Maroc : L’ANRT ouvre la compétition pour les licences 5G
lundi 14 juillet 2025
Technologie clé de la prochaine décennie, la 5G promet des usages inédits dans des domaines aussi variés que l’automatisation industrielle, la télémédecine ou les villes intelligentes. Le Maroc se positionne pour tirer parti de ce potentiel et franchit une étape décisive vers son déploiement.
L’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) a officiellement lancé, vendredi 11 juillet, un appel à concurrence en vue de l’octroi des licences pour l’établissement et l’exploitation des réseaux 5G au Maroc. Cette initiative marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la stratégie « Maroc Digital 2030 » et intervient dans un contexte de forte pénétration mobile, avec quelque 37,4 millions d’abonnés 4G recensés à fin 2024, selon les données de l’ANRT.
Le dossier de candidature fixe les dispositions réglementaires ainsi que les conditions techniques et financières que devront respecter les futurs titulaires. Il précise les modalités de fourniture commerciale des services, les engagements en matière de couverture et de qualité de service, ainsi que les critères d’évaluation des offres. Les résultats de cette évaluation feront l’objet d’un rapport public afin de garantir transparence et concurrence loyale.
Les trois opérateurs historiques, Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi, ont déjà engagé leur transition vers la 5G. Maroc Telecom et Inwi ont constitué deux coentreprises, FiberCo et TowerCo, pour mutualiser les investissements dans la fibre optique et les infrastructures de nouvelle génération. Ces projets visent la couverture d’un million de foyers d’ici 2027, puis de 3 millions à l’horizon 2030, avec le déploiement de 6000 sites 5G sur la décennie. Orange Maroc, pour sa part, privilégie une approche indépendante, en partenariat avec Ericsson, axée sur un réseau 5G Standalone performant et indépendant.
À travers ce processus, les autorités marocaines entendent faire de la 5G un catalyseur de transformation économique et sociale. L’ANRT impose des objectifs de couverture ambitieux : 25 % de la population dès fin 2025 et 70 % à l’horizon 2030. Mais plusieurs défis subsistent, notamment les retards accumulés dans l’attribution des licences, les coûts élevés liés aux infrastructures et l’accessibilité aux équipements compatibles.
La réussite de cette transition dépendra notamment de la capacité des acteurs à coordonner leurs efforts, à maîtriser les investissements requis et à garantir un accès équitable, sécurisé et abordable à cette technologie de rupture.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 14 juillet 2025)