencé à voyager en Afrique et à Dubaï, tout en développant mon réseau depuis Paris, en intégrant l’African Business Club (un think-tank né à l’ESCP). J’ai économisé et acquis les connaissances nécessaires pour lancer mon projet, au sein de Microsoft.

Pendant plusieurs mois, j’ai cumulé deux journées de travail en une. Mes parents s’interrogeaient et se demandaient pourquoi je voulais créer ma société alors que j’avais enfin trouvé un « bon travail » (sourire).

Précisément, comment est née Mayyan, l’entreprise que vous dirigez, présentée comme le futur « Google africain » ?

Dès avril 2020, j’ai décidé de créer un nouveau moteur de recherche. Pour des raisons techniques, je me suis rapproché d’un informaticien aguerri, Florian Adonis, qui a réalisé le premier design de Mayyan (...) A la base, l’idée était de créer un « champion africain », et plus précisément un outil qui rassemblerait des investisseurs privés,- qui sont des particuliers-, cherchant à apporter quelque chose à l’Afrique. C’est ainsi qu’est née Mayyan, le premier moteur de recherche solidaire africain.

Pourquoi ne pas vous être associé à Microsoft pour créer un produit spécifiquement dédié à l’Afrique ?

Mayyan s’appuie sur les sources de Microsoft Bing (le moteur de recherche de Microsoft), mais s’est inspirée visuellement de l’interface de Google. Nous avons signé un contrat avec Microsoft afin que leurs publicités soient visibles sur Mayyan.

Le groupe Microsoft dispose d’une régie publicitaire de plusieurs dizaines de milliers de clients qui réalisent des campagnes publicitaires régulièrement sur Microsoft Advertising. Parallèlement à leur visibilité sur Microsoft Bing, ils disposent d’autres partenaires auxquels ils distribuent leurs publicités, pour faire augmenter leur trafic et leurs revenus.

On retrouve plusieurs partenaires sous Microsoft, comme Ecosia (un métamoteur de recherche allemand créé en 2009, qui reverse une part de ses bénéfices à des ONG œuvrant aux programmes de reforestation à l’international, ndlr), LILO, le moteur de recherche français qui reverse une partie de ses revenus à des projets solidaires, ou encore OceanHero qui lutte contre la pollution plastique dans les océans.

Que signifie « Mayyan » et quels sont ses objectifs à long terme ?

Le nom est directement inspiré de Maya Angelou, écrivaine et militante américaine. Les « Y » représentent des cornes de girafes qui comptent parmi les animaux symboliques de la savane africaine. A l’origine Mayyan a été pensée comme un outil simple pour impacter l’Afrique, qui soit accessible à tous. Nous souhaitions créer une communauté d’Africains et d’« African lovers » en mesure d’investir dans des projets à impact sur le continent. Lorsque l’on gagne de l’argent sur Mayyan, soit 20 à 30 centimes par click, 30 % sont directement reversés dans des programmes à impact. Nous avons choisi 3 verticales : l’agriculture, l’énergie et l’eau (...).

La société est née en 2020 et la première version de Mayyan (août 2021) a connu un certain succès avec plus de 1 million de recherches et 300.000 visiteurs en 3 mois. J’ai lancé l’entreprise avec 6.000€ et aujourd’hui, nous sommes 7 collaborateurs. Notre équipe est internationale. Je suis notamment accompagné par Mamadou Diakité dit « MamsDk » (un entrepreneur, conférencier et ancien footballeur professionnel, ndlr), par Richard Bathiebo, un développeur full stack Burkinabè et par Nadia E. Alter, une experte en impact social qui a fait un passage à la Banque mondiale avant de nous rejoindre.

Pour l’instant, le siège est basé à Paris, mais nous cherchons à nous installer en Afrique. Nous regardons du côté du Kenya, de l’Afrique du Sud et du Rwanda (...) En février prochain, la nouvelle version de Mayyan verra le jour. Nous sommes très impatients.

En quoi consistera cette nouvelle version de Mayyan ?

Notre moteur de recherche sera assorti de cauris (coquillage utilisé jadis comme monnaie, ndlr). Désormais, lorsque l’internaute cliquera sur une publicité, il recevra des cauris d’une certaine valeur qui seront redirigés vers des projets de son choix. Nous procédons à une sélection fine afin d’éviter le greenwashing ou ce type de pratiques. Nous avons élaboré un cahier des charges et un calendrier de suivi des projets. Parallèlement, nous portons une attention particulière à l’identité des porteurs de projets ainsi qu’à leur localisation (...).

Nous nous appuierons sur notre communauté pour identifier de nouveaux projets à impact, faute de quoi, les acteurs les plus aguerris basés à Londres ou à Paris par exemple, récolteraient l’essentiel des fonds. Nous voulons travailler avec des entreprises comme Melanin Kapital (une société basée au Kenya qui accompagne les entreprises dans leur transition climatique, ndlr). Nous avons déjà reçu plusieurs dizaines de projets que nous sommes en train d’étudier. Ils viennent essentiellement du continent.

Nous avons par exemple découvert un entrepreneur qui recyclait des vélos destinés aux étudiants et de nombreux porteurs de projets engagés dans les énergies vertes. Il s’agit d’entreprises qui ont généralement entre 2 et 3 ans d’existence et qui cherchent à renforcer leurs impacts.

De quelle façon se déroulera le versement des revenus générés par les publicités via les cauris ?

L’utilisateur choisira son projet et nous reverserons directement les cauris dont il dispose à l’entrepreneur ou à l’ONG. La donation se fera par virement avec un certificat accessible à l’utilisateur. Nous voulons un système 100 % transparent, que ce soit au niveau du versement des revenus, mais aussi des bénéfices ou des donations. Nous allons d’ailleurs mettre en place des systèmes vidéo géolocalisés pour suivre l’avancée de certains projets.

Imaginons que Mayyan participe au financement d’un forage, il est tout à fait possible d’installer une petite caméra sur le site, visible par l’investisseur. Bien sûr, il n’y aura pas des caméras partout, nous nous appuierons largement sur notre communauté et sur les témoignages recueillis sur le terrain.

Le projet Mayyan est évolutif. Quelles sont les prochaines étapes du développement de l’entreprise ?

Nous cherchons actuellement à lever 700 000 euros. Nous voulons un produit exemplaire pour montrer aux investisseurs que nous parvenons à atteindre nos objectifs très rapidement (...). A titre comparatif, Ecosia génère 3 millions de dollars par mois, avec 10 millions d’utilisateurs. Or, rien qu’en Afrique du Sud où nous sommes aujourd’hui (entretien réalisé lors de l’AfricArena Summit 2022, ndlr), il y a 47 millions d’internautes, soit quatre fois plus que les internautes d’Ecosia qui représente environ 0,11 % du marché mondial.

Globalement en Afrique, il y a 700 millions de personnes qui utilisent Internet et nous serons plus de 2 milliards d’ici 2050 : le potentiel est considérable ! Nous comptons sur une prise de conscience des Africains, des membres des diasporas africaines et de tous les « africanophiles », pour financer des projets à impact. Mon objectif est d’atteindre 10 millions de personnes par mois, d’ici février 2023.

Quels sont les premiers retours de Mayyan depuis le continent ?

Nous avons d’excellents retours et nous avons déjà signé des accords de partenariats avec des personnalités africaines afin de mobiliser le plus grand nombre de personnes autour de notre projet. Il est encore prémédité d’en parler. Il faudra attendre février 2023 pour en savoir plus (...) Nous sommes les premiers à avoir eu l’idée de créer un moteur de recherche africain solidaire, donc forcément, cela génère un certain intérêt.

Comment Mayyan, le « petit poucet africain », est-il envisagé par l’écosystème tech mondial ?

En ce moment, les médias nous qualifient de « Google africain ». Quant aux autres moteurs de recherche, ils ne se préoccupent pas encore beaucoup de Mayyan. Nous sommes encore trop petits. Cela devrait vite évoluer avec la nouvelle configuration de la plateforme et l’annonce de nos partenaires, début 2023.

Vous avez pris la décision de vous installer à Dubaï : pourquoi avoir fait le choix des Emirats arabes unis ?

Il y a une certaine logique dans la création d’une structure dans cette ville, car nous cherchons aussi des relais au Moyen-Orient où l’on retrouve plusieurs multinationales qui pilotent leurs activités africaines depuis Dubaï. C’est notamment le cas des groupes Accor, Microsoft ou encore de Jumia.

Marie-France Réveillard

(Source : La Tribune Afrique, 9 décembre 2022)

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