La chambre haute a donné son accord pour le lancement du projet de modernisation du réseau des télécommunications de l’administration malgache. L’accord a été obtenu par le ministère des Postes, des Télécommunications et du Développement Numérique (MPTDN) lors de la rencontre entre le ministre et les sénateurs à Anosy en fin de semaine. Une somme de 179 477 000 000 ariary sera ainsi injectée dans le projet.
Un financement qui provient de l’Export Import Banque de Chine portera principalement sur la création de nouvelles infrastructures de télécommunications. Cela inclue la liaison par fibre optique et la mise en place de centres de gestion de données. Des infrastructures qui serviront à opérationnaliser le concept de e-gouvernance visant à moderniser les services publics et à diminuer le coût de télécommunication interne au niveau de la machine Administrative.
À la présentation de ce projet, les responsables du MPTDN ont annoncé que « le gouvernement a désormais un outil qui contribuera à la sécurisation de la ville d’Antananarivo, le tout dans une optique d’amélioration du climat d’investissement. Cela vise entre autres, le développement à travers des investissements socio-économiques et à caractère environnemental, afin que les efforts consentis dans une telle réforme aboutissent à de réelles transformations au niveau de la ville, voire pour tout Madagascar ».
Questionnement
À l’exemple du projet de Smart City qui a été officiellement lancé à Nosy Be en partenariat avec le groupe Huawei, ce projet visait la mise en place d’infrastructures TIC, l’amélioration de la qualité de vie et l’efficacité de la gestion urbaine entre autres, ou encore le déploiement de sites 4.5G puis 5G dans des zones à haute densité.
L’objectif est de fournir à tous les utilisateurs à Madagascar des services d’accès et de communication Internet à large bande qui sont abordables, de haute qualité et faciles à utiliser. Cependant, la compatibilité de cet outil avec l’utilisation de l’e-gouvernance reste toutefois à mettre au point.
Des questionnements sur les modalités de gestion de ces données se posent. « Est-ce que les investisseurs s’occuperont uniquement du finance- ment ou s’occuperont-ils également de la construction ainsi que de la gestion de ces nouvelles infrastructures ? Gestion qui impliquera aussi le contrôle de ces données administratives dans la mesure de l’importance de la sécurisation de ces données ? » s’interroge un responsable réseau du secteur privé.
Les investissements chinois dans les infrastructures TIC en Afrique ont dépassé le milliard de dollars américains pour la première fois en 2015. Ceci a été principalement dû aux activités du groupe chinois d’équipement de télécommunications. L’influence de l’entreprise sur la connectivité en Afrique est déjà considérable, et tend à continuer de croître. Cet opérateur emploie environ dix mille personnes en Afrique, et privilégie la formation de personnel local sur le continent.
(Source : L’Express de Madagascar, 8 juin 2020)