Livre, « Contrefaçon des logiciels... » : Une étude comparée de la pratique du piratage dans l’espace Oapi
mardi 22 novembre 2011
L’avocat camerounais, Christian Dudieu Djomga, a présenté à Dakar, en partenariat avec Sage, un ouvrage intitulé « La contrefaçon des logiciels dans l’espace Oapi ». Le livre sensibilise sur le respect de la propriété intellectuelle.
Les dangers du piratage portent un sacré coup à la propriété intellectuelle. C’est dans cette optique que l’avocat camerounais, Christian Dudieu Djomga, a produit un ouvrage, écrit en collaboration avec Sage, un éditeur mondial de logiciels d’entreprises. Le livre s’intitule « La contrefaçon des logiciels dans l’espace Oapi ». L’Oapi est l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle. Ce livre est une étude comparée de l’accord de Bangui révisé et des législations du Sénégal, du Gabon, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. Riche de 74 pages, il revient sur la pratique du piratage.
L’auteur, M. Djomga, écrit que la loi sénégalaise ne reconnaît pas la notion d’œuvre collective. « La répudiation de cette notion, qui rend possible le fait qu’une personne morale puisse être à titre originaire titulaire du droit d’auteur et donc également du droit moral, était incompatible avec le postulat personnaliste privilégié par le législateur », informe l’auteur.
Selon l’écrivain inscrit au barreau de Cameroun, il s’agit de sensibiliser les personnes sur les méfaits du piratage. M. Djomga plaide pour la formation des avocats afin de mieux cerner le problème. Conseiller en propriété intellectuelle et agrégé à l’Oapi, l’auteur affirme avoir rédigé « un ouvrage didactique ».
Interpellé sur la mise en place d’un arsenal juridique capable de sanctionner ceux qui s’entêtent à pirater les œuvres d’autrui, le chargé de cours à l’Université catholique d’Afrique centrale déclare qu’on doit signaler d’abord aux juges les cas de piratage. Et, à partir de cela, l’on pourra condamner. La contrefaçon de logiciels est un fléau mondial qui touche particulièrement le continent africain. En Afrique francophone, la valeur marchande des logiciels piratés atteignait ainsi 27 millions de dollars en 2010 ; ce qui correspond à un taux de piratage de l’ordre de 80%, révèle un document remis à la presse.
M. Djomga explique dans ce livre que la contrefaçon de logiciel est punie d’une peine d’emprisonnement et/ou d’une amende dont le quantum et le montant varient, selon les pays concernés.
La responsable de Zone export de l’éditeur mondial de logiciels d’entreprises Sage, Helen Miller-Rullier, a regretté les nombreux piratages notés dans les pays. Pour lutter contre ce fléau, Sage continue de toucher des cibles via des campagnes publicitaires.
La responsable soutient que le piratage affaibli les entreprises, freine la croissance économique et porte atteinte aux droits de la propriété intellectuelle.
La délégation de Sage compte se rendre à Libreville, le 24, et à Douala, le 25 du mois de novembre, dans le but d’informer sur la protection juridique des logiciels dans l’espace Oapi.
Serigne Mansour Sy Cissé
(Source : Le Soleil, 22 novembre 2011)