Maîtrise de la langue, des mathématiques au primaire : Quand les TIC participent à la qualité des apprentissages
mercredi 7 novembre 2007
Faciliter l’expérimentation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le système scolaire, (mathématiques, lecture, écriture). C’est l’objectif visé par le projet « Recherche collaborative sur l’intégration des TIC dans les apprentissages de base à l’école élémentaire au Sénégal ». Une initiative co-pilotée par l’Observatoire des réformes en éducation (ORE) basé au Canada, l’Institut national d’étude et d’action pour le développement de l’éducation (INEADE) et le ministère de l’Education.
S’inscrivant dans une démarche collaborative de recherche, le projet ORE/INEADE basé sur l’introduction des TIC dans les apprentissages de base, se veut un support innovant dont la finalité est d’améliorer la qualité des apprentissages. Dans cette dynamique, « les résultats obtenus ouvrent une double perspective, notamment en terme d’expérience pédagogique, mais également dans l’approche par les compétences qu’elle va susciter », a expliqué hier, lors de la présentation du projet, le directeur de l’INEADE, le Pr. Pape Guèye. Une ambition « qui cadre parfaitement avec les objectifs de la deuxième phase du Programme décennal pour l’éducation et la formation (PDEF) » poursuit-il. Sous ce rapport, « les TIC peuvent être considérées comme des intrants d’importance capitale dans le système d’apprentissage », a souligné le directeur. Pour se faire, « les jeunes doivent acquérir les connaissances et les compétences nécessaires par et avec les TIC pour bâtir une nation forte » relève le Pr Moustapha Sourang, ministre de l’Education.
Ainsi, en guise d’expérimentation, c’est l’école Serigne Amadou Aly Mbaye située dans la circonscription scolaire de Dakar Médina qui a été choisie.
Compétences
Avec cette nouvelle approche pédagogique, il s’agira de « développer des compétences chez l’élève par l’intégration des TIC comme ressources dans le processus d’apprentissage » estime le ministre de l’Education. D’où un besoin de « mettre l’accent sur la formation et l’accompagnement, sur les plans théoriques et pratiques des enseignants, dans les domaines pédagogiques et didactiques », a insisté le Pr. Sourang.
Pour réussir ce pari, « il urge de rompre avec le comportementalisme qui a prévalu jusqu’ici dans les méthodes d’apprentissage, afin d’améliorer les compétences pour traiter un ensemble de situation », a suggèré Philippe Joannert, de l’Observatoire des réformes en éducation (Université du Québec à Montréal au Canada). Dans cette dynamique de décloisonnement des disciplines, « une redéfinition de l’approche curriculaire basée sur la recherche de situations qui ont du sens pour les apprenants s’avère nécessaire », a avisé Phillipe Joannert. Dans ce cas de figure, il revient de mettre les apprenants dans des situations pour traiter les problèmes efficacement. Former des jeunes compétents. Mettre les TIC au service des apprentissages par la compétence et non par objectifs, c’est sur ce levier que le projet ORE/INEADE s’appuie depuis 2002.
« Ce qui donne en termes de résultats une augmentation du vocabulaire des élèves, une meilleure performance, avec un élargissement de l’espace géographique. Le tout couronné par une plus grande autonomie dans leurs démarches d’apprentissage », a noté le chercheur canadien. Loin d’être une panacée universelle, l’intégration des TIC dans les apprentissages de base à l’école élémentaire au Sénégal doit être annexée à une adaptation aux besoins locaux. Cela, dans l’optique de dupliquer des expériences pertinentes dans un contexte global de réforme curriculaire.
D’ores et déjà, le ministre de l’Education annonce le renforcement de la formation initiale et continue en TIC dans les Ecoles de formation des instituteurs. Aussi, les conseillers pédagogiques régionaux et les pôles régionaux de formation seront renforcés en équipement informatique.
El Hadji Massiga Faye
(Source : Le Soleil, 7 novembre 2007)