Maurice mise sur l’Inde pour bâtir sa stratégie des sciences et de la technologie
vendredi 25 juillet 2025
L’État mauricien entend structurer son ses plans scientifiques et technologiques en s’inspirant de l’expérience indienne. Il a autorisé la signature d’un partenariat stratégique.
Un protocole d’accord sera signé entre le ministère mauricien de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Recherche, et le Department of science and technology (DST) de l’Inde. C’est la décision prise au Conseil des ministres de cette semaine, dans le but d’établir une stratégie nationale des sciences et de la technologie capable de répondre aux priorités du pays dans le contexte de la transformation numérique.
Le partenariat devrait prévoir l’intervention d’experts indiens du DST pour accompagner Maurice dans la définition des axes stratégiques de cette politique, la création d’une direction dédiée (le Science and Technology Directorate) et la clarification de ses missions. La démarche s’inscrit dans une dynamique plus large d’intégration des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, dans les programmes de formation supérieure du pays.
Cette décision fait suite à la rencontre en janvier dernier entre le ministre mauricien des TIC, Avinash Ramtohul, et le Haut-Commissaire indien à Maurice, Anurag Srivastava. Le ministre avait indiqué vouloir apprendre de l’expérience indienne dans les TIC. En mars, le Premier ministre indien Narendra Modi a effectué une visite officielle en République Mauricienne à l’occasion des célébrations de l’Indépendance, confirmant les relations entre les deux États. Ce futur partenariat s’inscrit dans cette dynamique.
Une stratégie structurée permettra à Maurice d’investir de manière ciblée dans la recherche, de stimuler la collaboration entre institutions et de former une main-d’œuvre adaptée aux nouveaux défis technologiques. Notons que selon la Société financière internationale (IFC), plus de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030, et près de 65% des personnes recrutées pour des emplois dans les entreprises africaines doivent avoir au moins des compétences numériques de base.
À terme, le partenariat pourrait aider le pays insulaire à devenir un hub régional de l’innovation scientifique, en capitalisant sur une coopération Sud-Sud efficace. Il pourrait également favoriser la création de start-up deeptech, améliorer la qualité de l’enseignement supérieur et renforcer les capacités de recherche appliquée.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 25 juillet 2025)