Manœuvres pour faire revenir Global Voice : Les Sonateliens déclenchent la guerre contre Pape Diop
vendredi 3 juin 2011
C’est un vrai marquage à la culotte que l’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel a initié à l’endroit du Président du Senat, principal messager chargé de convaincre les Sénégalais de l’Extérieur de la pertinence de la taxe sur les appels entrants. Selon Aïdara Diop, Secrétaire général de l’Intersyndicale de la Sonatel, ses camarades traqueront Pape Diop partout où il mettra les pieds, pour contrer ses manœuvres.
Depuis quelque temps, le président du Sénat, Pape Diop, est dans l’Hexagone pour vendre aux émigrés la pertinence de la taxe sur les appels entrants. Mais une fois sur place, il a eu droit à un comité d’accueil hostile. Du côté de l’Intersyndicale des agents de la Société nationale de télécommunication (Sonatel), on s’organise comme on peut pour contrer les manœuvres engagées par l’Etat et son principal messager, Pape Diop. « Nous irons partout où Pape Diop et sa délégation mettront les pieds. Que ce soit en Espagne où en France, nous irons partout », lâche Aïdara Diop. Selon lui, ce projet défendu par l’Etat avec autant de hargne n’est qu’une façon de soustraire de l’argent indu aux immigrés.
Pour convaincre les émigrés établis à l’étranger d’adhérer à ce projet des appels entrants, le Gouvernement a usé d’une grosse ficelle pour toucher la corde sensible de ces derniers. Une partie des fonds générés devrait servir à l’aménagement de terrains, la construction de maisons pour les émigrés ; une autre à la mise en place d’une Mutuelle pour les travailleurs de la Sonatel. Ces arguments n’ont pas convaincu. Pire, ils ont contribué à rendre beaucoup plus suspecte la démarche gouvernementale.
« L’argumentaire de l’Etat frise une volonté manifeste de corruption. Il ne visait qu’un seul but : nous faire accepter ce projet néfaste pour le développement du secteur des télécommunications », dénonce Aïdara Diop. « La Sonatel ne sera pas la vache laitière des Wade », poursuit-il, l’air tendu. Tout aussi scandalisé que lui, Demba Diarra Mbodj, président de l’Amicale des cadres de la Sonatel, trouve que l’Etat par ses agissements et méthodes, risque de mettre à terre ce fleuron national ; comme, il a eu à le faire avec les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et la Sonacos. Il ne comprend pas d’ailleurs pourquoi l’Etat veut tuer la poule aux œufs d’or.
« Je crois qu’une entreprise qui pèse lourd sur les recettes fiscales et contribue à hauteur de 10%, doit être protégée. Mais manifestement, tel n’est pas le cas », s’indigne Demba Mbodj. Non content de vouloir céder ses actions à France Télécom, regrette-il, l’Etat a retardé et de façon délibérée, la délivrance de la licence 3G à la Sontatel. Conséquence de cette politique de deux poids, deux mesures : Sonatel est aujourd’hui dépassée de loin par Sudatel dans beaucoup de zones lointaines.
« Dans des zones comme Touba, nous sommes très en retard par rapport à nos concurrents. L’Etat nous a fait perdre beaucoup de temps, avant de nous délivrer cette licence de haute technologie », fulmine Demba Mbodj.
Autre chose qui froisse les Sonateliens, l’attitude plus que floue que l’Etat adopte par rapport à l’opérateur Tigo. Selon Aïdara Diop, le Gouvernement souffle le chaud dans ce dossier quand ça l’arrange, et le froid lorsque tout va bien. « Il est temps que l’Etat clarifie la situation de Tigo. Voici un opérateur qui n’a pas la licence sur l’international, mais tout de même, les fonds des appels sur l’extérieur », conclut-il.
P. I. K
(Source : L’As, 3 juin 2011)
Destination des 12 milliards de Global Voice : Guirassy au cœur de la polémique
Dans l’affaire Global Voice, il y a ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas. Ce qu’on sait, c’est que les activités de Global Voice ont été suspendues. Ce qu’on ne sait pas par contre, c’est qu’avant que cette structure ne cesse ses activités, l’Etat a eu à amasser une coquette somme de 12 milliards de F Cfa. Mais la question que se posent les travailleurs de Sonatel est : où est passé cet argent ?
La seule information qui leur a été fournie par le ministre de la Communication, Moustapha Guirassy, c’est que l’argent se trouve dans un compte d’attente, informe Aïdara Diop. Puis, plus rien, depuis lors. Ce qui rend davantage la démarche gouvernementale suspecte, c’est qu’en aucun moment le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, n’est intervenu dans ce processus. Alors que c’est le premier à être concerné, quand il y a des sommes importantes qui rentrent dans les caisses.
Aïdara Diop indique que jusqu’à ce jour, les 12 milliards de F Cfa ne sont pas encore versés au trésor public. Car si tel avait été le cas, l’Assemblée nationale aurait en principe voté une loi de finances rectificatives, pour allouer cet argent à des secteurs bien définis. Et si les Sonatéliens nourrissent ces craintes, c’est qu’au fond, ils redoutent que cette manne financière soit engluée dans le butin de guerre des libéraux en direction de l’élection présidentielle de 2012.
P.I.K