Engagé dans une stratégie ambitieuse de transformation numérique, le Maroc mise sur la 5G pour franchir un cap décisif. Cette technologie doit soutenir son agenda numérique, renforcer son attractivité et ouvrir la voie à de nouveaux usages économiques et sociaux.
L’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a confirmé, mardi 2 septembre, que le Maroc activera officiellement la 5G en novembre prochain. Ce déploiement marque une étape décisive pour la transformation numérique du pays, en ouvrant la voie à une nouvelle ère de connectivité et d’innovation.
« Cette révolution technologique repose sur un arsenal réglementaire, des fréquences adaptées et des engagements ambitieux des opérateurs. Une avancée majeure qui promet de propulser le Royaume vers une nouvelle dimension numérique et économique », a déclaré l’ANRT.
L’autorité de régulation assure que toutes les conditions techniques, réglementaires et sécuritaires sont réunies pour un déploiement optimal. Les bandes stratégiques de 700 MHz et de 3,4 à 3,8 GHz ont été réaménagées afin d’assurer une couverture étendue et une qualité de service conforme aux standards internationaux. En parallèle, la fibre optique a connu une accélération significative, avec plus de 80 % des sites radio urbains déjà fibrés, condition essentielle pour absorber les volumes de données de la 5G.
Les trois opérateurs nationaux — Maroc Telecom, Orange Maroc et Wana Corporate (Inwi) — annoncent être techniquement prêts à activer leurs offres, sous le contrôle de l’ANRT. Un cahier des charges strict leur impose des obligations de couverture progressive : notamment huit grandes villes marocaines et leurs aéroports dès novembre 2025, 45 % de la population en 2026, puis 85 % à l’horizon 2030. Le coût minimum d’une licence a été fixé à 600 millions de dirhams (66,4 millions de dollars) par opérateur, pour une durée de 20 ans renouvelable.
Au-delà des aspects techniques, la sécurité occupe une place centrale. Un système national de veille en cybersécurité a été instauré pour anticiper les menaces et renforcer la confiance des utilisateurs dans cette infrastructure critique.
Le Maroc rejoint ainsi le cercle restreint des pays africains ayant déjà introduit la 5G. Selon l’Union africaine des télécommunications (UAT), l’Afrique comptait déjà 79 opérateurs télécoms engagés dans des investissements pour la 5G en 2024, répartis dans 41 pays. Parmi eux, 35 opérateurs avaient déjà activé des réseaux commerciaux dans 21 pays.
La 5G s’annonce ainsi comme un socle technologique au service des grands projets structurants du Royaume. Elle devrait soutenir le développement des villes intelligentes, notamment Casablanca, l’essor des zones industrielles connectées comme Tanger Med, l’accélération de la santé numérique via la télémédecine, et stimuler l’innovation au sein de pôles d’excellence tels que l’UM6P. En favorisant la mobilité intelligente, l’industrie 4.0 et les services publics numériques, la 5G se positionne comme un catalyseur clé de la transformation digitale et de la compétitivité économique du Maroc.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 3 septembre 2025)